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Un rituel français

  • Jean-Claude SouléryJean-Claude Souléry
    Jean-Claude Souléry Jean-Claude Souléry - MATHIEU Pierre
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Et maintenant, la grève. Les cortèges dans la rue. Les banderoles et les slogans. Pour les syndicats, c’est l’espoir d’un grand mouvement social qui ferait reculer le gouvernement. Que faire d’autre, se disent-ils ? Comment empêcher cette réforme des retraites dont ils ne veulent pas ?

 

La journée d’action de ce 19 janvier est donc la réponse attendue, celle que tout le monde prévoyait à commencer par le chef de l’État, puisque chez nous les syndicats n’auraient pas d’autres moyens que la grève pour se faire entendre. C’est un rituel très français, camp contre camp, comme s’il était de part et d’autre impossible d’aboutir à un compromis, impossible de dialoguer, de concéder sans se renier, de rapprocher les points de vue, de chercher une sortie de crise honorable. Chacun tient sa posture : d’une part, la réforme promise par le candidat Macron et réitérée à plusieurs reprises, considérant qu’il nous faudrait « travailler plus longtemps » ; d’autre part, l’opposition maintes fois réaffirmée de tous les syndicats à l’allongement de la date légale de départ à la retraite. Visiblement, ni le gouvernement ni les syndicats n’ont voulu remettre en cause leurs postulats, chacun demeurant figé et attendant comme une fatalité l’épreuve de force.

 

Pour autant, on voit mal Emmanuel Macron et les siens reculer sur une réforme qu’ils jugent nécessaire et qui figure comme un marqueur décisif de l’actuel quinquennat. Malgré une majorité très relative à l’Assemblée nationale, l’horizon politique leur semble en effet dégagé depuis que la droite républicaine est devenue un allié objectif, prête à voter pour un texte qui colle globalement à ses idées.

 

Ainsi, tout en sachant que la gauche et l’extrème-droite voudront exprimer par tous les moyens une opposition résolue qui fera écho aux manifestations de rue, le pouvoir a les mains libres pour que son projet, fut-il çà et là amendé, s’inscrive dans la loi. Tout semble donc joué d’avance.

 

Le face-à-face qui s’engage serait-il dès lors inutile ? Grèves et manifestations sont d’abord le signe que le peuple français reste fidèle à son penchant contestataire, et qu’il ne lui déplaît pas de s’opposer à un chef d’État pour lequel il a voté voici huit mois. Contradiction ? Acte de résistance ? « Gaulois réfractaires », comme disait l’autre ?

 

En tout cas, nous sommes dans un scénario annoncé, et nous ne savons pas jusqu’à quand durera cette protestation sociale, ni quelle en sera l’ampleur. Stop ou encore ? Chacun fera ses premiers comptes au soir du 19 janvier.

 


12/01/2023
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