Emmanuel Macron et Gabriel Attal© Fournis par La Tribune
 

Il ne faut pas se fier aux apparences. Si la cote de confiance d'Emmanuel Macron, dans le deuxième baromètre Ipsos-La Tribune Dimanche semble d'une grande stabilité, elle cache en fait de profonds mouvements. Le chef de l'État enregistre une forte baisse à gauche (les 11 points perdus, que ce soit chez les sympathisants Insoumis, écolos ou socialistes, sont sans doute dus aux concessions faites sur le terrain environnemental lors de la crise agricole) et une forte remontée à droite (en gagnant 15 points chez les sympathisants LR, il est à 46 % de jugements favorables).



« Pas de bon augure pour LR » (Brice Teinturier)

Pour Gabriel Attal, le phénomène est à peu près semblable. Si le nouveau Premier ministre commence à cliver davantage (il récolte à la fois 3 points supplémentaires de jugements positifs et 8 de négatifs), il cartonne à droite. Le locataire de Matignon obtient 63 % de satisfaction chez les sympathisants LR, où il a encore engrangé 10 points.

« La personne, le discours de Gabriel Attal, sa ligne vont très bien aux Républicains. Le gouvernement leur plaît, avance Brice Teinturier. L'opération menée par Emmanuel Macron a marché. La poutre travaille encore. Ce n'est pas de bon augure pour LR dans la perspective des européennes de juin. »

Le directeur général délégué d'Ipsos note aussi qu'au sein des sympathisants de la majorité, le Premier ministre recueille plus de suffrages que le chef de l'État (86 % contre 84 % d'opinions favorables). Du côté des oppositions, une baisse et une progression sont à souligner.

Jean-Luc Mélenchon continue de régresser. S'il demeure le premier opposant à gauche et à l'extrême gauche, il perd 4 points en un mois. L'accession à l'Élysée du leader de La France insoumise en 2027 ne satisferait, elle, que 15 % des Français (-4 % par rapport à janvier) et elle en mécontenterait 66 % (+3 %), un record.

Bardella talonne Le Pen

Jordan Bardella continue, lui, à monter. Il gagne 3 points dans le tableau des meilleurs opposants à droite et à l'extrême droite. Avec 35 %, il est deuxième derrière Marine Le Pen, qui avec 41 % engrange 1 point. 31 % des personnes interrogées seraient, elles, satisfaites si la tête de liste du RN aux européennes occupait l'Élysée dans trois ans. C'est 1 point de moins que si c'était Marine Le Pen (-4 points en un mois). Elles seraient en revanche moins nombreuses à être mécontentes dans la première hypothèse (44 %) que dans la seconde (47 %).

 

« Entre Marine Le Pen et Jordan Bardella, l'écart se resserre, note Brice Teinturier. Leur complémentarité, où chacun est censé séduire des segments de l'électorat différents, peut se retourner contre eux. Marine Le Pen a mis en orbite une personnalité qui souligne en creux ses faiblesses. »

Enfin, ce mois-ci, Édouard Philippe arrive en tête du baromètre des potentiels successeurs d'Emmanuel Macron. L'ex-Premier ministre est le seul, avec Gérald Darmanin, à voir le niveau de satisfaction, au cas où il remporterait la présidentielle, progresser.

Baromètre politique publié par latribune.fr