Tout pour la vaccination

édito

Avec les mesures annoncées hier soir, moins dures que
celles que l’on pouvait un moment redouter, Emmanuel
Macron s’en tient à la ligne qu’il a adoptée il y a un an
lorsqu’il avait refusé le reconfinement préventif, réclamé
à grands coups de cymbales par des médecins médiatiques.
On tient le virus à l’oeil, et ses variants successifs,
(mais pas question de désorganiser la société ou
d’asphyxier l’économie en fermant et en enfermant).

Ainsi cette fois de l’école, dont le gouvernement aurait
pu retarder la réouverture d’au moins une semaine alors
que les enfants sont aujourd’hui plus exposés au virus.
Quitte à empiéter ensuite sur les sacro-saintes vacances
de février. Le pouvoir ne l’a pas jugé nécessaire. Peur de
se dédire alors que Jean-Michel Blanquer clame avec
fierté que la France est le pays qui a le moins fermé ses
écoles depuis deux ans ? Peur de mécontenter les professionnels
des sports d’hiver en réduisant les longs congés de
février ? Ou sentiment qu’une semaine de plus ou de moins
ne changerait pas grand chose ? Un peu de tout cela,
sans doute.

La seule prévention qui vaille désormais, c’est le vaccin.
Un an tout juste après la première piqûre faite à la désormais
célèbre Mauricette, la vaccination reste la réponse
que privilégie le pouvoir, d’autant qu’elle est largement acceptée
par les Français. Le vaccin a fait ses preuves face
au variant Delta cet été, il devrait – avec une troisième
dose – confirmer ses vertus face au variant Omicron cet
hiver. Et tant pis si la pression se fait toujours plus forte
sur ceux qui refusent obstinément de se faire vacciner
quitte à prendre le risque d’encombrer les hôpitaux, les
services de réanimation et à provoquer la déprogrammation
d’autres opérations pourtant délicates ou urgentes.

Le gouvernement doit aussi tenir compte de l’exaspération
croissante des Français face à ceux qui mettent en
péril, non seulement leur santé mais aussi celle des
autres. C’est bien parce que trop de salariés refusent encore
de se faire vacciner, et qu’il a calé sous la pression
des partenaires sociaux qui refusaient le passe sanitaire
au travail, que le gouvernement impose de nouveau le
télétravail, qui est en train, l’air de rien, de changer notre
vie en société et notre rapport au boulot. Mais pour
l’heure, le vaccin reste la meilleure garantie de tout un
chacun… et le meilleur allié d’Emmanuel Macron qui, à
trois mois et demi de la présidentielle, n’a aucune envie
de jouer les père Fouettard.

ÉDITORIAL S-O Bruno Dive