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«Comme le dit Greta Thunberg, il faut maintenir le nucléaire!»

  • par Aurélie Jean, pour Le Figaro - octobre 2022.Rediffusé par Jacques Antoine Louis Rossi (JALR)
La militante écologiste Greta Thunberg a plaidé, ce 12 octobre, en faveur du maintien des centrales nucléaires allemandes. Notre chroniqueuse, pour qui le nucléaire est une énergie d'avenir bénéfique pour l'environnement, se félicite de ce revirement.
 
Aurélie Jean est docteure en sciences et entrepreneure. Elle a notamment publié De l'autre côté de la Machine. Voyage d'une scientifique au pays des algorithmes (2019) et Les algorithmes font-ils la loi? (2021), aux éditions de L'Observatoire.
 
Greta Thunberg l'affirme: face au retour menaçant du charbon, il ne faut pas fermer les centrales nucléaires. II y a des questions qui fâchent et des sujets qui divisent, le nucléaire en fait partie. Souvent critiquée et approximée, maintes fois diabolisée, cette énergie est injustement évaluée. Sans porter un discours pro-nucléaire explicite, l'activiste suédoise envoie un signal fort à tous ceux qui rejettent le nucléaire par méconnaissance scientifique, par croyance ou par sensibilité personnelle sans fondements rationnels apparents. Force est de reconnaître qu'aucun raisonnement scientifique ne pourrait amener qui que ce soit à exclure cette source d'énergie. Et pourtant…
 
Depuis quelques semaines, malgré l'humidité qui pénètre nos corps emballés avec soin en réponse à une sobriété énergétique présentée comme inévitable, la crise reste un sujet de débat mal articulé. Les antinucléaires sont encore plus féroces, balayant d'un revers de main l'ensemble des paroles des sachants et des arguments scientifiques qui vont avec. La peur chez celui qui construit son opinion devient alors le moteur d'une paralysie mentale quand il ne s'agit pas d'un emballement passionné. Sans surprise, l'idéologie résiste à la logique et au pragmatisme. Mais la solution est dans l'explication et surtout la répétition qui reste - quoi qu'on en pense - la base de la pédagogie. On admettra aussi que le manque de culture scientifique chez nos dirigeants politiques, nos journalistes et nos citoyens n'aident pas à la compréhension générale.
«Les deux derniers accidents de Tchernobyl et de Fukushima, pourtant singuliers et évitables, ont amené beaucoup d'entre nous à se positionner contre le nucléaire en écartant les avancées profondes de la science qui lui est associée.» Aurélie Jean
Il faut reconnaître que le récit avait mal commencé. C'est en 1945 que nous avons notre premier rendez-vous historique - raté - avec le nucléaire incarné par les bombes Little Boy et Fat Man respectivement lancées sur les villes de Hiroshima et Nagasaki au Japon. On admettra que cette rencontre manquée a laissé - à raison - derrière elle une saveur amère voire un dégoût chez de nombreux peuples du monde. Les catastrophes sur les centrales de Tchernobyl en 1986 et de Fukushima en 2011 n'ont pas arrangé les choses. Ces deux derniers accidents, pourtant singuliers et évitables, ont amené beaucoup d'entre nous à se positionner contre le nucléaire en écartant les avancées profondes de la science qui lui est associée.
 
Mentionnons à présent les arguments qui devraient convaincre chacun d'entre nous à croire en l'énergie nucléaire, et à agir en conséquence pour construire son avenir. Notre énergie nucléaire est le résultat de décennies de recherche scientifique française d'excellence soutenue par des processus de sécurité stricts et exemplaires. En cela, la France est un modèle en vendant ses centrales à de nombreux pays, comme les États-Unis. Une stratégie qui a été portée avec ingéniosité et vision par le général de Gaulle dans une préoccupation légitime de souveraineté énergétique. L'énergie nucléaire n'émet pas directement de CO2 contrairement aux énergies fossiles - comme le charbon - qui contribuent en grande partie au réchauffement climatique. Les déchets nucléaires radioactifs, dangereux pour l'environnement et la santé, sont aujourd'hui stockés en profondeur dans des lieux hautement sécurisés. Enfin, le risque d'accident qui reste fortement improbable en France, est souvent comparé avec maladresse à la catastrophe de Tchernobyl alors qu'elle est le résultat d'une mauvaise manipulation humaine sur l'un des réacteurs, et à l'explosion de Fukushima qui aurait pu être évitée si le gestionnaire du site Tepco n'avait pas minimisé les risques pour éviter la fermeture de la centrale. La science et la méthode scientifique permettent d'évaluer le coût de la décision pour avancer, tout en construisant une argumentation - et a fortiori - une contre argumentation, en démêlant le vrai du faux.
«Sans débat politique et populaire, il y a un risque bien réel de mettre le feu à la science et à ses grands principes… Ce qui n'est certainement pas un acte écologique.» Aurélie Jean
Soutenir le nucléaire c'est aussi encourager la recherche pour faire évoluer les réactions à l'origine de cette énergie et travailler sur les déchets radioactifs. La communication scientifique à destination du grand public, à l'instar de ce que font de nombreux professeurs, est fondamentale pour sortir des préjugés - comme le nucléaire c'est mal -, des approximations faussées - comme l'énergie nucléaire est polluante - ou encore des mensonges - comme la France dépend de l'étranger par ses importations d'uranium -. Le débat politique et populaire ne s'en portera que bien mieux. Dans le cas contraire, il y a un risque bien réel de mettre le feu à la science et à ses grands principes… Ce qui n'est certainement pas un acte écologique.▪️
Illustration :
  • Aurélie Jean. Frédéric Monceau
  • Vidéo. - Nucléaire : que peut encore faire la France ? Durée 15:18 absente ici
 
 
 
 
 
 


26/10/2022
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