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Yaël Braun-Pivet après huit ans de macronisme
Présidente de l'Assemblée nationale depuis 2022, Yaël Braun-Pivet (Renaissance) critique un certain verrouillage au sein de la formation présidentielle dans un ouvrage qui paraît ce jeudi. Elle revient, à ce titre, sur son élection à la tête du Palais Bourbon.
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, fait part dans un livre qui paraît ce jeudi 10 avril de son "immense déception sur la méthode" après huit ans de macronisme, fustigeant une pratique du pouvoir "beaucoup plus verticale" qu'espéré.
Dans cet ouvrage, "À ma place" (Buchet-Chastel), la députée des Yvelines revient sur les racines de son engagement, ses premiers pas en politique et son ascension météorique, qui l'a vue devenir le quatrième personnage de l'État et la première femme à accéder au perchoir, cinq ans après avoir postulé par internet pour être candidate "En Marche" aux législatives.
Verrouillage
"Si j'ai une immense reconnaissance pour Emmanuel Macron, sans qui je n'aurais pu incarner cette société civile en politique à laquelle je continue de croire, je ne peux m'empêcher de ressentir aussi une immense déception sur la méthode", confie Yaël Braun-Pivet.
"Il y avait, dans notre organisation, dès le départ, des personnalités venues du sérail qui sont parvenues à prendre le contrôle plus facilement, en verrouillant un peu les accès pour les autres", décrit-elle.
Elle raconte avoir été elle-même victime à plusieurs reprises de ces tentatives de verrouillage. Ainsi rapporte-t-elle un appel d'Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Élysée, pour la dissuader d'être candidate à la présidence de l'Assemblée en 2022.
Arguments "absurdes" invoqués selon elle, une trop grande représentation des Yvelines dans les hautes sphères du pouvoir, et la "parité: si Aurore (Bergé) préside le groupe (Renaissance), il faudrait nécessairement un homme au perchoir".
Le jour du vote, c'est Élisabeth Borne, alors Première ministre, qui tente de la convaincre de renoncer: "Tu te rends compte que tu joues contre nous. Contre le président et moi-même. Nous te demandons de démissionner immédiatement du gouvernement", aurait-elle dit.
"Les femmes ont besoin de prendre le leadership"
En 2017, déjà, un proche du président, Stéphane Séjourné, aurait tenter à peine était-elle élue à la tête de la commission des Lois de la convaincre de démissionner, avec des arguments sexistes: il m'explique "que je n'arriverai pas à m'occuper de mes cinq enfants avec cette fonction qui va occuper tout mon temps, que je n'ai pas exercé la profession d'avocate depuis bien longtemps, etc."
Le président du groupe En Marche, Richard Ferrand, lui aurait en revanche apporté son soutien. Dans ce livre d'un peu plus de 200 pages, Yaël Braun-Pivet ne dévoile rien de ses éventuelles ambitions pour la présidentielle de 2027.
Mais elle n'a de cesse de le proclamer: "les femmes ont besoin de prendre le leadership". Et elle se dit décidée à "(se) battre", "à (sa) place", "pour que la promesse républicaine soit tenue à l'égard de chacun".
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