2378- Revue de presse du blog 22 posts

 

 

Mes Echos de la semaine par Nicolas Barré

 

Samedi 20 mai 2023

 

 

 

 

 

 

 

L’intelligence artificielle (IA) va-t-elle tuer des emplois? Dans les télécoms, la réponse est oui, affirme le patron de British Telecom qui a envoyé un signal dévastateur dans le secteur avec l’annonce de la suppression de 55.000 emplois (42% des effectifs) d’ici 2030, dont 10.000 du fait de l’IA, explique Leïla Marchand.

 

Mais tout le monde n’est pas de cet avis. En dévoilant les coulisses de BloombergGPT, Bastien Bouchaud montre l’incroyable potentiel de l’Intelligence artificielle générative développée en interne par le groupe d’information financière et son gourou Gary Kazantsev. Dans une interview accordée à Alexandre Counis, Michael Bloomberg lui-même explique comment l’empire qu’il a fondé utilise l’IA depuis plus de dix ans dans la finance et emploie à ce titre plus de 8.000 ingénieurs.

 

Nous aurions d’ailleurs plutôt des raisons de nous réjouir de la situation de l’emploi puisque le taux de chômage en France est revenu à son plus bas niveau depuis 40 ans, indiquent Leïla de Comarmond et Nathalie Silbert. Une performance contredisant ceux qui prétendent que «tout va mal», remarque notre éditorialiste Etienne Lefebvre qui pointe un autre défi à relever, celui de la fin des déficits chroniques. Le moins que l’on puisse dire est que nous n’y sommes pas. Le gouvernement redoute même la dégradation de la note de la dette souveraine française par Standard & Poor’s le 2 juin, explique Renaud Honoré. Après la décision de l’agence Fitch il y a quelques jours, le coup serait rude. Car la hausse des taux d’intérêt commence à freiner l’économie française, note Nathalie Silbert.

 

Or notre économie est fragile. L’inflation est là et même si la tendance est à la baisse, les prix alimentaires vont rester élevés, analysent Philippe Bertrand et Dominique Chapuis qui ont enquêté au sein de la filière. Et bien que certains produits phares attirent toujours autant le chaland, comme le Nutella ou… le Ricard, note Philippe Bertrand, la sensibilité des consommateurs aux hausses de prix reste vive. Or il ne faut pas se mentir: notre éditorialiste Jean-Marc Vittori explique pourquoi le reflux des prix ou leur retour au niveau d’avant est une illusion!

 

La sécheresse évidemment n’arrange rien. Près de 70% des nappes phréatiques sont à des niveaux anormalement bas, détaille Muryel Jacque. Et les dégâts pour l’agriculture sont déjà là. La situation est dramatique pour les vergers des Pyrénées-Orientales, le cœur de l’économie du département, note Dominique Chapuis. Elle l’est encore plus de l’autre côté des Pyrénées, explique Cécile Thibaud, correspondante en Espagne, un pays qui produit en temps normal la moitié de l’huile d’olive mondiale! Drame également en Italie où le Pô est quasiment à sec et où le quart du territoire est menacé de désertification, raconte notre correspondant à Rome Olivier Tosseri.

 

La sécheresse affecte également les industriels de l’eau en bouteille amenés à rationner le pompage de leurs ressources, explique Marie-Josée Cougard qui nous apprend aussi que le monde subit un début de pénurie inédite de jus d’orange pour les mêmes raisons climatiques.

 

Le manque d’eau affecte aussi EDF qui doit s’organiser pour en consommer moins et en stocker davantage afin d’être toujours en mesure de refroidir ses réacteurs, souligne Sharon Wajsbrot. L’électricien qui se bat par ailleurs pour garder la main sur ses barrages, première source d’énergie renouvelable en France, face à Bruxelles qui exige une mise en concurrence.

 

La hausse des prix attisée par ce contexte de sécheresse pénalise notamment les classes moyennes qui vont bénéficier des 2 milliards de baisses d’impôts promises par Emmanuel Macron, rapporte Renaud Honoré. Un cadeau, certes, mais encore flou dans ses modalités et son calendrier, pointe Cécile Cornudet. Nathalie Silbert relève un autre risque, celui de décevoir ceux qui ont le sentiment de «décrocher». Une étude publiée cette semaine a jeté un froid: tout en bas de l’échelle sociale, 16% des Français déclarent ne pas manger à leur faim, écrit Alexandre Rousset. Notre chroniqueur Eric Le Boucher s’est penché sur les causes de cette situation d’autant plus indigne d’un pays comme la France que les solutions pour y remédier sont à notre portée. A signaler, ce «signal faible» témoignant de la fin du «quoi qu’il en coûte» pour les emprunteurs: les inscriptions au fichier des incidents de paiement sont remontées à leur niveau de 2019, observe Edouard Lederer.

 

Voilà qui légitime, aux yeux de leurs promoteurs, la promesse présidentielle d’une offre de location longue durée d’une voiture électrique à 100 euros par mois. Guillaume Guichard révèle les contours de ce dispositif hautement subventionné et attendu depuis longtemps. La formule intègre une astuce -la prise en compte du CO2 émis lors de la fabrication- qui exclut de facto les voitures produites hors d’Europe. Il n’est pas interdit d’être malin…

 

Malins justement, les Indiens raffinent à tour de bras du pétrole russe importé à bas coût et réexportent cette production dans les pays occidentaux. Un tour de passe-passe dénoncé par l’Union européenne, suscitant de vives protestations de l’Inde, rapporte notre correspondant à Delhi Clément Perruche. Ciblant cette fois la Chine, les pays du G7 réunis à Hiroshima ont demandé à Pékin de respecter un Indo-Pacifique «libre et ouvert», explique notre correspondant au Japon Yann Rousseau. En l’occurrence, les alliés s’inquiètent des démonstrations de force fréquentes de la marine chinoise dans le détroit de Taïwan. Le risque de blocus sur l’île incite d’ailleurs les pays à repenser «entre amis» («friendshoring» en anglais) leurs approvisionnements en puces, ajoute notre correspondant.

 

Des amis, il y en avait à Versailles pour le 6e sommet Choose France où ont été annoncés 13 milliards d’investissements de groupes étrangers dont le taïwanais ProLogium qui va construire une usine géante de batteries électriques à Dunkerque. Il faudra de plus en plus d’électricité à l’avenir et la stratégie française faisant la part belle au nucléaire ne nous vaut pas que des amis, au point que Paris doit hausser le ton sur le sujet face à ses partenaires, expliquent Sharon Wajsbrot et Fabienne Schmitt à Bruxelles.

Feuilleton d’un autre genre, la restructuration financière du distributeur Casino mobilise une collection de parties prenantes et devient un sujet de plus en plus urgent, note Philippe Bertrand, alors que les agences de notation S&P et Fitch alertent sur le risque grandissant de défaut. Signe d’une accélération, Fimalac, allié à l’homme d’affaires Daniel Kretinsky, a quitté le conseil d’administration de Casino pour éviter tout conflit d’intérêts alors qu’une offre de recapitalisation est en train d’être élaborée.

 

Un joli rayon d’espoir est apparu cette semaine dans un domaine où il n’est question le plus souvent que de déclin: l’éducation. En cette matière, il faut cinq ans pour commencer à voir les résultats d’une politique. Souvent décrié lorsqu’il était ministre, Jean-Michel Blanquer a donc sans doute savouré les résultats de la dernière enquête PIRLS sur le niveau des élèves que rapporte Marie-Christine Corbier. Celle-ci montre que la France enraye sa chute, preuve que les réformes des dernières années commencent à payer. Mais il faudra d’autres efforts car nous sommes encore à la traîne. Le ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye en est conscient et il s’en explique dans une interview accordée à notre spécialiste et à Etienne Lefebvre. «Des progrès, peut mieux faire»…

 

 



22/05/2023
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