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Mélenchon, le pompier pyromane

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    LIONEL LAPARADE. / Archives DDM - NATHALIE SAINT-AFFRE
Publié le 
Lionel Laparade La DDM
 
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On pourrait croire que les premières brèches sont apparues quand Jean-Luc Mélenchon a refusé d’appeler au calme au plus fort des émeutes consécutives à la mort de Nahel, mais en vérité, la Nupes a commencé à se fracturer pour de bon beaucoup plus tôt.
En janvier 2023 précisément, mais encore fallait-il tendre l’oreille pour percevoir les tensions internes, couvertes par le bruit de la rue opposée à la réforme des retraites, les vociférations des députés insoumis à l’Assemblée et plus tard les casserolades.
Alors qu’au sein de l’intergroupes parlementaire de la Nupes, tous sont d’accord pour que l’article portant sur le report de l’âge légal de départ à 64 ans soit débattu dans l’hémicycle et mis au vote, Jean-Luc Mélenchon n’est pas de cet avis et poste sur Twitter ce message laconique : « Pourquoi se précipiter sur l’article 7 ? ». L’Insoumis en chef n’est pas certain du rejet du texte, si bien qu’au palais Bourbon, ses troupes obtempèrent. 12 000 de leurs 13 000 amendements sont maintenus et faute de temps, les débats s’achèvent sans que le fameux article puisse être examiné.
Le sauvetage à seulement neuf voix près du gouvernement lors du vote de la motion de censure déposée par le groupe LIOT en mars ne fera qu’ajouter aux ressentiments des socialistes, écologistes et communistes. Pour eux, preuve était faite de la vulnérabilité du camp présidentiel et donc d’une probable victoire sur l’article 7 dont les a privés Jean-Luc Mélenchon.
Depuis, les relations n’ont fait que se dégrader et les rancœurs s’accumuler, avec en point d’orgue l’attitude des Insoumis durant les graves émeutes de l’été.
Il aura fallu la légitimation des violences et la participation de parlementaires LFI à plusieurs manifestations interdites, parfois aux cris de « tout le monde déteste la police », pour qu’Olivier Faure prenne acte de l’incompatibilité de la radicalité insoumise avec les valeurs socialistes et républicaines. Dans un autre registre plus pagnolesque, les engueulades entre Sandrine Rousseau et Fabien Roussel non pas sur la cuisson des merguez mais sur le principe même du barbecue, nous disent aussi la fragilité de l’attelage de gauche : ça sent le cramé. Tous ceux-là ne partiront pas en vacances ensemble, et ne feront d’ailleurs pas liste commune aux prochaines élections sénatoriales et européennes.
Jean-Luc Mélenchon peut toujours dénoncer les manœuvres d’exclusion dont lui et son mouvement sont victimes et rejeter sur les autres la responsabilité de la fin prochaine de l’alliance, chacun sait bien au sein de la Nupes qu’il en est lui-même le fossoyeur.
A-t-il fait de lui le « sauveur de la gauche » aux dernières législatives, le « machin » est devenu encombrant. Il y voit un obstacle à sa participation à la présidentielle de 2027, n’étant pas assuré d’être le candidat naturel de la Nupes, et fait désormais le pari que ses coups de boutoir révolutionnaire en viendront à bout.
« On espérait de Mélenchon qu’il devienne Mitterrand, mais c’est toujours Che Guevara », disait récemment de lui le socialiste Jérôme Guedj. Il est aussi pour la Nupes le pompier pyromane…



29/07/2023
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