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Retraites : les mauvaises recettes de ces si chères bonnes âmes
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par Sophie Coignard, pour Le Point - janvier 2023 Publié par JALR
Inventer des taxes, supprimer les milliardaires, diminuer le temps de travail sont quelques-unes des brillantes idées distillées au nom du bien.
Quelle semaine ! Tout commence lundi, avec la publication par l'ONG Oxfam d'un rapport sur les inégalités intitulé «La loi du plus riche». Et ce raccourci saisissant : si l'on taxait de seulement 2 % les 42 milliardaires français, on obtiendrait les 12 milliards qui manquent au régime des retraites. L'ancienne patronne des Verts, Cécile Duflot, désormais directrice d'Oxfam pour la France, le relaie dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Il est aussitôt relayé par La France insoumise. Le député Éric Coquerel, président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale, reprend l'équation des 12 milliards d'euros miraculeusement collectés année après année. «Ça vaut le coup de les trouver pour permettre aux Français de bénéficier de leur retraite», ajoute-t-il.
L'impôt, encore l'impôt, toujours l'impôt. Éric Coquerel et ses amis fustigent la suppression de l'ISF par Emmanuel Macron, et feignent d'oublier que l'outil de travail, qui constitue la majeure partie du patrimoine qu'ils visent, en a toujours été exonéré. Les gouvernements de gauche, de François Mitterrand et Pierre Mauroy à Lionel Jospin, avaient compris que le taxer était le moyen le plus sûr de désindustrialiser la France et de détruire des emplois.
Une France sans milliardaires ou une France sans pauvres ?
Mardi soir, le rapport d'Oxfam fait aussi le miel des intervenants au meeting anti-réforme des retraites qu'organise la Nupes au gymnase Japy, dans l'est parisien. L'Insoumise Mathilde Panot soutient l'idée de taxation des riches pour combler le «pseudo-déficit» du régime des retraites. Pseudo-déficit ? C'est en effet compliqué de prétendre combler par un nouvel impôt un trou dans le financement des retraites dont LFI assure sur tous les tons qu'il n'existe pas. Tellement pas que la députée rappelle le programme alternatif défendu par la Nupes : retraite à 60 ans, sixième semaine de congés payés. Sa collègue EELV Sandrine Rousseau, le matin même, défendait sur LCI la semaine de 32 heures pour «ralentir la course au productivisme». Le plus innovant serait peut-être de combiner toutes ces mesures…
Mais la palme de l'absurde, pour rester aimable, revient sans conteste à la nouvelle secrétaire générale des Verts, Marine Tondelier. Devant l'auditoire réuni au gymnase Japy, elle entend relever un défi : «Puisqu'on nous demande ce que l'on propose, on va proposer quelque chose…» Va-t-on devoir saluer un bel élan constructif ? «Nous voulons une France sans milliardaires», s'exclame-t-elle. Curieusement, l'idée de préférer à cette perspective celle d'une France sans pauvres ne l'a pas effleurée.
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