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 «L’extrême gauche, ennemie de la civilisation occidentale?»

  • par Samuel Fitoussi, pour Le Figaro - octobre 2023 republié par JALR
La haine obsessionnelle de l’extrême gauche à l’égard d’Israël, que l’on a notamment pu constater après l’attaque du Hamas, s’inscrit dans un combat plus large contre notre civilisation, estime notre chroniqueur.
 
Certains se sont étonnés de l’attitude de l'extrême gauche après les événements en Israël. Pourtant, elle est parfaitement cohérente dans son combat contre la civilisation.
Animée par une pulsion de mort, elle est fascinée par ceux qui détruisent, mais déteste ceux qui construisent. Elle préfère les économistes décroissants aux ingénieurs nucléaires, les émeutiers aux entrepreneurs à succès, les vandales écologistes aux agriculteurs, les déboulonneurs de statues au patrimoine historique, les black blocs aux lignes de TGV, les zadistes aux aéroports, les bloqueurs d’autoroutes aux Français qui travaillent, les étudiants grévistes aux élèves studieux, le ressentiment à la gratitude, et même parfois, des terroristes génocidaires à l’armée d’un pays civilisé qui se défend. En effet, elle abomine Israël, dont les citoyens sont des bâtisseurs, parvenus à transformer, en soixante-quinze ans, une bande de terre désertique en une société florissante et prospère qui incarne - paradoxalement peut-être - le triomphe de la civilisation des Lumières.
On notera d’ailleurs que sa haine obsessionnelle pour Israël, pourtant phare de civilisation - plus petit que la Normandie - au milieu d’une région livrée aux théocraties islamistes, n’a d’égal que sa complaisance (voire son enthousiasme) pour des pays comme l’Algérie, où la polygamie est autorisée, les homosexuels persécutés, la démocratie inconcevable, l’apostasie interdite.
 
«De fait, elle se fiche des victimes puisque l’augmentation significative des coups et blessures ces dernières décennies, pourtant bien documentée, l’indiffère.» Samuel Fitoussi
 
Elle s’échine à déconstruire la culture occidentale classique, arguant que tel conte pour enfants véhicule des stéréotypes de genre, tel film alimente le racisme, tel roman perpétue une construction sociale problématique, telle convention grammaticale est invisibilisante. Elle ne se lassera jamais, en revanche, de défendre les symboles les plus rétrogrades, pourvu qu’ils soient exotiques : l’abaya, le voile, le burkini. Elle se montre d’ailleurs plus timide dans sa dénonciation de l’excision, des mariages forcés ou de la pudeur islamique imposée aux femmes que du modèle de la famille nucléaire, construction bourgeoise climaticide.
 
Elle ne pleure les victimes de violence que lorsque celles-ci lui donnent l’occasion de condamner le mâle blanc archétypal (récemment, l’émotion était plus forte après le baiser volé de Luis Rubiales à une joueuse espagnole qu’après le viol et la torture d’une Cherbourgeoise par un homme issu de la diversité) ou encore mieux, nos institutions (elle se délecte de chaque bavure policière). Comme si elle était mue davantage par la haine de la civilisation occidentale que par l’amour des victimes, davantage par une pulsion de destruction que par le souci du bien commun. De fait, elle se fiche des victimes puisque l’augmentation significative des coups et blessures ces dernières décennies, pourtant bien documentée, l’indiffère. Comme si la décivilisation, au fond, lui convenait bien.
 
«L'extrême gauche prend fidèlement, jour après jour, le parti des délinquants multirécidivistes, des barbus religieux, des antisémites… qui le lui rendent bien en votant désormais pour elle.» Samuel Fitoussi
 
Elle dénonce les assassinats d’enseignants dans nos écoles, mais elle est l’alliée idéologique des bourreaux : elle accuse l'Éducation nationale d’islamophobie, alimente le ressentiment victimaire, encourage l’immigration incontrôlée. Elle prétend lutter contre la culture du viol, mais c’est davantage contre la culture qu’elle lutte que contre le viol, puisque le viol de femmes israéliennes ne semble pas la déranger outre mesure, et que chez nous, elle combat avec virulence les institutions que nous avons créées pour protéger les femmes des agressions masculines : la police et la répression pénale.
 
Elle blâme les groupes sociaux qui réussissent mieux que la moyenne - donc ceux qui contribuent le plus à la vitalité de notre civilisation - les accusant de jouir d’un privilège, de réussir aux dépens des autres, de devoir leur surreprésentation à une injustice dont ils sont complices. Et inversement, elle adore ceux qui nuisent plus que la moyenne - par exemple ceux qui sont surreprésentés en prison ou dans les actes de délinquance - imputant à la société mauvaise la responsabilité de leurs comportements. La logique est perverse : plus un groupe nuit, plus il y aurait été poussé par des injustices, et donc plus on doit l’aimer et haïr les autres. C’est pourquoi l'extrême gauche prend fidèlement, jour après jour, le parti des délinquants multirécidivistes, des barbus religieux, des antisémites… qui le lui rendent bien en votant désormais pour elle. Poussons la logique à son paroxysme : plus un groupe (au hasard, le Hamas) massacre de civils, plus cette violence serait l’expression d’un ressentiment légitime, et plus le camp civilisé d’en face (disons, Israël) serait à blâmer.
 
Se tenir, systématiquement, du côté des moins civilisés ; déconstruire les institutions qui rendent possible la civilisation (car elles permettent à certains de réussir, et donc à certains mieux qu’à d’autres), voilà le sens du combat d’extrême gauche.�
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31/10/2023
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