La députée Renaissance du Lot (2e circonscription), Huguette Tiegna, a organisé avec Nicolas Sansu, député PCF du Cher, un colloque sur la ligne ferroviaire POLT, Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, ce mercredi, à l'Assemblée nationale. L'ensemble des points abordés lors de cet échange va être retranscrit sur un document-support remis prochainement à Clément Beaune, le ministre des Transports.

État des lieux, engagements de l'Etat, réalisations, difficultés et perspectives, tous ces sujets ont été évoqués lors de cette rencontre à laquelle certains ont participé en visio. Près de 70 élus des territoires et représentants associatifs y ont contribué. Tous, convaincus du bien-fondé de cette ligne, ils ont réaffirmé devant Pierre-Christophe Soncarrieu, attaché au ministère des Transports, cet axe comme stratégique pour les populations des régions et départements traversés ; et fait savoir leur volonté de le défendre.

"Mais la Région Nouvelle-Aquitaine refuse de payer"

" Le point majeur du dossier POLT, c'est d'abord les financements. 2.2 milliards d'euros ont été mis sur la table pour la rénovation de cette ligne. Les Régions doivent s'engager pour 120 millions d'euros, elles ont acté cette participation, notamment la Région Occitanie. Mais la Région Nouvelle-Aquitaine refuse de payer. Nous souhaitons que le ministre des Transports puisse engager le dialogue avec chacune pour conforter leurs engagements financiers", souligne Huguette Tiegna. Et d'enfoncer le clou : "Si on investit dans la LGV il faut impérativement investir dans la ligne POLT, c'est une question d'équité pour les concitoyens".

Elle a défendu une vision globale de cet axe, comme elle l'a expliqué à La Dépêche : " Il faut considérer POLT dans son entièreté sans différencier les portions rurales et urbaines. Se rendre à Brive c'est très bien, mais après tout devient plus compliqué pour les voyageurs. C'est le cas pour les usagers lotois qui doivent se rendre à Gourdon, à Cahors, à Figeac. Mais pas seulement. Il faut prendre conscience que POLT est une  ligne d'équilibre territoriale. De fait, elle représente un enjeu majeur pour les populations, mais aussi pour le tourisme".

11 trajets allers-retours quotidiens espérés d'ici 2025

Face aux neuf allers-retours proposés chaque jour, certains défendent l'intérêt de monter jusqu'à 14 allers-retours quotidiens. "C'est compliqué, car alors il faudrait acheter du matériel supplémentaire. Déjà, d'ici 2025, la ligne montera à 11 trajets, ce qui est positif", reconnaissait-elle.

Outre le financement, un des autres aspects de l'échange portait sur le calendrier de la modernisation de la voie. " Relier Paris à Limoges pourra se faire en 2h49, d'ici 2025, si les entreprises tiennent les délais. Mais certains attendent mieux et sollicitent un temps de trajet encore plus court".

Suite à ce colloque, la députée du Lot précise qu'il y aura un document de travail remis à Clément Beaune mais également qu'elle participera au sein de la commission du développement durable et aménagement du territoire, à l'évaluation de la loi Mobilité votée en 2019, et cela dès l'an prochain.

L'élue lotoise concluait l'entretien avec La Dépêche par ces mots : "Je note que les engagements de l'Etat sont respectés, mais il faut rester vigilant dans ce contexte de crise et dans la mesure où d'autres territoires veulent rouvrir des lignes déclassées. Il nous faut vite défendre notre cause, pour cette ligne qui fonctionne déjà et qui est indispensable."