La leçon
néo-zélandaise

Le nouveau Premier ministre néo-zélandais s’appelle Chris
Hipkins, c’est un homme de 44 ans. Dit comme ça, la nouvelle
n’intéressera que la poignée de rugbymen venus du
« pays du long nuage blanc » pour jouer dans notre Top 14. Pourtant,
comme les All Blacks en ont parfois donné à notre XV tricolore,
ce qui se passe à Wellington est une vraie leçon au monde
entier.
Jeudi dernier, Jacinda Ardern, Première ministre depuis octobre
2017, a annoncé qu’elle démissionnait parce qu’elle n’avait
plus l’énergie pour exercer sa fonction. À 42 ans, une nouvelle vie
l’attend avec sa petite fille et son mari à moins, qui sait, que la
flamme se rallume dans quelques années. Cette déclaration a
stupéfié ses compatriotes et, au-delà du pays, les dirigeants du
monde entier, y compris ceux qui sont prêts à tout pour s’accrocher
à leur trône.
Elle a aussi, c’était prévisible, suscité les sarcasmes machistes
sur les femmes qui, décidément, n’auraient ni les épaules ni les
chromosomes pour diriger une entreprise, une ville ou un État. Balivernes
bien sûr, Jacinda Ardern ayant affronté avec calme et autorité
les crises qui ont émaillé son mandat : le Covid, un tremblement
de terre ou un attentat d’extrême droite contre deux mosquées
qui avait tué 51 personnes au printemps 2019. Sans hésiter et imperméable
aux clameurs, elle avait alors restreint l’usage des armes à
feu. Rien que pour ça, elle aura davantage servi le féminisme que toutes celles

qui n’ont que le mot « déconstruction » à la bouche.
D’autres commentaires ont insinué que Jacinda Ardern, en
panne de popularité après une triomphale réélection en octobre
2020, préférait se retirer plutôt que subir une défaite. Faux
procès encore. Si tous les dirigeants en chute dans les sondages
choisissaient la porte de sortie, les Français iraient aux urnes
deux ou trois fois par an.

Pourquoi ne pas admettre, simplement, que les femmes ont
sans doute un rapport moins névrotique avec le pouvoir, en tenant
certes compte des fameuses exceptions à la règle que peuvent
constituer Margaret Thatcher, voire Angela Merkel qui a cependant
disparu des radars depuis son départ de la Chancellerie
allemande.
L’ex-Première ministre néo-zélandaise ferait figure d’ovni
dans notre Sud-Ouest où Chaban, Madrelle, Emmanuelli, Sainte-
Marie ont dirigé leur ville ou leur département pendant plus de
trente ans, voire plus de quarante. Les électeurs l’ont voulu ainsi,
peut-on rétorquer avec raison, et la longévité n’est pas forcément
synonyme de lassitude. Mais, en France, on a peu d’exemples
d’élus qui ont su dénouer et rendre leur écharpe, comme Pierre
Mendès France ou Bertrand Delanoë. Jacinda Ardern a seulement
rappelé que le vrai pouvoir, c’est se passer du pouvoir.

Benoît Lasserre éditorial Sud-Ouest

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     Cahors  Philippe Boissard vient de nous quitter ce vendredi 27 janvier 2023

Triste nouvelle!
Mon ami Philippe Boissard, ancien journaliste et conseiller parlementaire nous a quittés ce matin lors d'un accident .Vives condoléances à son épouse, à son fils, son beau fils ,leurs conjointes ,toute sa famille et tous ses amis

 Marco