2509 -Le Grand Balcon 1 post
Dans les années 1920, l’établissement au 1 de la rue des Lois à l’angle de la rue Romiguières est une pension de famille pour employés de bureau célibataires tenue par les trois sœurs Marquès. Bien placé, l’endroit est proche de la place du Capitole d’où partait le tramway qui mène à l’aérodrome de Montaudran, ce qui décida le directeur de l’exploitation des lignes Latécoère, Didier Daurat, d’en faire le pied à terre de ses pilotes et mécaniciens. Le Grand Balcon devient rapidement le quartier général des héros de l’Aéropostale. Les deux premiers étages étaient réservés aux pilotes et le troisième, surnommé le poulailler, aux mécaniciens.
Jean Mermoz occupait la chambre 20 et Saint-Exupéry la chambre 32. Les demoiselles propriétaires de la pension veillaient à la bonne moralité de leur établissement et refusaient la présence de femmes dans la chambre des pensionnaires. Les aéropostiers avaient mis au point un stratagème qui consistait à monter les escaliers avec les demoiselles sur le dos pour que leurs pas n’éveillent pas les soupçons des sœurs. Connaissant les risques que prenaient leurs locataires à bord de leurs appareils, les Breguets, elles acceptèrent qu’ils transforment le soir la salle à manger et l’entresol en dancing. Mermoz surnommé "l’Archange" disparut dans l’Atlantique Sud avec ses camarades le 7 décembre 1936 et ne revint pas manger à la table du Grand Balcon, "la popote" comme l'appelait Saint-Exupéry.
La restauration en 2008 conserva le hall d’entrée, le sol en mosaïque, la cage d’escalier, l’ascenseur de style Belle Époque et restitua la chambre de Saint-Exupéry (n° 32) à l’identique selon les clichés de l’époque. Les visites ne sont pas autorisées. La fenêtre que vous apercevez est celle de la chambre 32 occupée par ST EX. Mermoz occupât la chambre 20.Jean Mermoz, gueule d’ange et séducteur invétéré, porte ses fiancées d’un soir juchées sur ses épaules tandis qu’Antoine de Saint-Exupéry se lance dans de langoureux tangos lorsque la salle à manger et l’entresol sont transformés en dancing. Les tenancières ne leur en tiennent pas rigueur. Cette soif de vivre marque une crainte de mourir. Elles savent que certains de leurs pensionnaires laisseront leur vie à bord de leur appareil dans une prochaine expédition… C’est ce qui arrivera à Mermoz « l’Archange » disparu dans l’Atlantique Sud avec ses camarades le 7 décembre 1936. Plus tard dans leurs "mémoires" les soeurs Marquès citeront ces aviateurs émérites en évoquant toujours "CES MESSIEURS!!"
Il existe un film qui s'appelle "Le Grand Balcon", réalisé par Henri Decoin, sorti en 1949.
Grand Balcon encore : entrée datant de la pension de famille et conservée!
L'hôtel du Grand Balcon était ce qu'on appelait à l'époque une pension de famille, tenue par « trois demoiselles de Toulouse », selon la formule de l'écrivain Joseph Kessel, prestigieux biographe de Mermoz et mémorialiste des débuts de l'Aéropostale. Deux soeurs, Henriette et Lucie Marquès, et une amie Risette Masson, tenaient les rênes de la maison. On dit que Didier Daurat, qui habitait tout près, installa ici ses pilotes et ses mécanos parce que sa femme, victime d'un malaise devant l'hôtel, avait été secourue par les bonnes demoiselles.
Les mécaniciens, radios et autres techniciens occupaient les chambres les moins chères, aux étages supérieurs, tandis que les pilotes, nouveaux princes aux commandes des antiques Bréguet de la guerre de 14, transformés pour porter le courrier, avaient droit aux niveaux inférieurs, plus confortables. Une salle de restaurant accueillait tout ce monde à l'entresol
.Pilotes célèbres ayant séjourné au Grand Balcon
.Pilotes célèbres ayant séjourné au Grand Balcon
On ne devenait pas facilement pilote de l'Aéropostale. Et on en sortait hélas, bien souvent, par la mort. Didier Daurat qui demeurait rue du Sénéchal, à proximité, inscrivait lui-même sur un grand tableau noir, dans le hall d'entrée, la composition des équipages pour les départs du lendemain. Les équipes se rendaient en tram, du Capitole à Montaudran. Source la Dépêche du Midi.
