1367 - Le Kiosque de mémé Ludo 165 posts

Pourquoi Wauquiez et Mélenchon sont les cocus des gilets jaunes

Alors que Laurent Wauquiez, comme Jean-Luc Mélenchon, ont très vite perçu la colère des Français qui fit le lit du mouvement des gilets jaunes, aucun n'est parvenu à s'imposer dans le débat, profitant pour l'instant essentiellement au Rassemblement National de Marine Le Pen.

réagir    
Laurent Wauquiez et Jean-Luc Mélenchon

Alors que Laurent Wauquiez, comme Jean-Luc Mélenchon, ont très vite perçu la colère des Français qui fit le lit du mouvement des gilets jaunes, aucun n'est parvenu à s'imposer dans le débat

AFP 
                   

Voilà un fait, incontestable, et Laurent Wauquiez a raison de le rappeler en toutes occasions: le président de LR (Les Républicains) fut le premier à alerter, et à de multiples reprises, le chef de l'Etat quant à la désespérance des classes moyennes hors les métropoles et les grandes villes. À sa façon, Wauquiez avait su anticiper ce qui deviendra, à la surprise générale, les gilets jaunes. On aurait pu croire que les Français en général et les gilets jaunes en particulier lui en sachent gré, qu'ils reconnaissent son sens de l'anticipation. Or, rien de tel. Le moins que l'on puisse relever, c'est "l'ingratitude" envers Wauquiez et son parti LR desdits gilets jaunes, des millions de Français qui les soutiennent: sondages électoraux en berne, cote de popularité personnelle en rade, risque d'un bide spectaculaire à l'occasion du prochain scrutin européen. À quoi ça sert en politique d'avoir perçu et compris avant tout le monde une situation, une crise à venir, s'interroge sans aucun doute Wauquiez le mal-aimé?
D'ailleurs, un autre opposant radical à Emmanuel Macron est tout aussi mal en point. Dès les premiers moment d'occupation des ronds-points, Jean-Luc Mélenchon et ses principaux lieutenants de La France insoumise en ont fait des tonnes tant dans le soutien véhément que dans l'explication politico-idéologique: en résumé, il s'agirait d'une "insurrection" reprenant les propositions principales du programme présidentiel de LFI. Nous aurions envie de passer sur la proclamation d'amour de Mélenchon au "petit chef" gilets jaunes, Éric Drouet -ce texte ridicule, pathétique. Mais ce n'est guère possible depuis que nous sommes en mesure de lire dans le détail la prose de Drouet et de ses acolytes, leurs échanges nauséabonds, leur obsession de la "banque juive" qui gouvernerait la France et le monde. Avec ceux-là Mélenchon est allé se perdre, à revers d'un demi-siècle d'engagements républicains et humanistes. De sa "dérive Drouet" tire-t-il au moins quelques rentabilités politiques?

 

Grossière tentative de récupération

 

Là encore, aucune. Zéro. Nada. Sondages et études d’opinion sont tous mauvais, très mauvais, tant pour le "lider maximo" de LFI que pour le mouvement lui-même. Les Français n’ont pas mis longtemps à estimer que Mélenchon y allait avec de (trop) gros sabots, que sa volonté de récupération était par trop visible, que son exercice de "gauchissement" d’un mouvement défendant aussi d’incontestables valeurs de droite relevait de l’arnaque.
Cet épisode si important des gilets jaunes" autorise entre autres à s’interroger sur la stratégie de Wauquiez et de Mélenchon, deux des principaux chefs de l’opposition politique à Emmanuel Macron. Cette réflexion est d’autant plus nécessaire qu’au même moment, Marine Le Pen reconstruit son image personnelle, que le Rassemblement National est déjà "en ligne" pour les élections européennes de mai prochain, et semble en mesure d’en disputer la première place à La République en Marche, le parti du président. Pendant ce temps, Wauquiez... Pendant ce temps, Mélenchon...
En adoptant une ligne ultra-droitière, identitaire, conservatrice, le chef de LR ne s’est-il pas égaré? Le noyau dur des électeurs de François Fillon au premier tour de la présidentielle -10% des Français ce qui est loin d’être négligeable- persiste à le soutenir. Fort bien. Mais a-t-il conquis des votants lepénistes? Pas un. S’est-il rallié les bataillons de la droite modérée, centriste, européenne, sans lesquelles il lui sera même inutile d’entrevoir une candidature à la prochaine présidentielle? D’aucune façon, il semble avoir choisi de les abandonner à ses deux concurrents et adversaires directs, Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, ainsi qu’à... Emmanuel Macron. Aucun des trois n’espéraient une telle offrande politique. Pendant ce temps, Les Républicains se rabougrissent, Laurent Wauquiez s’isole, et se profile une possible catastrophe électorale aux Européennes. Gageons que, si ce contexte se confirmait , Wauquiez serait aussitôt "dégagé", en particulier sous la pression des deux sénateurs tout-puissants Gérard Larcher et Bruno Retailleau.

Le mépris suicidaire de Mélenchon

Mélenchon, lui, ne court pas ce risque d’être éconduit. Ex-trotskiste aguerri, il a appris à "tenir" son mouvement d’une main de fer. Si les députés François Ruffin et Clémentine Autain s’autorisent quelques éclats et, parfois, l’expression à haute et intelligible voix d’un désaccord, ils sont isolés. Il n’en reste pas moins que la ligne Mélenchon semble atteindre ses limites: à force de le répéter, le député de Marseille a fini par nous faire entendre qu’il n’éprouve que mépris envers ce qui reste des socialistes, des Verts, des communistes, des sympathisants de Benoît Hamon, qu’après avoir sans doute hésité, il a donc choisi de repousser toute tentative et toute tentation d’union des gauches, en serait-il le numéro 1. Mais cette démarche peut être à la fois claire, déterminée et... suicidaire.
Car, après le scandale mettant aux prises Mélenchon, les policiers et les juges, après trois mois de mobilisation gilets jaunes et un soutien de tous les instants, jamais, à en croire les sondages, le socle électoral de La France Insoumise n’est apparu aussi faible. Les "groupies" de Mélenchon affirment que ces études d’opinion sont "fausses", "truquées". L’argument est certes un peu court, mais il traduit le désarroi qui taraude LFI: pourquoi cette période qui, selon Mélenchon, se définit comme "insurrectionnelle" profite avant tout à... l’extrême-droite? Et la question, bientôt, sera à nouveau posée à Mélenchon: union des gauches? Ou volonté de détruire tout ce qui n’est pas La France Insoumise? Wauquiez est enfermé dans un piège. Mélenchon est pris au collet. Marine Le Pen observe; Emmanuel Macron aussi.

 

Aucune description de photo disponible.

 dessin Courrier picard 24.01.2019

 

 

 publication.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



27/01/2019
166 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 355 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion