1140- Ecoles en milieu rural 9 posts

Guillaume Lecuivre, inspecteur d'académie du Lot, explique le sens de la réforme qu'il entend engager en concertation avec les élus.

 

Qu'est ce qui guide votre réflexion ?

Toutes les données montrent que le Lot s'éloigne de plus en plus des valeurs moyennes académiques depuis 2008. Nous avons perdu 1 250 élèves dans le premier degré public depuis 2008. Et 204 entre 2013 et 2014. Les prévisions sont encore à la baisse pour la rentrée 2015. Sur la même période (2008-2014), nous avons perdu 58,5 postes d'enseignants en équivalent temps plein.

On constate aussi que le nombre d'élève par classe est passé de 22,6 à 21 quand il est de 23,3 pour l'ensemble de l'académie. Quant au taux d'encadrement il est de 5,92 pour le Lot et de 5,24 en moyenne académique.

Pourtant, les petites écoles rurales, ça marche, selon leurs défenseurs. Pourquoi vouloir les regrouper ?

Dans le Lot, 62 % des écoles sont à une ou deux classes. 171 communes ont une école et 124 communes participent à des regroupements pédagogiques intercommunaux. Notre réflexion s'intègre dans le cadre d'une solidarité d'emplois. J'engage une réflexion, un travail d'aménagement territorial concerté avec les maires. 29 d'entre eux ont déjà signé une déclaration d'intention pour engager la réflexion.

Quel est l'objectif ?

Nous devons montrer au ministère que les engagements pris, notamment par l'association des élus du Lot, sont tenus. Il faut faire comprendre que le travail est engagé pour éviter de perdre des moyens à la prochaine rentrée. L'objectif, c'est d'avoir le temps nécessaire pour se réorganiser.

Les opposants craignent un démantèlement du tissu rural, très fort dans le Lot…

J'entends construire cette démarche autour de principes majeurs. Je veux tenir compte du réseau scolaire existant. Je ne veux pas modifier la sectorisation des collèges et je ne veux pas allonger le temps moyen de transports scolaires qui est aujourd'hui de 25 minutes.

Ne vous sentez-vous pas un peu seul ?

Justement, il n'est pas question d'être seul dans son coin. Je veux faire un diagnostic partagé avec les élus, le conseil général, les syndicats, les parents d'élèves. Mon travail vise à réfléchir à l'école en milieu rural du XXIe siècle. Je veux engager les élèves dans la réussite avec un maillage territorial qui allie le maintien d'un service public d'éducation de proximité, des conditions d'enseignements satisfaisante sans changement des conditions de vie.


Vers un moratoire de trois ans ?

Le Cantal fait figure de précurseur en la matière. Pour éviter une baisse des moyens, le département a contractualisé un accord avec l'académie en 2013. Il stipule que les moyens ne bougeront pas en 2015, 2016 et 2017, le temps que le département s'engage à imaginer une nouvelle organisation de la carte scolaire. Les Hautes-Pyrénées ont signé un protocole du même type le 24 octobre. Et le Gers en fera de même en décembre. Nul doute que la rectrice Hélène Bernard en discutera avec les élus du Lot, lors d'une réunion privée, en préfecture, vendredi matin, à Cahors. Un rendez-vous sans doute capital.

La Dépêche du Midi



13/11/2014
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