2670-Lot : Cet ancien facteur de Montcuq raconte ses souvenirs avec son ami Nino Ferrer

 

Lot : Cet ancien facteur de Montcuq raconte ses souvenirs avec son ami Nino Ferrer

José Marty, ancien facteur à Montcuq dans le Lot, raconte ses souvenirs et évoque son ami Nino Ferrer, avec qui il a passé des moments inoubliables.

 

José Marty, un visage et un nom bien connus à Montcuq, d'où il était ancien facteur et grand ami de Nino Ferrer.

©Cécile INGALLS

Par Rédaction Cahors ACTU LOT   Publié le 13 Jan 24 à 16:30 

 

Dans le village de Montcuq, dans le Lot, c’est un nom bien connu qui porte les souvenirs d’une époque où la vie semblait plus insouciante qu’aujourd’hui. José Marty était facteur, mais un facteur pas comme les autres. Il a toujours voulu être proche des gens, et est devenu l’ami du chanteur Nino Ferrer. Il raconte ses souvenirs et les moments inoubliables passés avec le chanteur.

 

Ancien facteur, et personnage incontournable de Montcuq

 

S’il raconte maintenant son histoire avec beaucoup de recul, il n’en reste pas moins un personnage incontournable du paysage Montcuquois. Il est né le 20 décembre 1949 à Cahors de parents agriculteurs à Lalbenque. Sa maman, consciente de la difficulté du métier, l’encourage à faire autre chose, à partir à Paris comme beaucoup de ses camarades. Mais ce qui intéresse José, c’est d’être facteur. Ce qu’il connaît du métier, il le tient du facteur de la famille. 

Il veut comme lui se déplacer chez les gens, discuter avec eux, leur porter les nouvelles directement à domicile et partager un moment avec chacun. Il réussit le concours et débute sa carrière au Château de Vincennes. « C’était le bon temps, la bonne époque, quand tu as 20 ans à Paris, tu sors, tu profites ! » se remémore-t-il.

 

De Paris à Montcuq

 

Un jour, le receveur des Postes le convoque et lui dit « Je ne sais pas si quelqu’un vous a fait une blague, mais vous êtes muté à Montcuq ». Il accepte la mutation à contrecœur, car il vient de se marier et n’a pas envisagé de quitter si tôt son logement parisien. « Au final, ça n’a été que du bonheur pendant 33 ans. J’étais dans la vallée, sur des terres agricoles que je connaissais, Montcuq, St Cyprien, Lascabanes, avec des gens très sympathiques qui se rendaient des services ».

 

C’est un homme serviable et les gens le lui rendent bien. Avec son épouse ils tiennent de 1973 à 1979 une épicerie située à côté de la maison de retraite à Montcuq, puis à la place de l’actuelle épicerie italienne Delia.

« Les gens sur ma tournée de facteur me faisaient une liste de course et je leur apportais. C’était plus que des clients, tous sont devenus des amis ». C’est un aussi homme impliqué dans la vie associative : il est tour à tour président du Comité des Fêtes, président de l’association des donneurs de sang du canton, président du Sivu pour les écoles, et pompier volontaire. Il est également arbitre de foot et responsable de l’amicale des arbitres du Lot. 

 

Une amitié avec Nino Ferrer

 

Il garde d’ailleurs un souvenir amusé du seul match auquel il a participé en tant que joueur : il a fait gagner son équipe par un but du genou marqué sans le vouloir !

 

Il rentre en 1976 au conseil municipal, l’année où débarque à Montcuq l’équipe du Petit Rapporteur avec le sketch indémodable sur Montcuq. Le village est propulsé à la une et attire la sympathie. C’est aussi la période où Nino Ferrer emménage sur le secteur. Son habitation est située sur la tournée de José. Les deux hommes se voient tous les jours et se lient d’amitié. « Sa mère me faisait des tartines quand je venais boire le café ».

 

Sur Canal + avec Michel Denisot et Antoine De Caunes

 

Son anecdote la plus folle avec Nino, il la raconte avec une pointe de nostalgie :

« Tout frais payés par Canal + je suis monté en train en première classe à Paris faire une surprise à Nino : je devais présenter la météo dans une émission où il était l’invité. J’ai eu un taxi à ma disposition gratuitement toute la journée. Dans les loges, j’avais du champagne, puis des maquilleuses sont venues me préparer comme si j’étais une star. On m’a briefé juste 10 mn avant de passer à l’antenne. J’ai été chambré par Philippe Gildas et Antoine De Caunes, car Nino leur a raconté que j’étais pompier, alors bien sûr, j’ai eu droit à tous les jeux de mots sur Montcuq en feu ! »

Des moments mémorables avec Nino, il en a plein la tête, comme par exemple le bicentenaire de la révolution : un bus entier d’une cinquantaine de villageois qui se rend à Paris, le panneau de Montcuq dans les soutes, pour chanter La Marseillaise dans l’émission « Champs Élysées » de Michel Drucker.

José est presque un habitué des plateaux de télévision : il participe à 7 émissions, souvent pour défendre le nom de son village. 

 

 

La passion des voyages

 

Professionnellement, son métier de facteur évolue, La Caisse d’Épargne se voit concurrencée par les autres banques, il doit alors ouvrir des livrets d’épargne. C’est un succès, ses supérieurs le récompensent avec un voyage au Mexique qu’il échange contre un voyage aux Antilles. Les voyages, c’est une de ses passions, principalement en Afrique Noire. Cette culture le fascine depuis l’enfance avec les images des livres d’histoires montrant les petits villages de cases. Il visite le Rwanda, le Sénégal, la Tanzanie, le Niger, le Togo, le Cameroun, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Kenya, et aussi l’Algérie, le Maroc, la Tunisie.

Et dans son propre pays, il voit les paysages de sa région changer au fil des ans. Les vignes disparaissent, puis le tabac, et même les vaches. Arrivent les melons et les betteraves à graines.

 

L’importance du contact du facteur avec les gens

 

Lorsque l’État impose la mise en place des boites aux lettres privées sur le bord des routes, José n’y est pas favorable : il sait l’importance du contact avec les gens et veut continuer à remettre le courrier en main propre, parfois jusque sur le lit des malades ou des personnes âgées, c’est si important pour entretenir le lien social et briser la solitude l’espace d’un instant. 

Il se sépare en 1989, puis en 1991, il pend la crémaillère avec sa nouvelle épouse. Nino Ferrer vient avec sa femme et sa maman, en lui disant qu’il fait juste une rapide apparition et qu’il ne chantera pas, mais finalement il reste et chante jusqu’à 2 h du matin ! « Je n’ai que des bons souvenirs de lui ».

Bien sûr le décès brutal de Nino l’ébranle, surtout en repensant aux derniers mots étranges qu’ils ont échangés. Avant qu’il ne parte en vacances au Sénégal, Nino lui demande quand il rentre. José lui répond qu’il sera rentré deux jours avant son anniversaire et qu’ils le fêteront ensemble. Mais Nino est évasif : « Non tu verras, tu viendras pour autre chose ». En effet, le 13 août, Nino met fin à ses jours, non loin du domicile de José. « J’ai été ébranlé, mais pas vraiment surpris, les derniers temps il ne voulait plus vivre ».

 

Au conseil municipal

 

En 2005 José prend se retraite, mais reste très actif au conseil municipal. « J’ai connu beaucoup de maires : Paul Monty, Abel Semenadisses, Ismen Lerm, Daniel Maury, Guy Lagarde, et Alain Lalabarde. J’ai été quatrième adjoint, puis troisième, puis deuxième, puis premier adjoint, puis j’ai arrêté en 2019 car 43 ans au conseil municipal, ça finit par être usant. »

Dans la vie, c’est un homme qui déteste les conflits et qui est ouvert à tous les sons de cloches. Il n’aime pas faire de la peine aux gens et avec son bon cœur il a tendance à donner raison à tous, ce qui parfois lui joue des tours. « J’aime tout le monde, même ceux qui m’ont fait du mal, je ne suis pas rancunier. » Il est très pacifique, humble et facile dans ses relations. « Quand je faisais mes tournées, il y avait une vraie entraide réciproque avec les gens ! Je mangeais le cochon chez l’un, j’achetais le foie gras chez un autre. Je portais les médicaments, ou les mandats, c’était une bonne époque ! »

Aujourd’hui, son loisir principal, c’est la pétanque, parfois un peu de chasse, surtout pour marcher. « J’aime Montcuq, la tour, le village, et tous les travaux qui ont été faits, le sport, la salle des fêtes, le plan d’eau, j’en ai vu des choses réalisées à Montcuq en 43 ans de conseils municipaux. Je suis bien ici, j’ai une épouse qui me booste pour faire des choses, car sinon je suis un grand téléphile plutôt casanier, j’adore regarder la télévision. J’ai deux enfants qui mènent bien leur barque, je vis une retraite paisible ! »

Dans son salon trône un dessin offert par Nino Ferrer, comme un clin d’œil ineffaçable à tous ces souvenirs.

 

Cécile INGALLS Actu Lot

 

 



13/01/2024
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