2616- L'actualité vue du blog.(Revue de presse) 28 posts

Aides à l’Ukraine, la roulette russe

 

Les États-Unis, première puissance économique et militaire
de la planète, peuvent-ils finir par lâcher l’Ukraine ? Et laisser
Kiev seule face à Moscou ? Après bientôt deux ans d’une
guerre sans merci et un soutien jusque-là indéfectible, l’aide
américaine est pourtant à un tournant. Et il ne s’agit pas d’une
interprétation. La Maison-Blanche ne le cache plus : « Nous sommes
à court d’argent et à court de temps. » Dit autrement, le flux
des livraisons d’armes, indispensable à l’effort de guerre ukrainien,
pourrait être coupé net dans les prochaines semaines. La
faute non pas à un revirement de l’administration Biden, mais au
bras de fer sévère que se livrent démocrates et républicains au
Congrès depuis de longs mois. Derrière cette menace de voir Washington
abandonner l’Ukraine émergent les réticences majuscules
des Républicains. Lesquels veulent utiliser ce sujet pour pousser
des dossiers de politique intérieure. Résultat : c’est un nouveau
plan d’aide de 106 milliards de dollars qui est aujourd’hui suspendu
dans le vide.


Devant l’urgence de la situation, Volodymyr Zelensky a été invité à
s’exprimer devant le Congrès américain dans une sorte de quitte ou
double (une intervention finalement annulée hier en raison d’un
événement « de dernière minute »). En effet, si l’Ukraine doit
beaucoup au courage de ses soldats, sa résistance face à l’ogre
russe est indissociable des livraisons d’armes de ses alliés occidentaux,
à commencer par celles des États-Unis. Or, comme l’a reconnu sans

aucune ambiguïté la Maison-Blanche, que cette aide s’arrête et la

victoire de Vladimir Poutine ne fera pas l’ombre d’un doute.


Mais après bientôt vingt-quatre mois d’un conflit total, une défaite
de l’Ukraine sonnerait inévitablement aussi comme celle de
l’Occident. Après avoir mobilisé autant d’argent et de moyens, aucun
des soutiens de Kiev, de Paris à Londres en passant par Berlin
ou Bruxelles, ne sortirait indemne d’une telle issue. Pis, celle-ci
viendrait confirmer la théorie de Vladimir Poutine selon laquelle
les démocraties occidentales ne sont pas prêtes à endurer une
guerre de haute et longue intensité. Et ce, y compris lorsqu’elles
font le choix d’un affrontement par procuration, comme c’est le
cas en Ukraine, où, à défaut de combattre directement dans les
tranchées du Donbass, elles fournissent aide économique, munitions
et armement.


Dès lors, qu’est-ce qui empêcherait le maître du Kremlin de regarder
au-delà et de poursuivre son entreprise de déstabilisation
de l’Europe ? Certes, il n’a aucune victoire à revendiquer, et il a
même dû renvoyer 170 000 soldats de plus au front. Mais, contrairement
aux alliés de l’Ukraine, lui n’a pas à composer avec son
opinion publique, ni à affronter le moindre jeu politique. À bien
des égards, les divisions américaines sont un plat de choix pour
Vladimir Poutine… Une vraie roulette russe.

 

                      Jefferson Desport éditorial Sud-Ouest 6/12/2023

 

 

Peut être un dessin de texte

 

 

 Huguette Tiégna AFP.jpg

 Huguette Tiegna députée du Lot.Française depuis 2016.Voir en commentaires ci-dessous

 

 

 



09/12/2023
28 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 355 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion