2795- Légalisation du cannabis : Pas question en France 4 posts

 
L'Allemagne est devenue le troisième pays de l'UE à légaliser la consommation récréative de cannabis.
 
En France, une telle évolution de la législation semble pour l'instant inenvisageable.
 
TF1info revient sur les arguments mis en avant par les autorités pour s'y opposer.
 
 

 

 
 

Après Malte et le Luxembourg, c'est au tour de l'Allemagne de légaliser l'usage récréatif du cannabis. Une décision encore rare à travers l'UE, entrée en vigueur ce lundi 1ᵉʳ avril à la faveur d'une réforme qui autorise la possession de 25 grammes de cannabis séché dans les lieux publics. Le texte, dans le même temps, rend possible la culture à domicile, avec jusqu'à 50 grammes et trois plants autorisés par adulte. 

Si ce choix politique est assumé outre-Rhin, il semble pour l'instant peu probable de le voir imité en France où, depuis de longues années, une série d'arguments sont brandis pour s'y opposer.

Emmanuel Macron a durci sa position

Lorsqu'il occupait les fonctions de ministre de l’Économie en 2016, Emmanuel Macron expliquait pourtant qu'une légalisation du cannabis présentait "des intérêts" ainsi qu'une "forme d’efficacité" dans le cadre d'une lutte contre le "financement de réseaux occulte". Une position qui a très nettement évolué à travers le temps : après avoir mis de côté la question lors de son premier mandat, le chef de l'État avait indiqué au cours de sa deuxième campagne présidentielle qu'il n'y était "pas favorable"

L'an passé, le président de la République dressait même un parallèle entre consommation de cannabis et violence. "On ne peut pas déplorer les enfants qui sont tués dans les quartiers, l'économie et la violence qui vont avec les stups et glorifier la consommation récréative des stupéfiants", lançait-il dans un entretien à La Provence.

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Interrogé à ce sujet quand il était encore au gouvernement, l'ancien ministre de la Santé François Braun affirmait, lui, que le cannabis pouvait être "dangereux pour la santé". Une position similaire à celle de Gérald Darmanin, qui se disait "absolument contre" tout allègement de la législation dès son arrivée au ministère de l'Intérieur. "La drogue, c’est de la merde, on va pas légaliser cette merde", répondait-il alors sur le plateau de LCI.

Ce serait une faute grave de légaliser une source d’addiction supplémentaire

L'Académie de médecine, en octobre 2023

Pour justifier son hostilité, la majorité peut compter sur une série de soutiens, à commencer par celui de l'Académie de médecine, qui a pris position sans ambiguïté contre une légalisation du cannabis. "Alors que la lutte visant à réduire les terribles méfaits sanitaires du tabac et de l’alcool n’est suivie que de peu d’effets, ce serait une faute grave de légaliser une source d’addiction supplémentaire, alors que le président de la République a fixé comme objectif l’avènement d’une génération 'zéro tabac' en 2032, le cannabis étant porté sur les épaules du tabac", écrivait l'institution en octobre 2023. 

"Dans les pays qui ont légalisé son 'usage récréatif', il a été montré que cette mesure ne réduit ni son usage, ni ses trafics. Quant aux hypothétiques recettes issues des taxes d’État, pour le tabac et pour l’alcool, elles couvrent moins de la moitié des dépenses sanitaires liées à leur consommation", soulignait-elle par ailleurs. 

 

Un débat récurrent

La récurrence de la question dans le débat public traduit les oppositions de points de vue qui subsistent en France. Ce dont témoigne par exemple un avis du Conseil économique, social et environnemental (CESE), datant de janvier 2023, qui plaidait alors pour une "légalisation encadrée" afin de sortir du "statu quo". 

 

Une proposition à laquelle le gouvernement est resté imperméable : quelques mois plus tard, il lançait une campagne de sensibilisation mettant en avant les effets potentiellement délétères du cannabis. Un clip associait alors directement sa consommation à "l'échec scolaire", aux "accidents domestiques", ainsi qu'à la "violence" et à "l'insécurité"



01/04/2024
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