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À la Nupes, le vernis craque

  • par Sophie Coignard, pour Le Point - (rediffusé par Jacques Antoine Louis Rossi)
Ce ne sont pas les positions de LFI sur la Russie, sur l’Otan, sur l’Europe qui fissurent la Nupes, mais une affaire de violences conjugales.
La Nupes a émergé juste avant les législatives malgré des divergences de fond entre ses composantes. Et pas sur des sujets secondaires. Il s'agissait de l'Otan, de l'Union européenne, de la nationalisation des banques ou encore de l'énergie nucléaire. Sans parler de la Russie, sujet sur lequel un florilège des saillies de Jean-Luc Mélenchon suffirait à fabriquer un long, très long bêtisier. Mais l'impératif électoral a ses raisons… Après les élections, l'alliance a tenu bon, contre les pronostics qui la voyaient exploser dès les premiers débats à l'Assemblée nationale. La gauche semblait redécouvrir les vertus de l'union, fût-ce sous la houlette sourcilleuse de Jean-Luc Mélenchon.
Il a pourtant suffi de deux tweets pour que le vernis craque. Deux tweets signés Mélenchon, exagérément affectueux envers son poulain Adrien Quatennens, malgré la révélation par celui-ci de gestes violents vis-à-vis de son épouse, notamment une gifle. Ces deux courts textes, d'une grande désinvolture pour la victime, auraient pu passer par pertes et profits politiques au bout de quelques jours si leur auteur ne s'était pas obstiné à les assumer, droit dans ses bottes.
Mais voilà, Jean-Luc Mélenchon ne s'excuse pas. Il ne semble pas envisageable non plus, dans son logiciel personnel, qu'il puisse reconnaître s'être trompé. Ni sur la Russie ni sur les violences envers les femmes.
Une pièce dans la machine
La gêne au sein de ses troupes, tout au long de la semaine, n'a pas pu passer inaperçue. Mais c'est à l'extérieur de son mouvement, parmi ses «alliés», que la parole se libère.
La Verte Sandrine Rousseau a bien dû le reconnaître sur Twitter : «Les tweets de JL Mélenchon n'allaient pas du tout. Pas de doute. Ni le premier ni le second.» Puis, ce week-end, la sénatrice socialiste de l'Oise Laurence Rossignol s'exprime sans filtre dans Le Parisien : «Personne n'échappe à son passé. Jean-Luc Mélenchon a été formé dans une organisation politique, l'OCI, qui était virilisée et antiféministe. […] Donc je ne suis pas surprise.»
Yannick Jadot prend encore un peu plus ses distances avec la Nupes, ce dimanche, au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. Il s'interroge sur l'opportunité pour son mouvement de participer à la «grande marche contre la vie chère et l'inaction climatique» organisée sous le haut patronage de Jean-Luc Mélenchon, contre l'avis des syndicats, préférant «mieux travailler avec les syndicats plutôt que d'avoir des mobilisations politiques en plus». Une forme de rupture ? Même pas, pour l'ancien candidat Vert à la présidentielle, qui rappelle n'avoir jamais été un affidé : «Je ne suis pas Nupes, je suis élu au Parlement européen sur un scrutin proportionnel.»
Avec les communistes, les relations se sont encore rafraîchies depuis que le secrétaire général du parti, Fabien Roussel, a défendu la «gauche du travail» contre «la gauche des allocs». C'était il y a deux semaines. Mais samedi, sur France 2 puis sur les réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon remet une pièce dans la machine à diviser. Il envoie un message à… Karl Marx : «Revenez vite. Il faut expliquer à Roussel ce que c'est qu'une assurance-chômage et pourquoi c'est un acquis des travailleurs.» Il n'est pas sûr que ce genre de diversion soit de nature à recréer une dynamique de groupe au sein de la Nupes. Ni qu'il contribue à éteindre la colère qui gronde, à gauche, contre le patron de LFI.�


06/10/2022
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