1827- Ma revue de presse 96 posts

San Fermin de Pampelune, la feria unique et universelle.

 

Le spectacle est partout, de l’encierro aux arènes, avec détour par les gradins.Quand Juanito  se  déchaîne.

 

Parmi les sept merveilles du monde et les sept émotions d’un aficionado, l’une d’elles a toujours lieu entre le 7 et le 14 juillet, à la feria San Fermin de Pampelune (Espagne).

 

La légende retrafiquée par votre serviteur prétend que Roland lui-même avait prévu de courir l’encierro après son chant du cor pour sauver tonton Charlemagne. L’ennui, c’est que son oncle s’était avancé jusqu’à Saragosse, à la demande du wali de la ville, Soliman ibn al-Arabi. Remplacé entre-temps – pas de troupes aéroportées à l’époque pour arriver vite – par un autre wali,

 

Charlemagne trouve portes closes. De dépit, sur le retour, il rase les murailles de Pampelune qui résistaient pourtant à la pression des Maures. En représailles, le 15 août 778, à Roncevaux,les Vascons attaquent l’arrière-garde des Francs et se chargent de « faire taire » Roland, son cor et son copain « Anselme le Preux ». Adieu l’encierro.

 

Mardi dernier, je devais fêter mon demi-siècle de San Fermin. 50 ferias sauf celle de 1974 où, sous les drapeaux à Châlons-sur-Marne, casque lourd et fusil à l’épaule sans munitions, j’étais censé garder un hangar soi-disant truffé d’ogives nucléaires. Vide, le hangar.

 

Revenons à nos émotions : courir devant les toros est une chose, courir bien auprès des cornes en est une autre.Deux fois, deux trouilles monumentales : à la première, les fauves étant pourtant loin derrière, j’ai remonté fissa un mur lisse plus lestement qu’une bande de lézards. À l’autre,la bienveillante et salutaire main tendue d’un guardia civil m’a épargné de gros ennuis postérieurs… Terminé donc mais une éternelle admiration pour ces dizaines de toreros de l’asphalte qui, chaque matin, passent dix secondes à jouer à la roulette russe. Parmi tous ces héros de l’ombre, un salut à l’Aturin Jean-Paul Sacristan qui a régné plus de dix ans sur le couloir d’entrée de la plaza. Miuras, Cebada Gago, Dolores Aguirre, Victorinos, tous dans le « rétro », dans l’entonnoir de la mort.Cette odeur particulière

 

Depuis mardi dernier, Covid-19 oblige,plus de pétard à 8 heures pile, au bas de Santo Domingo, plus de cantique à la statuette de San Fermin. Les balcons sont vides et personne aux arènes.Ni cris ni sonnailles ni bruits de sabots,ni cette odeur particulière du produit antidérapant aspergé sur le parcours.Pas une caméra pour retransmettre à plus de 800 millions de téléspectateurs cette fête aussi unique qu’universelle.

 

À Pampelune, j’ai mon voisin Juanito.Bien sûr qu’il existe… Le 14 juillet 2003, Juanito se déchaîne. Au cartel,Antonio Ferrera, Francisco Marco et « El Fandi ». Très bon lot de Torrestrella (de 501 à 595 kg ; moyenne : 538). Exceptionnel le 4e, n°18, nommé Calendario.Ce jour-là, Ferrera sèche mais en  2006 Antonio coupera les deux oreilles et la queue du dernier toro de Victorino Martin.Il a préparé son final

 

Extraits de 2003 : «… Mis au vert pendant trois jours par son épouse, Juanito a perdu 125 grammes et a pu  enfiler un pantalon blanc taille 56.Adela est fière de son mari mais se méfie quand il achète de l’eau minérale à la buvette des arènes. Juanito a préparé son final : la dotation boissons-plats cuisinés, il l’a fait amener par un ami, quatre rangs plus bas.Adela s’esbaudit des duettistes banderilleros Ferrera-Fandi. Elle a les yeux rivés sur leurs acrobaties, Juanito sur le verre de patxaran, discrètement parvenu entre ses jambes. Quand Ferrera lève les bras et cloue, Juanito lève le coude et gobe. La deuxième bolée de liqueur d’airelles est acceptée par Adela, Juanito ayant porté un toast à Francisco Marco, le torero de Navarre.Quand « El Fandi » sprinte en marche arrière, virevolte et harponne, Adela est debout. Et hop, troisième lichette de l’époux. Rien à la muleta, sauf un bon volapié. Le portable de Juanito sonne : « C’est ta soeur Maria », dit-il à sa femme en lui passant l’appareil. Hop, hop, hop, un trio de godets de mieux :les soeurs, c’est bien connu, ont toujours beaucoup de choses à se raconter…Casse-croûte surréaliste

 

Tonique, noble, solide, racé, Calendario est un toro de triomphe majeur. Ferrera le néglige, Juanito se fâche tout rouge. Remarquez, il l’est déjà. Il conseille à sa femme de lui passer les plats pour calmer sa colère. Débute alors un casse-croûte surréaliste. Juanito fait la faena que Ferrera ne fait pas : la première tranche de jambon sert de muleta pour de suaves doblones d’ouverture.La seconde, plus épaisse, pour de fines naturelles et ainsi de suite au cours d’une faena culminée par deux oreilles de cochon grillé et une belle portion de queue de toro en daube.

 

Passons sur le 5e Torrestrella où Juanito se  calme un tantinet avant d’exploser: ‘‘ Ce président est un guignol (il fut juste selon nous), « El Fandi » mérite un autre trophée ! ’’ Juanito prend tout le monde à témoin. Il a soif. On le sert pour le calmer, rien n’y fait. Il est déchaîné, il dit qu’il ira chanter le « Pobre de mi » à minuit, avec son beau frère,et qu’il rentrera au petit matinaprès avoir couru l’encierro du bus n°7 en compagnie des derniers fêtards.Sacré Juanito. »

 

Dimanche prochain, on se retrouve à Mont-de-Marsan avec le souvenir de« Joselito ».

 

 

 

LES CORRIDAS DE ZOCATO

 

En cette saison privée de ferias pour cause de pandémie du Covid-19, notre chroniqueur taurin Zocato fait revivre cet été des corridas.Petits et grands moments  sur la planète des toros  Sud-Ouest

 

 

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12/07/2020
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