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Lot. Il a côtoyé les puissants de ce monde et a épousé le Lot

Stelio Farandjis, secrétaire général du Haut Conseil de la Francophonie vit dans le Lot. Il témoigne de ses années passées auprès des plus grands de ce monde.

Sommet de la francophonie en 1988, François Mitterrand et Stélio Farandjis à droite
Sommet de la francophonie en 1988, François Mitterrand et Stélio Farandjis à droite ©© S. F service de presse de l’Elysée
 

Invité par Corinne Andries, présidente de l’association culturelle Arcuby, Stélio Farandjis a participé au mois de juin dernier au Salon du livre de Saint-Cirq-Souillaguet. À cette occasion, il a remis à Cathy Galière « Le Trophée », œuvre de Nadine Vélard, maître artisan céramiste, qui récompense la lauréate du prix littéraire de la francophonie.

 

En résidence dans sa propriété du Vigan, la rédaction de notre journal a rencontré Stélio Farandjis.

Dans quelles circonstances avez-vous été nommé, par le président Mitterrand, secrétaire général du Haut Conseil de la Francophonie ?

Stélio Farandjis : Dès 1984, j’étais nommé secrétaire général du Haut Conseil de la Francophonie que venait de créer François Mitterand et que vice-présidait le président Senghor. J’étais connu pour avoir travaillé sur l’histoire des notions essentielles en langue française. En 1981, j’avais été nommé commissaire à la langue française, car j’avais travaillé sur ces problématiques internationales depuis des années tant par mon travail d’historien à la Sorbonne que par mon militantisme politique.

Quel était le sens de votre mission voulue et décidée par le président Mitterrand ?

Je devais harmoniser les travaux d’une quarantaine de personnalités du monde francophone membres du Haut Conseil et contribuer avec mes collaborateurs à établir le rapport sur l’état de la francophonie dans le monde et son rôle dans toutes les problématiques internationales. Le président Mitterrand nous réunissait chaque année à l’Élysée et nous travaillions en commissions mais aussi en séances publiques, avec à chaque fois un thème central : recherches, éducation, sciences, Europe, Afrique, Monde Arabe…

 

Le président Chirac, en 1995, vous reconduit dans vos fonctions. Qu’attendait-il de vous ?

Il voulait que je poursuive ma mission, car, disait-il, je m’investissais à fond dans mon œuvre en faveur de la francophonie et, comme François Mitterrand l’avait fait, il m’emmenait en Concorde dans tous les sommets de la Francophonie. Il étudiait avec beaucoup de sérieux tous les rapports que je rédigeais et il avait institué des ateliers spécialisés sur des thèmes qui revêtaient de l’importance pour la Francophonie. Il m’était reconnaissant d’avoir signé avec le Secrétaire général du Commonwealth un accord en faveur de la « diversité culturelle ».

En 2001, vous êtes nommé inspecteur général de l’Éducation Nationale. Vous êtes l’auteur, remis au ministre Luc Ferry, du rapport « L’Éducation à la Francophonie ». Que préconisez-vous alors pour éduquer nos jeunes à la Francophonie ?

De lire l’histoire de France en suivant à la trace le rôle de la langue française dans la constitution de la nation française et bien apprécier que le français est la seule langue diplomatique internationale depuis le traité d’Utrecht ( 1713 ) jusqu’au traité de Versailles ( 1919 ). Je tenais à souligner l’originalité de Francophone internationale qui rassemble des peuples divers pratiquants parfois d’autres langues comme le créole, les langues africaines, l’arabe, l’anglais,… et obtenir à l’UNESCO des résolutions en faveur de la diversité linguistique et culturelle dans le monde. Mais je m’attachais aussi à démontrer aux élèves que le français avait emprunté des notions à beaucoup d’autres langues tout en respectant un ordre et une logique grâce aux écoles, aux académiciens, aux dictionnaires et aux grammaires.

Quels ont été les moments forts de vos responsabilités ?

J’ai pu collaborer avec des personnalités exceptionnelles québécoises, africaines, belges, suisses, maghrébines, vietnamiennes,…, visiter quarante-neuf pays, tisser des liens fraternels avec des savants, des écrivains, des artistes, des journalistes, des hommes et des femmes politiques. Avec l’appui de Boutros Boutros-Ghali, j’ai pu favoriser le développement de la francophonie dans des pays non francophones ou ex-francophones comme la Louisiane, ancien territoire français vendu en 1803 aux États-Unis. Lorsque le premier sommet des pays francophones en 1986 s’est tenu à Versailles, j’ai été très ému, car dans la même salle, en 1956, le président Albert Sarraut ( homme politique français ) m’avait remis une médaille d’honneur des pays de langue française ! Le destin fait bien les choses, car mon nom patronymique signifien français depuis les croisades ».

 

Comme vous l’avez rappelé précédemment, vous avez côtoyé de très nombreux hommes politiques et chefs d’état. Lequel d’entre eux vous a le plus impressionné ?

Pierre Mendès France, incontestablement !

Pour conclure cette interview, parlez-nous du Lot que vous semblez tant aimer !

Depuis une cinquantaine d’années, j’ai épousé le Lot, ses villages, ses hameaux, ses églises, ses châteaux et ses sites fabuleux comme Rocamadour, Padirac, Cahors, les grottes de Pech Merle, la vallée du Célé, Saint-Cirq-Lapopie, Carennac et tant d’autres. J’ai aussi très apprécié ses melons, ses fraises, ses agneaux, ses cabécous, ses vins de Cahors. Par- dessus tout, j’ai été charmé par la gentillesse des habitants de ce beau pays qui m’ont toujours accueilli avec générosité, sans oublier des amis comme Maurice Faure et surtout Martin Malvy ( homme politique lotois ). Avec des amis d’excellence, Guy Chausson et Gérard Janot ( sportifs de haut niveau ), nous avons créé l’association lotoise de défense de la langue française. Ma maison du hameau de Cazatou est l’héritière d’un château médiéval qui fut d’abord résidence des abbés du Vigan avant d’être cédé à des seigneurs dont Pierre de Cazatou, docteur en droit en 1340, apprécié aussi bien des rois de France et d’Angleterre et du pape Jean XXII. Que de joies n’ai-je ressenties dans les rues médiévales de Gourdon, que de félicités ont embellies mes années lotoises, des années de légende !

 

Propos recueillis par Michel AUCOUTURIER



24/08/2023
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