2105- La revue de presse de Marco 49 posts

 

La victoire par l’abstention - Le Billet de Sophia

Aram ci-dessus

 

 

 Editorial



La mort des vieux partis


 

Bruno Dive Sud-Ouest

 

En apparence, le résultat de ce premier tour ressemble
à celui de 2007 : trois candidats se partagent 75 %
des voix, reléguant les autres dans la marginalité.
Sauf qu’il y a quinze ans, les trois candidats en question
s’appelaient Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François
Bayrou.


Ils représentaient tous un parti « de gouvernement »,
modéré, qu’ils soient de gauche, de droite ou du centre.
En 2022, Emmanuel Macron poursuit – avec succès – la
démarche entreprise par Bayrou, mais Sarkozy et Royal
ont été remplacés par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
Droites et gauches radicales confondues culminent
à 55 % des voix. Et ce sont les anciens partis de gouvernement
qui ont été ramenés à des scores confidentiels.


Là où Sarkozy et Hollande totalisaient 55 % des voix au premier
tour il y a dix ans, Valérie Pécresse et Anne Hidalgo en
rassemblent aujourd’hui sept fois moins. Ce n’est plus une
défaite, ni même une déroute, c’est un effondrement. Un phénomène
entamé en 2017, qu’avaient masqué les élections
locales de 2020 et 2021 qui ont fonctionné comme des
mirages, mais que confirme et aggrave ce scrutin du 10 avril. Il
est frappant de constater à quel point LR suit, à cinq années
de distance, le PS dans sa descente aux enfers électoraux.
Le phénomène du « vote utile », dont ces deux partis
ont longtemps bénéficié, joue désormais à leur détriment.
Il est probable qu’avec une gauche divisée et un
parti Les Républicains écartelé, il se reproduise aux élections
législatives.


Voici donc deux Frances électorales qui cohabitent.
Celle des régions et des grandes villes, aux mains des anciens
partis (et des écologistes) et celle des scrutins nationaux
dominés par des personnalités à la tête de mouvances
vaguement partisanes. Que la maire de Paris ou la présidente
d’Île-de-France tentent de sortir de leurs bastions,
et elles se brûlent les ailes. De même que les candidats
marcheurs ou insoumis s’avèrent inexistants dans les
scrutins locaux. Les électeurs votent différemment en
fonction des scrutins, mais ils font aussi preuve d’une remarquable
stabilité, puisque Macron, Le Pen et Mélenchon
confirment et améliorent leurs scores de 2017 tandis
que tous les présidents de régions, PS ou LR, ont été réélus
l’an dernier. Comme si les clivages anciens n’avaient plus
d’importance, et que l’on s’attachait d’abord aux personnalités.
Rarement en effet élection présidentielle aura été
autant « personnalisée », au risque de tourner le 24 avril
en double référendum, anti-Macron ou anti-Le Pen.

 

Bruno Dive

Il est frappant de
constater à quel point
LR suit, à cinq années
de distance, le PS dans
sa descente aux enfers
électoraux



12/04/2022
51 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 355 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion