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Sauver LR, mais pour quoi faire ?

Par   Marianne

Publié le

 

 

 

 

 

Pour la troisième fois en cinq ans, le parti Les Républicains (LR) se cherche un patron. Mais il n’est pas près de trouver le plus important : à qui la droite doit-elle parler, et pour dire quoi ?

Depuis 2017, ce n’est pas une nouvelle saison par an mais presque ! Pour la troisième fois en cinq ans, le feuilleton recommence : Les Républicains (LR) se cherchent un patron, après la lourde défaite de Valérie Pécresse à la présidentielle. La bataille interne pour succéder à Christian Jacob a donc commencé. Un duel s’installe entre Éric Ciotti et Bruno Retailleau. C'est le député du sud contre le sénateur de l’ouest, l’ex-sarkozyste repenti contre l’ex-filloniste assumé… Le trentenaire Aurélien Pradié, député du Lot compte aussi s’inviter dans la compétition pour jouer la carte du renouveau.

 

 

Arrêtons-nous là pour la description de la grille de départ, car cela ne passionne personne. Revenons plutôt en arrière pour mesurer l’ampleur de la chute du parti phare de la droite française. On parle tout de même de la force héritière du gaullisme, dont on peut retracer l’histoire à travers une succession de sigles. En 1958, c’est la fondation de l’UNR qui accompagne le retour du général de Gaulle. Puis c’est l’UDR en 1967, le RPR fondé par Chirac en 1976, l’UMP qui absorbe une partie du centre en 2002, renommée LR par Nicolas Sarkozy en 2015. Sarkozy, le dernier vainqueur de cette famille politique à la présidentielle, c'était il y a quinze ans…

Fonte de l'électorat

L’histoire récente de la droite est celle de la fonte d’un électorat, qui s’explique par un écartèlement sociologique. Historiquement, la droite s’appuyait sur deux jambes : une bourgeoisie libérale-conservatrice et des classes laborieuses en quête d’ordre. La première rupture se produit sous le quinquennat Sarkozy, qui a déçu toute une partie de son électorat, partie vers Marine Le Pen en 2012. Résultat : en 2017, il ne reste au candidat François Fillon – par ailleurs empêtré dans les affaires – qu’un électorat essentiellement bourgeois, dont une grande partie basculera ensuite vers le macronisme. Ainsi, selon l’institut Ipsos, 40 % des électeurs de Fillon en 2017 ont voté Macron en 2022. Pris en étau entre macronisme et lepénisme, LR devient inexorablement un club d’élus. Comme le Parti socialiste (PS) qui, sur le flanc gauche de l’échiquier, n’est plus du tout la force motrice qu’il fut.

 

 
 

Aujourd’hui, la grande interrogation pour la droite reste au fond la même que sous le précédent quinquennat : à qui doit-elle parler, et pour dire quoi ? C’est sur cette question que les prétendants qui rêvent de 2027 planchent déjà, qu'ils s'appellent Laurent Wauquiez, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse (vous sentez l'impression de déjà-vu ?) ou encore le maire de Cannes, David Lisnard. Et l’enjeu dépasse largement les histoires de boutiques internes au parti. « Le problème, ce n’est pas l’intérieur de LR, c’est comment on peut parler à l’extérieur », glissait récemment l’un de ces ambitieux. En décembre, LR aura un président, mais ce qui se joue n’est pas l’avenir d’une structure partisane, c’est la régénération d’un corpus d’idées. Autrement dit, l’enjeu n’est pas politicien, mais véritablement politique.



08/09/2022
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