1955- Régionales 35 posts

 

Le temps des gouverneurs ?
Le glissement sémantique est passé inaperçu, mais il est révélateur d’une évolution. Peu à peu, le président du conseil régional (son titre officiel) est devenu «le président de région». Celui ou celle qui n’est en fait qu’un membre de l’assemblée régionale élu par ses pairs est devenu, dans l’inconscient collectif, l’équivalent français des gouverneurs américains. La République française n’est pourtant pas un État fédéral, loin de là. Elle est au contraire réputée «une et indivisible» dans la Constitution. Parler de «présidents de région», comme il y avait sous la monarchie, avant que celle-ci ne soit absolue et centralisée, des ducs ou des comtes, c’est attenter – au moins sur le plan sémantique – au caractère indivisible de la République. Laquelle ne connaît qu’un seul «Président».
Les présidents de conseils régionaux ne disposent pourtant pas de pouvoirs si considérables, même si la tendance est à leur extension. Au sein du complexe mille-feuille territorial, la région n’a un rôle de chef de file que pour le développement économique, la formation professionnelle et l’apprentissage, l’enseignement supérieur. Elle gère les lycées, l’aménagement du territoire et les fameux TER (transports express régionaux). Rien de ce qui est régalien, comme la sécurité, ne relève des exécutifs régionaux.
Mais les régions, et leurs dirigeants, ont pris du poids et de la visibilité. Le mode de scrutin y est pour beaucoup. La proportionnelle à deux tours, avec prime majoritaire, permet aux candidats à la présidence de faire campagne sur leur nom et d’être parfaitement identifiés par les électeurs, même si les listes sont toujours constituées par département. C’est ainsi que les élections régionales «cannibalisent» peu à peu les élections départementales, surtout quand les deux élections se déroulent le même jour, comme en juin prochain! La création en 2014 de 13 grandes régions (au lieu de 22), a accéléré la tendance. Les conseils départementaux gèrent pourtant des budgets bien plus élevés.
L’interdiction du cumul des mandats aidant, plusieurs personnalités politiques ont choisi la région pour se constituer un fief et se donner une notoriété nationale. Ce n’est pas un hasard si les trois présidents des régions les plus peuplées, Valérie Pécresse en Île de France, Laurent Wauquiez en Auvergne-Rhône Alpes et Xavier Bertrand dans les Hauts de France sont aussi trois des candidats les plus crédibles ou probables de la droite à la prochaine élection présidentielle. Tous comptent sur une réélection, si possible triomphale, en juin prochain pour se mettre en orbite dans la course à l’Élysée. Xavier Bertrand a même présenté ce scrutin comme sa «primaire» à lui. Tous, à un moment délicat de leur parcours politique, se sont repliés – ou déployés – dans leur région: Laurent Wauquiez en a fait une base de reconquête après son échec indirect aux européennes de 2019 et sa démission de la présidence de l’UMP; Valérie Pécresse y a vu le moyen de rebondir après avoir été ministre de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans et Xavier Bertrand celui de se tenir à l’écart des luttes fratricides dans son ancien parti sans se faire oublier.
Ces trois-là ne sont pourtant pas les premiers à vouloir se servir de la région comme d’un tremplin. En 2004, Ségolène Royal a pris son envol après avoir conquis la région Poitou-Charentes, qui était celle du Premier ministre de l’époque, Jean-Pierre Raffarin. Elle deviendra trois ans plus tard la candidate du parti socialiste à l’Élysée, première «présidente de région» (et jusqu’à présent la seule) à accéder au second tour d’une élection présidentielle.
De fait, aucun président de la République n’a pour l’instant dirigé une région. Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande avaient en revanche tous été présidents d’un conseil général. Tous avaient aussi dirigé leur parti. Depuis, la martingale a changé: chef de parti est plutôt vu comme un handicap pour briguer la magistrature suprême; diriger une collectivité territoriale est mieux porté.
On voit donc se dessiner en France une évolution à l’américaine. Aux États-Unis, les chefs de parti ont peu de pouvoir et sont d’illustres inconnus. En revanche, avoir exercé la fonction de gouverneur d’un État, est considéré comme un gage de crédibilité. De Ronald Reagan (Californie) à Bill Clinton (Arkansas) en passant par George W. Bush (Texas), nombre de présidents américains avaient auparavant fait leurs gammes à la tête d’un des 50 États. Qui, en France, sera le premier «gouverneur» à accéder à l’Élysée?
Bruno Dive

Régionales: "pas de front républicain" en Occitanie, dit Pradié (LR)

Par L'Obs avec AFP

Le député français LR Aurélien Pradié à l'Assemblée nationale à Paris le 28 avril 2020 ((c) Afp)

 

 
 

Paris (AFP) - Le numéro 3 de LR, Aurélien Pradié, candidat aux régionales en Occitanie, a écarté mardi toute idée d'alliance ou de retrait au second tour, assurant qu'il n'y aurait "pas de front républicain", même face au Rassemblement national.

"Je crois en une droite républicaine qui n'est ni la remorque du Rassemblement national, ni la remorque de la gauche ou de la macronie", a expliqué le député du Lot sur le Talk du Figaro.

 

"Ma liste du premier tour sera la même au second tour", a-t-il ajouté, en répétant: "pas de front républicain".

Mais "de toute façon, il n'y en aura pas besoin" car, selon lui, le Rassemblement national "ne sera pas l'alternative dans cette région ; c'est nous, la droite républicaine, qui incarnerons l'alternative".

Au lendemain de l'élection à la tête des jeunes LR de Guilhem Carayon, représentant de l'aile droitière du parti, M. Pradié s'est interrogé: "Est-ce que l'ambition de la droite républicaine, c'est de faire éternellement 8% aux élections? On peut se faire plaisir avec ça entre nous, se rassurer, se dire qu'on est tous les mêmes", mais "l'ambition de la droite républicaine, c'est de rassembler les Français".

Déplorant que celle-ci ait "perdu le peuple", il a défendu une droite qui dans le passé "a porté des grandes conquêtes, économiques et sociales".

 

"Ce n'est pas une droite de gauche, c'est une droite qui historiquement est la droite gaulliste, la droite séguiniste", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la présidentielle, il a redit son opposition à la primaire qui "désigne un chef de clan, là où nous avons besoin de désigner un chef d'État".

"Mon candidat, s'il avait la volonté d'y aller, c'était François Baroin" et "je ne le lâcherai pas tant qu'il n'aura pas dit qu'il n'est pas candidat", a-t-il assuré.

Enfin, sur les velléités de retour prêtées à l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, il a estimé que "tout cela est une bulle". "Le seul avenir d'Édouard Philippe, c'est dans le sillage d'Emmanuel Macron"

 



14/04/2021
35 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 355 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion