1895- François Mitterrand 13 posts

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François Mitterrand s'est rendu de la Préfecture à l'hôtel de ville de Cahors où l'attendait le conseil municipal autour du Maire Maurice Faure.Il remonta à pied la rue Foch puis redescendit le Boulevard Gambetta.J'avais l'honneur de l'accompagner.La foule lui fit un accueil chaleureux et bon enfant.

 

 

Voici le message de Jacques Chirac Président de la République annonçant le décès de François Mitterrand le 8 janvier 1996,il y a 25 ans aujourd'hui.Nous ne l'avons pas oublié.

 
Palais de l'Élysée, le lundi 8 janvier 1996
 
Mes Chers Compatriotes,
 
Le Président François Mitterrand est mort ce matin. Les Français ont appris avec émotion la disparition de celui qui les a guidés pendant quatorze ans.
 
Je voudrais saluer la mémoire de l'homme d'Etat, mais aussi rendre hommage à l'homme, dans sa richesse et sa complexité.
François Mitterrand, c'est une oeuvre. Grand lecteur, amoureux des beaux livres,l'écriture était pour lui une respiration naturelle. Sa langue classique fut toujours la traductrice fidèle et sensible de sa pensée.
 
François Mitterrand, c'est une volonté. Volonté de servir certains idéaux. La solidarité et la justice sociale. Le message humaniste dont notre pays est porteur, et qui s'enracine au plus profond de nos traditions. L'Europe, une Europe dans laquelle la France,
réconciliée avec l'Allemagne et travaillant avec elle, occuperait une place de premier rang. Mais aussi une façon de vivre notre démocratie. Une démocratie moderne,apaisée, grâce notamment à l'alternance maîtrisée, qui a montré que le changement de majorité ne signifiait pas crise politique. Et nos institutions en ont été renforcées.
 
En politique, François Mitterrand fut d'abord profondément respectueux de la personne humaine, et c'est pourquoi il décida d'abolir la peine de mort. Respectueux aussi, des Droits de l'Homme : il ne cessa d'intervenir partout où ils étaient bafoués. Ses choix étaient clairs, et il les a toujours faits au nom de l'idée qu'il se faisait de la France.
 
Mais François Mitterrand, c'est d'abord et avant tout, je crois, une vie. Certaines existences sont paisibles, et égrènent des jours semblables, parsemés d'événements privés. Le Président Mitterrand, au contraire, donne le sentiment d'avoir débordé sa propre vie. Il a épousé son siècle. Plus de cinquante ans passés au coeur de l'arène politique, au coeur des choses en train de s'accomplir. La guerre. La résistance. Les mandats électoraux. Les ministères dont, très jeune, il assume la charge. La longue période ensuite, où il sera l'une des figures majeures de l'opposition, avec détermination, opiniâtreté, pugnacité. Les deux septennats enfin, où il prendra toute sa dimension, imprimant sa marque, son style à la France des années 80.
 
Mais François Mitterrand n'est pas réductible à son parcours. S'il débordait sa vie, c'est parce qu'il avait la passion de la vie, passion qui nourrissait et permettait son dialogue avec la mort. La vie sous toutes ses formes. La vie dans ses heures sombres et ses heures glorieuses. La vie du terroir, la vie de nos campagnes, cette France rurale qu'il a tant aimée, presque charnellement. Il connaissait notre pays jusque dans ses villages et partout, il avait une relation, un ami. Car il avait la passion de l'amitié. La fidélité que l'on doit à ses amis était pour lui un dogme, qui l'emportait sur tout autre. Il suscita en retour des fidélités profondes, au travers des années et des épreuves.
 
Ma situation est singulière, car j'ai été l'adversaire du Président François Mitterrand.
Mais j'ai été aussi son Premier ministre, et je suis, aujourd'hui, son successeur. Tout cela tisse un lien particulier, où il entre du respect pour l'homme d'Etat et del'admiration pour l'homme privé qui s'est battu contre la maladie avec un courage
remarquable, la toisant en quelque sorte, et ne cessant de remporter des victoires contre elle.
 
De cette relation avec lui, contrastée mais ancienne, je retiens la force du courage quand il est soutenu par une volonté, la nécessité de replacer l'homme au coeur de tout projet, le poids de l'expérience.
 
Seuls comptent, finalement, ce que l'on est dans sa vérité et ce que l'on peut faire pour la France.
 
En ce soir de deuil pour notre pays, j'adresse à Madame MITTERRAND et à sa famille le témoignage de mon respect et de ma sympathie. A l'heure où François Mitterrand entre dans l'histoire, je souhaite que nous méditions son message.
Jacques CHIRAC
 
                                                                
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Mitterrand fut l'homme qui mena la gauche au pouvoir, il reste la référence pour les socialistes

La France a changé. Mais, assure l’ancien sénateur de la Nièvre Gaëtan Gorce : «On est dans une période qui résonne avec les années 1960, quand tout était à reconstruire.» Parce que Mitterrand fut l’homme qui mena la gauche au pouvoir et parce qu’elle en est aujourd’hui si loin, il reste la référence pour les socialistes. «Le Mitterrand politique est en échec parce que la gauche ne réfléchit plus en termes de gouvernement, mais de contestation, et nous ne sommes plus dans l’unité mais dans l’archipellisation», se désole l’ancien premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis. «L’union ne se fait pas par des incantations mais par la présence d’une force qui entraîne les autres, ajoute Hollande. La juxtaposition de plusieurs petites familles n’en fera pas une grande...» Manière pour les deux de tacler l’actuel patron du PS, Olivier Faure, dont ils contestent la stratégie. Ce dernier voit dans Mitterrand «le rassembleur des socialistes, de la gauche, par le biais d’un programme commun». Une ligne qui ressemble à la sienne! Comme toujours dans les successions, chacun prend ce qui l’intéresse. Reste, rappelle son fils Gilbert Mitterrand, que «son héritage, c’est l’histoire tout court : une page d’histoire des socialistes, de la gauche, de la France et aussi de l’Europe».

Récit :Mitterrand le romantique

De l’homme d’Etat à l’homme de lettres

L’année de Gaulle s’achève, vive l’année Mitterrand ! Le gros des festivités aura lieu les 8 et 9 mai, dans son fief de Château-Chinon, en souvenir du 10 mai, jour de son accession au pouvoir. Au programme : cérémonie, débats et spectacles en présence, si les conditions le permettent, de nombreuses personnalités. Un prix «François Mitterrand du 10 mai» devrait être décerné à une figure incarnant ses idéaux. «Vingt-cinq ans après sa mort, il faut entrer dans une deuxième phase, celle de la pérennité», rappelle le secrétaire général de l’Institut François Mitterrand, Gaëtan Gorce. L’institut va recueillir les souvenirs de ses compagnons de route pour constituer un fonds d’archives audiovisuelles. Sa maison natale devrait devenir «un pôle de référence pour la langue française», espère Gaëtan Gorce, avec résidence d’écrivains et ateliers d’écriture. Façon de mettre en lumière l’amoureux des lettres qu’était François Mitterrand.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


08/01/2021
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