Cahors et le Lot sous l’occupation

Résistance, collaboration, épuration

Cécile Vaissié. Editions Gascogne.

Au-delà des mythes construits, des silences cultivés, (et des falsifications de l’histoire),notre compatriote Cécile Vaissié, professeur des Universités mais aussi fille et petite fille de déportés, reconstitue les répercutions locales de ce conflit mondial dans notre petite ville de Cahors et dans notre département.

Les plus anciens d’entre nous, 70 ans après, mettent des noms sur les initiales. L’auteur a consulté les archives, interrogé les survivants, lus tous les livres sur le sujet.

Nous revivons l’épopée de la Résistance, le drame qui s’est noué pendant l’occupation, son brusque dénouement quand les armes ont parlé que Jean-Jacques Chapou suivi d’une bonne partie des résistants est passé brusquement au FTPF début 1944, ce mouvement de résistance crée par la direction du PCF en 1941 qui n’avait pas encore de maquis propre.

L’AS avait pour ordre d’attendre le débarquement allié, les FTPF menaient déjà des opérations armées au niveau national. Dix maquis sur 18 suivent Chapou.Le 23 février (deux) puis le 25 février 1944 une dizaine de jeunes membres du FUJ (le groupe dit de Pierre Combes ou du Café de l’Industrie), sont arrêtés par la Gestapo. C’est le signal des combats, des arrestations, des déportations. C’est le prélude de l’épuration qui suivra la Libération, épuration que l’auteur analyse méticuleusement et juge sévèrement sur la base des dossiers d’instruction.

La promotion « mise à l’écart » de Chapou, sa mort qui interroge,…les silences et les mensonges, les procès, les « falsifications » et la guerre des « mémoires » rien n’est oublié. Le drame qui s’est noué dans notre petite ville, la recherche émouvante des causes de la déportation de son père, de la mort du grand père Cyrille en déportation avec beaucoup d’autres, la vie, les souffrances et la mort d’innocents, les trahisons et les silences font de cet ouvrage, un document précieux et un récit palpitant.

  Marc BALDY