2556- Un pays déphasé 4 posts

Cinquante kilomètres de colère

  • Jean-Claude SouléryJean-Claude Souléry
    Jean-Claude Souléry DDM
Publié le 
Jean-Claude Souléry
 
 

Cinquante kilomètres de colère. Cinquante kilomètres, ce n’est pas grand-chose sur la carte nationale des autoroutes françaises. Juste une petite virgule dans le paysage. D’autres infrastructures de plus grande ampleur sont actuellement en projet dans le pays. Et pourtant ce sont ces cinquante kilomètres de la future autoroute A69 menant de Toulouse à Castres qui concentrent aujourd’hui la grande colère des écologistes français - tout au moins de ces écologistes les plus actifs, qui sont prêts à en découdre par tous les moyens avec l’autorité publique.

La lutte contre l’A69 – une lutte qui n’intéressait au départ que quelques militants locaux – est devenue en quelques mois emblématique d’une contestation globale qui permet de rassembler, en un seul week-end de protestation, plusieurs milliers de militants descendus de la France entière, auxquels se sont joints des élus comme la députée Sandrine Rousseau, mais aussi, et comme toujours, des casseurs professionnels qui savent se fondre dans les cortèges.

Résultat : saccages, incendie d’une entreprise, affrontements avec les forces de l’ordre - les violences ont vite dévoyé une manifestation qui se voulait de prime abord « poétique et festive ». On a compris que l’A69 et la défense des arbres qui devaient être abattus ont surtout servi de prétextes à un désordre organisé par des groupes d’activistes - et que se rejouait autour de la petite commune de Saïx le scénario violent qui déjà avait eu cours voici quelques mois lors des manifestations contre les méga-bassines à Sainte-Soline.

Il faudrait pourtant que, dans ce département du Tarn, les écologistes gardent en mémoire le souvenir douloureux de Remi Fraisse, jeune manifestant mort à Sivens le 26 octobre 2014 lors d’une précédente action contre un barrage contesté sur le cours du Tescou. La violence déjà, pour une mort de trop.

À chaque fois, ce sont de mêmes groupes, minoritaires, qui s’opposent par la force à des décisions publiques pour faire prévaloir une supposée défense de la nature dont ils s’estiment les seuls dépositaires. À chaque fois, une même violence est « justifiée » au nom de la sainte cause écologique - comme elle a été « justifiée » au nom de la justice sociale lors des manifestations contre la réforme des retraites.

S’agissant de l’autoroute Toulouse-Castres, il faut pourtant rappeler que cette liaison rapide – dont le projet remonte à plus de 20 ans – a subi toutes les épreuves administratives, les enquêtes d’utilité publique, les recours, les procès, elle a été approuvée par les élus concernés, les industriels du sud du Tarn la réclament à cor et à cri, et, avec eux, ces habitants qui s’estiment depuis trop longtemps enclavés. Si bien que le gouvernement lui-même s’est résolument engagé à mener jusqu’au bout ce chantier contesté. Il faut qu’il tienne bon.



22/10/2023
4 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 355 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion