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COP27 et écologie du « buzz »

 

 

À quel résultat faut-il s’attendre pour cette COP27 qui a débuté
hier à Charm el-Cheikh, en Égypte ? Mieux vaut répondre
« pas grand-chose » pour ne pas être déçu. Organiser
cette grande conférence climatique au pays des pharaons
est déjà une énigme. Le maréchal autocrate al-Sissi préfère consacrer
des dizaines de milliards d’euros à la construction d’une
nouvelle et douteuse mégalo-capitale, en plein désert, plutôt
qu’investir cet argent dans des solutions environnementales.
Le choix de Charm el-Cheikh est aussi crédible qu’un Congrès
mondial des charcutiers-traiteurs à Téhéran.


Situer la COP27 dans une autre ville aurait-elle changé l’équation ?
 Le problème est moins le lieu d’accueil que les dirigeants
qui participent à ces grands-messes internationales dont il ne
sort ni miracle, ni mea culpa. Pendant que l’ONU tente, de plus
en plus faiblement, de persuader qu’elle tient encore la baguette
dans le concert des nations, le climat joue les solistes.


Les huit dernières années, 2022 y compris, ont été mesurées
comme les plus chaudes de notre histoire. Autant dire que l’objectif
d’une augmentation de la température de 1,5 degré d’ici à la fin du
siècle, célébré au champagne en 2015 par l’Accord de Paris, est devenu
aussi plausible qu’un Donald Trump qui clamerait son admiration
pour Greta Thunberg.


L’ombre de l’ex-président américain ne fait d’ailleurs que noircir
les perspectives puisque ses candidats sont bien placés pour conquérir
la majorité au Congrès et au Sénat,

enrayant les minces efforts de Joe Biden pour mettre
les États-Unis sur les rails de la transition verte. Même la victoire
de Lula au Brésil, dont on peut espérer une protection renforcée
de la forêt amazonienne, décimée pendant le mandat de
son prédécesseur, ne parvient guère à ramener de l’optimisme.
S’il ne faut pas s’illusionner sur la volonté des dirigeants pour
stopper un train qui roule vers le ravin, faut-il, à l’inverse,
s’éblouir à propos de ces activistes qui, quand ils entendent le
mot culture, sortent leur boîte de soupe. La nouvelle mode écolo
consiste donc à asperger de nourriture des tableaux célèbres.


Jusqu’à présent, ces loustics, pas assez courageux pour agir
de la sorte à Charm el-Cheikh, n’ont visé que des oeuvres abritées
par des vitres. Comment ne pas craindre que, pour marquer
plus fort les esprits et faire mieux que les copains, un commando
ne s’attaque à une toile non protégée. Les écologistes
sérieux comme Yannick Jadot ont condamné ces actes. Celles
et ceux qui militent surtout sur les réseaux sociaux et les plateaux
télé, en quête de « buzz », les ont applaudis, telle Sandrine
Rousseau dont on aimerait, référence à son homonyme, peintre
et douanier, qu’elle n’ait plus souvent rien à déclarer.

 

Benoît Lasserre édito Sud-Ouest



07/11/2022
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