874-Fréquence brouillée 18 posts

Un bistronaute ami a posté ce beau commentaire après la fermeture de Totem à Cahors.Il me parait assez intéressant et bien documenté pour en faire un article de ce blog.D'ailleurs il rappelle très à propos,Radio Chabro qui fut au temps des "radios libres" et de François Mitterrand la première radio de Cahors, animée par Pierre Marcenac, Bernard Viguié et tant d'autres ...Les lotois seraient heureux d'en lire ici quelques échos.Merci à l'anonyme posteur du Grand Café de la plage.Après un petit homard découvert sur un banc de pêcheur et cuit à la plancha avec huile d'olive et aïl,un  Tariquet "les 4" et un beau Rocamadour, qu'est ce qu'il y a de mieux? MB

 

Ainsi, Totem n'a pas mieux réussi qu'Europe 2, Rire et Chansons, Nostalgie et toutes les nationales ou régionales qui ont tenté d'investir le terrain d'une présence locale sur Cahors. Une décision qui ne surprendra pas ceux qui un jour ou l'autre ont fréquenté le monde de la fréquence. L'argument prétextant une mauvaise couverture départementale ne suffit pas. L'annonceur publicitaire de Bretenoux n'a que faire de l'auditeur de Prayssac et inversement. À Bretenoux on lorgne sur le pays Briviste et à Prayssac plutôt sur Cahors et Montauban. Mais tout ceci n'est que poudre aux yeux.


Car, figurez-vous que nos investisseurs en radio savent depuis longtemps - les radios libres remontent tout de même à 1981, ce qui laisse un certain temps d'analyse - que les territoires à faible densité économique ne peuvent fournir un terreau suffisant à des radios dont le chiffre d'affaire est uniquement basé sur la publicité.

Que ce soit à Cahors, La Rochelle ou Rennes, la formule est connue depuis des dizaines d'années. Un opérateur (NRJ, RMC, FUN ou un régional...) lorgne sur un territoire et jette son dévolu sur quelques fréquences associatives à bout de souffle. Il pourra les reprendre à bon compte en rachetant les dettes. Au pire de nouvelles fréquences seront créées.


Le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) dont l'aveuglement est pathologique leur accorde ces fréquences sur la simple promesse d'un développement de l'information locale et de quelques programmes locaux. Sur le papier, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Et pourtant, dans ce jeu, personne n'est dupe.


Le CSA est bien conscient des intentions déguisées des opérateurs et ces derniers profitent de la sympathique apathie du premier.

L'objectif est de récupérer un maximum de fréquences. Leur nombre, et la couverture qui, avec, déterminera le montant du spot publicitaire vendu à l'échelon national (c'est lui qui rapporte, pas le « spotillon » vendu à Trifouilli-les-Oies). Alors, durant quelques temps, on laisse sur place un journaliste, parfois un animateur. Puis un jour, la sanction tombe : on ferme. Mais on garde la fréquence, et c'est là ou le CSA ne joue pas son rôle, il devrait retirer la fréquence.


Prenez le cas du Groupe Lagardère (Europe1, Virgin Radio, RFM...) dont le plan de fermeture de ses stations est en branle depuis déjà quelques années, il a d'ailleurs succédé à un plan de récupération des fréquences sur le mode opératoire décrit plus haut (fréquence récupérée sur Lot FM – ex Radio Chabrot et fermée il y à 5 ans).

Résultat des courses, un paysage radiophonique français totalement chloroformé et aseptisé. À de rares exceptions près, la même sauce insipide. Il n'y a pas que la télévision qui vend du temps de cerveau disponible pour les annonceurs.




13/08/2011
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