2097: Présidentielle dernière ligne droite avant le 1er tour 43 posts

La nausée au Trocadéro.

 

éditorial, Bruno Dive Sud-Ouest.

 

Il aurait pu lancer à ses partisans, comme Édouard Balladur,
qu’il prétend admirer : « Je vous demande de vous
arrêter. » Il aurait pu réclamer, tel Emmanuel Macron
en 2017, que le nom de ses adversaires ne soit pas sifflé. Il
prétend ne rien avoir entendu, alors que toutes les images
le montrent en train de laisser ses admirateurs clamer leur
haine.


Dans ce meeting d’Éric Zemmour sur la place du Trocadéro,
un nouveau cap a été franchi dans la violence politique.
Que des milliers de supporteurs scandent longuement des
« Macron, assassin » sous le regard apparemment ravi de
leur candidat, est tout aussi abject que dangereux. Abject,
car les mots ont un sens et ces cris de haine furent précédés
par l’habituelle violence verbale envers les journalistes,
à l’instigation de l’ex-journaliste Zemmour. Dangereux, car
cela entretient un climat nauséabond et prépare des lendemains
glauques à deux semaines de l’élection présidentielle.


En difficulté dans les sondages, Zemmour et ses partisans
jetteraient-ils leurs dernières forces dans la bataille ? Lui qui
cultive tant la nostalgie d’une époque magnifiée, celle de son
enfance, nous ramène bien plus loin dans le temps, celle de
l’avant-guerre et de ces défilés d’extrême droite où insulter et
menacer l’adversaire tenait lieu de programme.


Quel paradoxe odieux de voir ces partisans d’un candidat, qui
appelait de ses voeux, il n’y a pas si longtemps, la venue d’un
« Poutine français », traiter un président démocratiquement
élu d’assassin, sans montrer la moindre émotion face
aux crimes de l’autocrate du Kremlin ! Faut-il leur rappeler
que Macron, lui, ne fait pas assassiner ses opposants, n’envahit
pas un pays voisin, ne martyrise pas sous les bombes
des populations civiles ? Faut-il redire à ces inconditionnels
de la « remigration » que Poutine est responsable de la
plus grande vague d’émigration depuis 1945 ?


Deux jours plus tôt, le président français mettait en
garde contre « l’escalade des mots ». Il ne visait pas Zemmour
de manière prémonitoire, mais Joe Biden qui venait
de traiter Poutine de « boucher ». De plain-pied dans le
combat occidental pour la liberté, mais préservant d’une
part son indépendance vis-à-vis des États-Unis et d’autre
part son contact avec Poutine, il se montrait ainsi autrement
plus gaulliste qu’un Zemmour reconverti en chef de
ligue. Pour paraphraser François Fillon, un autre héros du
Trocadéro, qui imagine le général de Gaulle traiter un président
d’assassin ?

 

                                                                       violences_sur_ecran2.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 



28/03/2022
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