2167-Légaliser l'assistance au suicide ? 2 posts

 

La France sera-t-elle le prochain pays à légaliser l’assistance au suicide ?


Une loi autorisant l’aide active à mourir pourrait émerger fin 2023. Les prochains
mois seront déterminants, mais l’opinion y est déjà très largement favorable

 

 

 

« J’ai la conviction qu’il faut bouger parce qu’il y a des situations
inhumaines qui persistent et auxquelles il faut apporter
des réponses. »
Le 12 septembre dernier, devant l’Association de la presse
présidentielle, c’est par ces mots qu’Emmanuel Macron a
justifié la mise en place d’une Convention citoyenne sur la
fin de vie. En particulier pour faire face aux situations les
plus délicates : celles de « personnes majeures, conscientes»

et atteintes de maladies incurables.


Alors que cette Convention citoyenne débutera ses travaux
le 9 décembre, l’ambition est donc d’aller au-delà de la
loi Claeys-Leonetti qui, depuis 2016, autorise la sédation profonde
jusqu’au décès.
En clair, cette initiative du  chef de l’État vise à définir un
cadre légal pour « l’aide active à mourir ».


Un signe fort


Et une première brique a été posée. Le 13 septembre, le Comité
consultatif national d’éthique a, en effet, rendu un
avis considérant qu’il « existe une voie pour une application

éthique de l’aide active à mourir » mais, ajoute-t-il à « certaines
conditions strictes ». À commencer par le renforcement
de la politique des soins palliatifs.


L’Assemblée nationale va aussi se saisir du débat. Ainsi,
une mission flash va évaluer la loi Claeys-Leonetti.
Olivier Falorni, le député de Charente-Maritime (indépendant),
y participera. Engagé depuis plusieurs années dans ce
combat, il a cosigné, fin août dans le « Journal du Dimanche »,

une lettre ouverte avec l’actrice et chanteuse Line
Renaud appelant à « légaliser l’aide active à mourir ».
Alors que le débat s’engage, il note que l’avis du Conseil national
d’éthique est un signe fort : « C’est la première fois
qu’il dit qu’il est possible d’envisager l’aide active à mourir.
Et surtout, cet avis est cosigné d’Alain Claeys, le coauteur de
la loi Claeys-Leonetti. C’est la preuve que cette loi ne règle
pas tout. »


L’opinion est prête


À terme, l’objectif est que ces travaux des députés et ceux de
la Convention citoyenne préparent le terrain d’atterrissage
à cette nouvelle loi sur le suicide assisté à l’horizon fin 2023.


Or, si politiquement le sujet est sensible, un sondage Ifop
du 12 octobre pour l’Association pour le droit de mourir
dans la dignité montre qu’une très large majorité de Français,
78 %, est favorable à la légalisation de l’euthanasie ou du suicide
médicalement assisté.
Une très large majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon
(87 %), d’Emmanuel Macron (81 %) et de Marine Le Pen
(80 %) y sont ainsi favorables.
Si le pourcentage descend sensiblement chez les électeurs
de Valérie Pécresse (58 %) et d’Éric Zemmour (61 %), là encore,
cette perspective reste majoritaire.


Une certitude, ce débat intervient dans un contexte où
en Europe les lignes ont singulièrement bougé. Ainsi, la Belgique
autorise l’euthanasie depuis 2002. Les Pays-Bas, eux, autorisent
l’euthanasie et l’assistance au suicide depuis 2002.
Le Luxembourg les a aussi légalisés par une loi du 16 mars
2009 ; tandis que la Suisse et l’Autriche autorisent, elles, l’assistance
au suicide.
Prochaine étape, la France ?


Jefferson Desport Sud Ouest



29/11/2022
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