1442- Ma nouvelle Revue de presse 57 posts

 

«L’attirance conquérante pour la violence et le chaos» – La chronique d’Eric Le Boucher

« Le nombre de gens qui mettent leur espoir dans le chaos et le renversement de la table politique, économique ou démocratique, surpasse, selon trois chercheurs danois, celui des gens qui comptent sur les institutions existantes »                 

«L’attirance conquérante pour la violence et le chaos» – La chronique d’Eric Le Boucher
                                                                                    

Selon trois chercheurs danois en sciences politiques, Michael Bang Petersen, Mathias Osmundsen et Kevin Arceneaux, les Américains qui mettent leur espoir « dans le chaos » représentent 40 % de la population. Ils estiment que la proportion n’est pas loin dans leur propre pays, le Danemark, où la social-démocratie a pourtant de longue date installé le contraire : l’esprit de compromis. Le nombre de gens qui mettent leur espoir dans le chaos et le renversement de la table politique, économique ou démocratique, surpasse, selon eux, celui des gens qui comptent sur les institutions existantes (psyarvix.com). La crise politique des démocraties mondiales est majeure.

 

Les conducteurs de la SNCF entrent dans ce cadre. Les cortèges cégétistes Bastille-République ne paient plus, selon eux, il faut passer à autre chose. Il faut entrer dans la radicalité d’une grève reconductible, outrepassant largement le droit dit « de retrait » qui autorise un arrêt du travail sur le tas sans avertissement, en cas de menace vitale. Le motif véritable est caché. L’absence de contrôleurs dans certains trains ? La réforme de la SNCF qui va introduire la concurrence et menacer leurs avantages ? Ou la réforme des retraites ? Les trois motivations réunies ? Sans aucun doute. Mais pas seulement. Ce que refusent les salariés de la SNCF est le monde futur auquel on veut qu’ils s’adaptent. Faute d’abaisser ses coûts, de simplifier les statuts et de revoir les organisations, la SNCF va s’atrophier et mourir. Pour eux, qu’importe. Un conducteur, vaillant mythe des années de guerre, « résiste » jusqu’au bout. Tant pis pour la SNCF qui ne sera plus la SNCF. Le chaos : voilà le choix.

 

Les débats qui ont eu lieu avec les Gilets jaunes se retrouvent. Il est légitime de brûler les vitrines ou de laisser faire, voire de soutenir les militants radicaux blacks blocs car la faute en revient au gouvernement qui « ne les a pas entendus ». La vérité des 10 milliards d’euros accordés par Emmanuel Macron suite à leur mouvement ne les fait pas renoncer à occuper les ronds-points. Le renversement du système, voilà le but. La violence est le moyen. Ensuite ? Quel plan ? Aucun. Du chaos sortira on ne sait quoi, mais forcément du mieux. Et sinon, si du chaos sort un chaos plus noir encore et bien tant pis, la satisfaction d’avoir abîmé le système suffit. On pourrait voir dans cette politique d’apprentis sorciers un drôle de paradoxe, une percée de Schumpeter sur le terrain politique : la destruction est créatrice.

Les démocraties sont en péril par le nombre des adeptes du chaos mais aussi plus fondamentalement par l’effritement d’une condition de leur existence : la raison

 

Nos chercheurs danois insistent sur les médias sociaux très choyés par les militants du chaos. Les réseaux Internet ont « ouvert la voie à une intense circulation d’informations fausses, donnent des mauvaises images des dirigeants, amplifient les fausses nouvelles, propagent les théories du complot, ne parlent que des scandales ». Si ce type d’informations se répand « plus vite et plus largement » que la vérité, c’est, selon les auteurs, parce que l’outil révèle la mission implicite : ruiner le « cosmos » des démocraties, leurs institutions et leurs raisons, parce qu’elles ne servent que l’élite. Les colporteurs de fausses nouvelles savent qu’elles sont fausses, ils n’y croient pas eux-mêmes, pas vraiment, mais ils les répercutent quand même pour déstabiliser, pour créer le chaos.

 

Terrain psychologique. Les réseaux sociaux n’auraient pas cette importance et cette force dans ces milieux s’ils ne venaient pas expliciter une conviction de plus en plus répandue : en venir à bout de l’establishment. Dans cette lutte, l’arme du chaos est bien plus destructrice que le discours de vérité que pourraient tenir les partis d’opposition radicale sur les inégalités par exemple. Le passage sur le terrain psychologique des peurs et des colères est bien plus payant.

 

Cette extension du régime du chaos est une victoire des idéologies populistes qui se nourrissent génétiquement de la défiance. Les démocraties sont en péril par le nombre des adeptes du chaos mais aussi plus fondamentalement par l’effritement d’une condition de leur existence : la raison. Sans elle, sans mesure, le sentiment de vivre dans une société « acceptable » ne peut pas naître.

 

La colère et la haine ne se combattent pas seulement avec des chiffres et des arguments savants. Il faut apporter des réponses concrètes et sans doute radicales aux demandes légitimes

Matthew Taylor, président du think tank britannique RSA (Royal society for encouragement of arts, manufactures and sciences) note que la prise de pouvoir par le chaos se retourne en rude difficulté après l’éventuelle victoire. On l’observe avec Matteo Salvini, comme avec Boris Johnson ou Donald Trump dont l’impréparation et le manque d’expérience sont criants. Mais il ne faut pas se rassurer en songeant que la réalité viendra faire triompher les raisonnables. Il faut prendre conscience du nombre devenu considérable de gens qui ont basculé dans la politique du gouffre. En Grande-Bretagne par exemple, la droite conservatrice domine et à gauche le clan des libéraux-centristes est devenu minoritaire. En France, lors de l’élection présidentielle, les partis d’extrême gauche et d’extrême droite et les excentriques qu’on rangera dans le camp du chaos, ont obtenu 37 % des voix, on retrouve la proportion semblable aux travaux des chercheurs danois pour les Etats-Unis.

 

Partie psychologique. Ramener les électeurs sur le terrain de la raison impose aux responsables de l’élite d’accepter de voir que le débat politique s’est bel et bien déplacé sur l’opposition entre l’élite et le « peuple », même si l’appropriation du mot par les adeptes du chaos est injustifiée et irritante. Beaucoup d’études, comme celle récente d’Ipsos pour les instituts Jean-Jaurès et Montaigne, le confirment : 76 % des personnes interrogées répondent que les notions de droite et de gauche sont dépassées. Sur cet axe neuf, la partie est furieusement psychologique.

 

La colère et la haine ne se combattent pas seulement avec des chiffres et des arguments savants. Il faut apporter des réponses concrètes et sans doute radicales aux demandes légitimes. Mais comme l’explique la philosophe Catherine Audard (La démocratie et la raison, Grasset) : « La demande de justice est une demande de reconnaissance que la croissance des inégalités met en péril ». Le goût du chaos éclaire un manque affectif et la perte du respect de soi. Pour revivre, la démocratie doit reconstruire la croyance dans l’espoir raisonnable. Le problème est loin de n’être qu’économique, il est politique

 

                                             ***

 

Désobéissance civile: enquête sur les nouveaux habits de l’activisme

               

                               

                    Pour élargir leur base militante, les associations et collectifs ont délaissé manifestations et débats idéologiques pour se concentrer sur des actions non-violentes. Ainsi ont-ils séduit des citoyens lassés de l’engagement politique et syndical                 

                             

                 
Kak
Kak
© Kak
                     
         
                   
                                                                                             

Ce mardi, des décrocheurs de portrait d’Emmanuel Macron sont jugés en appel à Lyon. En première instance, ils avaient été condamnés à 500 euros d’amende avec sursis. Cette action, menée pour protester contre l’inaction de l’Etat français contre le dérèglement climatique, se réclame de la désobéissance civile, un terme de plus en plus utilisé.

                                                                     
                         

Si Xavier Renou alignait sur le terrain de la contestation tous les activistes qu’il a formés à la désobéissance civile ces dernières années, l’équipe aurait des allures de dream team de la lutte sociale. Les faucheurs volontaires, les féministes de La barbe, les antispécistes de L214, le réseau Education sans frontières, les clowns activistes, les antipubs, les Gilets jaunes, le mouvement Extinction Rebellion, tous sont un jour ou l’autre passés par les ateliers de formation du collectif Les Désobéissants, dont Xavier Renou est l’un des piliers.

Depuis 2006, cet ancien chargé de campagne chez Greenpeace estime avoir formé avec ses amis 5 000 personnes en France et quelques centaines à l’étranger. Les Désobéissants animent également une collection de livres baptisée « Désobéir ​» et ainsi déclinée ​: Désobéir au nucléaire, Désobéir dans l’entreprise, Désobéir pour l’école… Une version plus militante des Martine à la mer, au zoo ou à la montagne. Il en a vendu 80 000 exemplaires au total.

                           ****
 

 

 

Le comptage des palombes

Lieu d’observation

(journée du 04/11)

 

 

Vents dominants

 

 

Météo du jour

 

 

Nombre de vols

 

 

Estimation oiseaux

 

 

Cumul saison

 

 

Gavaudun

(Lot-et-Garonne)

 

 

Ouest

Pluie

0

0

20 905

 

 

Pressignac-Vicq

(Dordogne)

 

 

Ouest

Pluie

0

0

64 984

 

 

Giscos

(Gironde)

 

 

Ouest

Pluie

0

0

53 340

 

 

Biscarrosse

(Côte landaise)

 

 

Comptage terminé suite aux dégâts causés par la tempête du 3 novembre

2 719

Brocas

(Landes)

 

 

Sud-ouest modéré

 

 

Pluie

0

0

12 995

 

 

Saint-Jean-le-Comtal

(Gers)

 

 

Ouest modéré

 

 

Beau temps puis pluie

 

 

7

500

4 070

 

 

Oloron

(Béarn)

 

 

Sud puis

NOuest/ st ord-oue

 

 

Beau temps puis pluie

 

 

0

0

1 937

Navarrenx

(Béarn)

 

 

Sud-ouest

 

 

Clair puis pluie

0

0

11 095

 

 

Arnéguy

(Pays basque)

 

 

NC

Pluie

0

0

11 121

Banca

(Pays basque)

 

 

NC

Pluie

0

0

32 968

 

 

Sare

(Pays basque)

 

 

NC

Pluie

0

0

21 094

 

 

Urrugne

(Pays basque)

 

 

NC

Pluie

0

0

247 435

 

 

 

 

 
 
 
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 



21/10/2019
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