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Mort de Nahel et émeutes: mal à notre France

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    LIONEL LAPARADE. / archives DDM - NATHALIE SAINT-AFFRE
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Lionel Laparade La Dépêche du Midi
 
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De gré ou de force, spontanément ou tout simplement parce qu’une vidéo a fixé l’instant et les circonstances du drame, pas une voix au sommet de l’Etat n’a fait défaut pour condamner ce que tout désigne comme une bavure policière.D’Emmanuel Macron qui a évoqué « la mort inexplicable et inexcusable d’un adolescent », à « l’exigence absolue de vérité » d’Elisabeth Borne, des engagements de Gérald Darmanin pour qui « justice doit être faite » à la gravité d’Eric Dupond-Moretti lorsque, comme chacun d’entre nous, le garde des Sceaux a considéré « qu’un gamin de 17 ans ne doit pas mourir », il ne sera pas dit, cette fois en tout cas, que par son attitude ambiguë, ses propos équivoques voire son silence complice, l’exécutif a mis le feu aux poudres.
Or après une première nuit de violences à Nanterre dans les heures qui ont suivi la mort de Nahel, la France des quartiers populaires s’est brutalement embrasée. Des centaines de kilomètres séparent les barres de la cité Pablo-Picasso des tours de Toulouse, Clermont-Ferrand, Lyon ou Roubaix, mais partout les mêmes scènes d’émeutes et d’explosion de colère, comme le pays n’en a jamais connues. Des mairies incendiées, des commissariats sous le feu nourri des mortiers d’artifices, des écoles et des lieux publics pris d’assauts, des bus incendiés, sans parler des pillages : les dégâts sont considérables et les faits d’une extrême gravité.
Comme Kilian MBappé qui s’est exprimé sur Twitter peu après la mort de Nahel, les élus locaux sous le choc des saccages, parfois menacés avec leurs familles, les habitants des quartiers dont les voitures ont brûlé, les commerçants sinistrés, les citoyens sidérés pour ce déferlement de fureur, ont aujourd’hui « mal à leur France ».
Nous avons mal à notre France, parce qu’effectivement dans notre pays, un adolescent peut mourir de ne pas obtempérer, mais ensuite parce que le désordre qui succède au drame nous dit l’état de notre société et les fractures – les béances ! – qui se sont creusées dans la nation, si toutefois ce mot a encore un sens…
Même la marche blanche en hommage à Nahel qui devait être un instant de recueillement s’est terminée par des affrontements avec les forces de l’ordre.
Aucune forme d’excuse ne doit être témoignée aux fauteurs de troubles et aux émeutiers qui, noyautés bien souvent par des agitateurs professionnels, expriment l’exaspération, le sentiment d’abandon et de non-considération des habitants des quartiers populaires et de leur jeunesse.
Ces révoltés substituent en quelque sorte à la politique défaillante la politique du pire. Ce n’est évidemment pas acceptable en République, comme il est indigne de faire commerce électoral de la mort de Nahel et de ses conséquences. Inutile de nommer ceux auxquels on pense, ils se reconnaîtront…

 


03/07/2023
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