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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de cette première journée d’attaque lancée par la Russie

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Par France Bleu
 

La Russie a déclenché ce jeudi matin à l'aube des opérations militaires en Ukraine, aériennes et terrestres, sur de nombreux fronts. Kiev déplore ce jeudi soir 57 morts, dont des civils. Une première journée d'offensive qualifiée de "succès" par le ministère russe de la Défense.

De la fumée s'échappe d'un aéroport militaire bombardé près de Kharkiv.
De la fumée s'échappe d'un aéroport militaire bombardé près de Kharkiv. © AFP - Aris Messinis

Comme le craignaient les Etats-Unis depuis plusieurs semaine, la Russie a finalement lancé dans la nuit de mercredi à jeudi à une offensive majeure, aérienne et terrestre, contre l'Ukraine. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée. Pour en retrouver le détail, cliquez ici.

Que s'est-il passé dans la nuit de mercredi à jeudi ?

Il est un peu moins de quatre heures du matin en France, six heures à Moscou, ce jeudi, lorsque Vladimir Poutine apparaît à la télévision russe pour une allocution surprise. Dans cette vidéo, le Président russe annonce une "opération militaire" en Ukraine et prévient ceux "qui tenteraient d'interférer" dans ce conflit : "Ils doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n'avez encore jamais connues".

Peu de temps après cette annonce, des sirènes prévenant de bombardements imminents résonnent à Kiev. De premières explosions sont entendues dans la capitale ukrainienne, ainsi qu'à Marioupol, Kramatorsk, Kharkiv ou Odessa. Plus d'une vingtaine de localités sont bombardées par les forces aériennes russes. Parallèlement, des forces terrestres russes pénètrent sur le territoire ukrainien depuis la Russie, le Bélarus et la Crimée annexée. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, annonce une "invasion de grande ampleur".

Ukraine : point de situation au 24 février 2022 à 16h.
Ukraine : point de situation au 24 février 2022 à 16h. © Visactu - Visactu

Quel est le bilan de ces attaques coordonnées ?

Ce jeudi soir, le ministre ukrainien de la Santé annonce un bilan de 57 morts et 169 blessés. Parmi les victimes, des civils. L'armée russe affirme avoir détruit 83 cibles terrestres en Ukraine et mis "hors service" les bases aériennes de l'Ukraine et les systèmes de défense anti-aérienne. La première journée de l'invasion de l'Ukraine est un "succès", se félicite l'armée russe.

Selon Kiev, la Russie a aussi pris le contrôle de la centrale sinistrée de Tchernobyl, site du pire accident nucléaire de l'histoire en 1986, a annoncé la présidence ukrainienne. "Il est impossible de dire si la centrale est en sécurité", a indiqué un conseiller de la présidence ukrainienne. "C'est une des menaces les plus graves pour l'Europe", a-t-il ajouté. 

De son côté, l'armée ukrainienne a affirmé avoir abattu cinq avions et un hélicoptère de l'armée russe et avoir tué une cinquantaine "d'occupants russes" dans la région de Lougansk.

Près de 1.400 personnes ont également été arrêtées dans 51 villes de Russie lors de manifestations contre la guerre en Ukraine, a rapporté l'ONG spécialisée OVD-Info.

Chez les civils, l'exode s'organise, comme ont pu le constater les reporters de Radio France sur place. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) estime que les combats en Ukraine ont fait 100.000 déplacés. Plusieurs milliers d'Ukrainiens ont également rejoint des pays voisins, principalement la Moldavie et la Roumanie, a déclaré Shabia Mantoo, porte-parole du HCR.

 

Une vague de condamnations partout dans le monde

L'Union européenne, en la personne de Josep Borrell, chef de la diplomatie de l'UE, prévient la Russie qu'elle va devoir "faire face à un isolement sans précédent". Les Vingt-Sept préparent un nouveau train de sanctions, le "plus sévère jamais mis en œuvre" contre la Russie.

Le Président français, après avoir réuni un Conseil de défense, a affirmé que "les sanctions portées contre la Russie seront à la hauteur de l'agression dont elle se rend coupable. Sur le plan militaire, autant que dans le domaine de l'énergie, nous serons sans faiblesse."

"Au nom de l'humanité, ramenez vos troupes en Russie !", a demandé à Vladimir Poutine le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. "C'est le moment le plus triste de mon mandat" à la tête de l'ONU, a-t-il ajouté. Les Nations unies annoncent avoir débloqué 20 millions de dollars pour l'aide d'urgence humanitaire destinée à l'Ukraine et aux pays voisins.

L'invasion russe est "une violation éclatante" du droit international qui "remet en cause la paix" en Europe, a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz, dont le pays dit être prêt à "aider massivement" ses voisins. Il a convoqué les députés pour dimanche. Les sanctions contre la Russie "limiteront considérablement" son accès aux marchés internationaux, a par ailleurs averti Berlin.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a condamné les "événements horribles en Ukraine", une "catastrophe pour le continent" européen. Qualifiant le président russe de "dictateur", M. Johnson a promis des sanctions occidentales "massives" pour faire échouer l'"entreprise atroce et barbare de Vladimir Poutine".

L'attaque russe est "injustifiée et injustifiable", a jugé le Premier ministre italien Mario Draghi, qui a exhorté Moscou à "retirer sans conditions ses forces militaires" entrées en Ukraine.

La Turquie, l'Iran, le Japon, la Grèce, l'Australie, l'Espagne, la Finlande, la Suède, la Norvège ou encore le Danemark ont également condamné ces attaques. En revanche, la Chine a dit "comprendre les préoccupations raisonnables de la Russie en matière de sécurité", a réagi le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi.

Des premières sanctions annoncées

Le Canada, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont d'ores et déjà annoncé des sanctions à l'égard de la Russie. Une réunion des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles a lieu ce mercredi soir. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne se sont accordés sur de nouvelles sanctions visant les secteurs de la finance, de l'énergie et des transports, a  annoncé le Conseil européen dans un communiqué.

Le Canada va sanctionner "58 personnes et entités" russes, a annoncé le Premier ministre canadien Justin Trudeau dans l'après-midi. Les sanctions cibleront des "membres de l'élite russe", des "grandes banques russes" et des "membres du Conseil de sécurité russe" notamment. "Nous cessons tous les permis d'exportation pour la Russie", a ajouté Justin Trudeau. Ces permis, d'une valeur de 487 millions d'euros, visent par exemple des entreprises du secteur aérospatial, minier et des technologies de l'information. 

Les Etats-Unis vont eux aussi imposer des sanctions économiques et des restrictions d'exportation vers la Russie, a indiqué le président américain Joe Biden. Quatre banques russes supplémentaires vont aussi être sanctionnées et plus de la moitié des importations technologiques de la Russie supprimées, a-t-il affirmé lors d'un discours depuis la Maison Blanche. "Nous ajoutons également des noms à la liste des (élites) russes et des membres de leur famille qui sont sanctionnés", a fait savoir le locataire de la Maison Blanche. Sanctionner Vladimir Poutine personnellement est aussi "sur la table", a encore dit Joe Biden, sans vouloir donner plus de détails. Couper la Russie du réseau interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale, reste également "une option" selon le président américain.

Boris Johnson a annoncé que les banques russes seraient exclues du système financier britannique. Les banques russes, a expliqué le Premier ministre britannique devant la Chambre des communes, n'auront plus accès aux transactions sur la livre sterling. L'Etat russe ainsi que les entreprises privées ne pourront plus lever de fonds au Royaume-Uni, il sera interdit de leur accorder des prêts ou d'effectuer des transactions sur leurs titres, a ajouté Boris Johnson.

Que va-t-il se passer dans les jours à venir ?

  • Diplomatiquement

Une réunion des dirigeants de l'Union européenne à Bruxelles a lieu ce mercredi soir. L'Otan a annoncé qu'un sommet consacré à l'Ukraine se tiendrait vendredi en visioconférence. En France, un débat sur l'invasion russe aura lieu mardi prochain à l'Assemblée nationale et le Sénat.

L'Ukraine a demandé au président du Conseil des droits de l'homme la tenue d'un débat urgent sur la situation des droits humains "résultant de l'agression russe", a annoncé l'ONU.

  • Militairement

Sur le plan militaire, le ministre de la défense ukrainien affirme ce mercredi soir que le Kremlin prépare une nouvelle vague d'attaques, dont des frappes aériennes.

Les différents scénarios envisagés par les experts, du plus pessimiste au plus optimiste, ont été compilés par France Bleu dans cet article.

 

 



24/02/2022
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