1212-Dialogue métropolitain et dynamique toulousaine 7 posts

TOULECO Publié le mercredi 30 mars 2016 à 21h49min par Martin Venzal

 

« Le développement de Toulouse aura un jour besoin d’être partagé avec ses voisines »

  Jean-Marc Vayssouze-Faure, le maire de Cahors, cherche à développer sa ville en y attirant les entreprises et les touristes. Dans le cadre de la grande région, il plaide pour un dialogue renforcé entre les villes moyennes de Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées.

Jean-Marc Vayssouse, la grande région est née… Mais on a l’impression que la ville de Cahors reste finalement assez éloignée de cette réforme. Comment vous positionnez-vous aujourd’hui ?
Nous avons plutôt une réflexion autour du dialogue métropolitain avec les villes moyennes qui veulent profiter de la dynamique toulousaine. Tôt ou tard, ce développement de la Ville rose aura un jour besoin d’être partagé avec des villes moyennes qui pourront l’accueillir. Ce dialogue métropolitain, nous le réalisons avec les présidents des agglomérations périphériques, comme Rodez, Carcassonne, Auch… Et nous l’étendrons évidemment aux villes de Languedoc-Roussillon.

Ce n’est pas toujours facile de faire du développement économique près de Toulouse… Quel est votre premier bilan sur le sujet ?
Depuis 2008, nous avons triplé le nombre d’entreprises et de salariés présents à Cahors. Nous sommes ainsi passés de vingt-deux à soixante-cinq entreprises et de 212 à 715 salariés en 2016. Cela a pu être possible grâce au développement des sociétés sur place, mais aussi grâce à l’arrivée de nouvelles venues sur la zone d’activité de Cahors Sud. Ainsi, la plate-forme Grand Sud de Mr Bricolage, le groupe Paprec, ou encore Geodis se sont installés dans notre zone d’activité. Celle-ci est idéalement située entre deux nœuds autoroutiers (entre les A62, A20 et A89). C’est aussi une porte d’entrée de cette future grande région.

Quelle est la prochaine étape ?
Nous allons agrandir cette zone d’activité avec une trentaine d’hectares viabilisés supplémentaires en 2016 et des parcelles que nous raccorderons directement à l’aérodrome. Nous voulons en faire un atout économique. Après, nous ne nous limitons pas à cette zone pour accroître notre activité car nous connaissons actuellement une grande mutation de l’économie locale.

C’est à dire ?
Nous sommes en train d’élaborer un schéma de développement économique et touristique, en nous positionnant sur le concept des smarts city – je suis notamment membre des élus interconnectés – et nous travaillons toujours pour nous ouvrir à l’international. Cela passe par le tourisme et l’oenotourisme, mais aussi par la silver économie, en nous appuyant sur l’école de bio-prothésistes créée par la chambre de commerce et d’industrie du Lot. Pour tout cela, nous recrutons un nouveau directeur, Aurélien Massy-Niel, qui prend ses fonctions au début du mois d’avril.

Quel est le but de toute cette réflexion ?
C’est de développer des spécialisations. Nous nous orientons vers des secteurs qui peuvent être des atouts pour le territoire : sur le tourisme par exemple, nous avons un patrimoine naturel exceptionnel, une rivière baignable, les vins de Cahors, deux monuments classés Unesco, etc.. Notre offre de tourisme vert est importante. C’est pour cela que nous travaillons à la construction d’un nouvel hôtel quatre étoiles et d’une auberge de jeunesse, le tout pour la fin de l’année prochaine.

Comment voyez-vous la mise en place de la grande région ?
C’est une région avec un potentiel économique et touristique important. Nous voulons nous inscrire dans cette stratégie globale et nous engager dans une démarche de marketing territorial. La président de région Carole Delga veut des antennes régionales dans chaque département. Nous y travaillerons avec elle.

N’avez-vous pas peur, malgré tout, d’une concurrence nouvelle entre les villes moyennes de la grande région ?

Il faut que chacun puisse exister, et puis il faut travailler sur les spécificités de chaque ville. Mais au final, Toulouse reste notre locomotive. J’attends de la Ville rose qu’elle soit encore plus moteur. C’est notre métropole à tous. Mais il y manque par exemple un grand festival et un plus grand suivi sur les clubs sportifs. Nous avons besoin d’une ambition partagée pour la métropole toulousaine, avec un leadership à l’échelle de l’Europe et la capacité de travailler en complémentarité entre villes moyennes.

Aurions-nous du retard en la matière ?
Je soutiens à fond la dynamique toulousaine et je ne vois pas de concurrence entre les agglomérations. Mais autant Toulouse doit être notre locomotive, autant sur beaucoup d’aspects je considère qu’elle ne l’est pas, pas encore. Sur le vin, la gastronomie, la culture, nous avons des richesses extraordinaires, mais nous sommes aussi très en retard. Bordeaux travaille sur la Cité internationale de la gastronomie. Montpellier multiplie les initiatives dans le culturel. Depuis le musée Soulages, Rodez n’est plus regardée de la même manière. Il manque à Toulouse une vision et une ambition commune. Et selon moi, personne ne l’a encore jamais concrétisée.


Propos recueillis par Martin Venzal publié par TOULECO premier quotidien de l'économie toulousaine

Photothèque Ville de Cahors / P. Lasvènes



03/04/2016
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