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����� Notre-Dame-des-Landes : au secours, les zadistes reviennent

  • par Erwan Seznec, pour Le Point - février 2024
Les maires des deux communes abritant l’ex-ZAD dénoncent le retour des squats et des violences. Ils appellent à l’aide les pouvoirs publics.
 
Trop, c'est trop. Respectivement maires de Vigneux-de-Bretagne et de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), Gwënola Franco et Jean-Paul Naud en ont assez. Les zadistes sont revenus, perturbant sérieusement la vie de leurs communes.
 
Comptant 6.400 et 2.000 habitants, situées à la limite nord de l'agglomération nantaise, Vigneux et Notre-Dame ont été le théâtre du long feuilleton de la ZAD, qui a vu l'État capituler début 2018, lorsque le Premier ministre Édouard Philippe a renoncé au projet de déménagement de l'aéroport de Nantes.
La suite devait être un retour progressif au droit commun. Propriétaire d'environ 1.000 hectares, le conseil départemental a signé une quarantaine de baux ruraux, souvent avec des zadistes historiques. Éleveurs, boulanger ou maraîchers, ils ont déposé des projets, validés par les pouvoirs publics. Alternatifs mais constructifs, ils ont vocation à se fondre dans la population locale, qui compte des agriculteurs et beaucoup de jeunes actifs travaillant dans le grand Nantes.
Zone de non-droit dans le bocage
Entre 150 et 200 radicaux ne l'entendent pas de cette oreille. Après s'être faits discrets pendant quelques années, ils ont réinvesti les places fortes de l'ex-ZAD. Il s'agit de lieux-dits, souvent situés au bout de vicinales en cul-de-sac, dans le bocage. «Ce sont des zones de non-droit», au sens littéral, résume Jean-Claude Lory, adjoint à la mairie de Vigneux chargé de l'urbanisme.
Assainissement, permis de construire, déclaration de travaux, raccordement à l'électricité, traitement des déchets : les zadistes s'affranchissent de toutes les règles minutieuses imposées aux autres habitants. Ces derniers en conçoivent de l'agacement. «Quand je parle à quelqu'un de son abri de jardin non déclaré, je me prends la ZAD dans les dents», résume l'adjoint.
«Ils n'ont aucun respect pour l'aspect écologique du site», ajoute Jean-Paul Naud. Les zadistes construisent leurs cabanes, montent leurs yourtes et posent leur mobile home en zone humide protégée, «sous les yeux de certains dirigeants des Soulèvements de la Terre, qui habitent par ici», ajoute-t-il. «Certains ont même creusé des mares.»
Le secteur est couvert par un plan de protection des espaces naturels et agricoles (Pean) qui laisse seulement 2 % de surfaces constructibles, en théorie. «À ma connaissance, récite Jean-Paul Naud, on a plusieurs dizaines de cabanes illégales ou de longères squattées à l'année, avec du camping sauvage en été, et cela alors que nos paysans ont du mal à se loger. Une scierie s'est montée sans permis de construire. L'assainissement de la microbrasserie n'a jamais été contrôlé. Elle n'est pas en règle.»
 
Tout sauf pacifiques
«Les dépôts d'ordures sauvages sont une honte», martèle Gwenola Franco. Un tour par les chemins permet de vérifier que l'élu n'exagère pas. Le fossé de la départementale qui mène du lieu-dit La Grée jusqu'au bourg de Notre-Dame-des-Landes est parsemé d'étranges bouteilles de lait enrobées d'adhésif. Vérification faite, elles sont remplies de déchets… Les habitants de La Grée et des autres squats ne répondent pas aux journalistes ni aux élus. Les deux maires dénoncent leur agressivité.
Jean-Paul Naud et Gwënola Franco demandent au conseil départemental depuis plus de deux ans de prendre ses responsabilités, sans succès. Le 19 décembre 2023, ils ont été reçus au ministère de l'Intérieur, avec l'appui de la sénatrice LR Laurence Garnier. Le cabinet de Gérald Darmanin leur a conseillé de porter plainte pour lancer les procédures d'expulsion, car le conseil départemental ne le fera pas.
Contacté, l'exécutif départemental – une majorité PS et divers gauche – confirme. Il ne se sent pas concerné. Son porte-parole «ne remet pas en cause les propos des maires» mais s'agissant de pouvoirs de police et de tranquillité publique, «c'est bien aux maires d'alerter sur ces sujets», même si les squatters occupent des terres appartenant au conseil départemental.
Une position très discutable sur le plan juridique, qui agace Jean-Paul Naud. «On parle de pollution de l'environnement, de non-respect du droit, de champ de cannabis que nous avons pris en photo, que les gendarmes ont repéré… Le département devrait peut-être envoyer des agents sur le terrain. On ne les voit jamais.»
 
Montée des tensions
Les tensions montent. Un des éléments qui a décidé les élus à prendre publiquement la parole est le départ de deux agriculteurs, eux-mêmes zadistes historiques, qui considèrent ne plus pouvoir travailler sereinement dans le secteur. La voiture d'un éleveur a brûlé. Un cultivateur de chanvre légal a été pris à partie par des cultivateurs de cannabis. La pollinisation accidentelle des plants d'herbe par le chanvre avait gâché leur produit…
Cette violence n'est pas une nouveauté. Sur la ZAD, le pacifisme était de mise surtout pendant les journées de communication mettant en scène une pseudo contre-société harmonieuse, libérée des rapports de classe et de domination.
En réalité, deux camps – eux-mêmes divisés en sous-chapelles – s'affrontent depuis le début : les légalistes et les radicaux. Les seconds considèrent les premiers comme vendus au système. Les légalistes, de leur côté, perçoivent les radicaux comme totalement hermétiques à l'argumentation, ce qui justifierait de les passer occasionnellement à tabac.
 
Traités de vendus
 
«Les généraux des Soulèvements de la Terre œuvrent aujourd'hui comme iels (sic) ont œuvré sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes», écrivent des anonymes dans une tribune mise en ligne en avril 2023, dénonçant l'autoritarisme et les compromis avec le système de leurs adversaires.
Ils visent explicitement le petit groupe qui animait le «conseil pour le maintien des occupations» de la ZAD, du temps de la lutte contre l'aéroport. Les deux figures les plus connues sont Johan Monga et Nicolas Garrigues, alias Basile Dutertre et Nicolas Feuillu. Le groupe a ensuite fondé Les Soulèvements de la Terre, dont le siège officieux se trouve au lieu-dit Le Liminbout, entre Vigneux et Notre-Dame-des-Landes.
Situation étrange. Les Soulèvements, qui incarnent la radicalité à l'échelle nationale, se trouvent traités de vendus à domicile. Ils entendent défendre la ressource en eau mais voient des dizaines de squats sans assainissement la souiller à leur porte. Ils dénoncent le recours abusif aux forces de l'ordre, dont l'absence chez eux semble créer une situation explosive. Jean-Paul Naud et Gwënola Franco ne goûtent guère l'Ironie de l'histoire. Ils préféreraient qu'elle se termine rapidement.�
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Patrick Bougueliane
C’est l’héritage laissé par Monsieur Hulot cet étrange ministre qui a empêché la construction de l’aéroport décidé démocratiquement. Fort de ce combat gagné le mouvement a pu prospérer et intervenir violemment contre les bassines, les lignes ferroviaires et les projets d’autoroutes.
Ce bobo égocentrique aura juste permis à des mouvements radicaux d’empêcher la démocratie de fonctionne


15/02/2024
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