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Le prix des vignobles en chute libre dans le Sud-Ouest


Sauf pour certains grands crus, le prix des vignes s’écroule presque partout dans la région. Ce qui n’empêche pas des investisseurs d’y croire encore

 

Dossier réalisé par César Compadre (Extraits Sud-Ouest)

 

En Gironde, le foncier de nombreuses appellations perd de la valeur.

 

 

Les chiffres que vient de publier la Safer [Société d’aménagement foncier et d’établissement rural, NDLR], portant sur les transactions effectuées en 2023, confirment cette réalité de terrain. Ce qui est tout sauf une surprise quand on
sait combien le prix des vignes est corrélé aux ventes de vin. Or, depuis plus de trois ans, elles sont en berne : le marché du vin rouge s’affaisse en France et la Chine regarde ailleurs. La Gironde – plus grand département viticole du pays – a perdu 20 % de ses marchés ; et même le cognac, un solide bastion, commence à tanguer. Les arrachages
sont plus d’actualité que les espoirs de reprise .


Crise et brouillard

L’analyse par appellations est sans appel. L’AOC Bordeaux rouge – la plus volumineuse de Gironde – pointe à 9 000 €/ha, soit -14 % par rapport à 2022. Un chiffre au niveau du bergerac rouge. Blaye Côtes-de- Bordeaux plonge (-23 %) et arrive dans ces mêmes eaux. En France, il n’y a guère que les AOC Touraine et Muscadet qui soient en dessous (7 000 €/ha). Les plus grandes baisses girondines se constatent dans le Médoc (AOC Haut-Médoc, Médoc, Listrac, Moulis), à Lalande-de-Pomerol et chez les liquoreux, y compris le Sauternes.
« On dévisse, regrette Claude Gaudin, président de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) Médoc, Haut-Médoc, Listrac. Beaucoup de propriétés, endettées, ne se développent plus. Il n’y a ni investissement, ni visibilité. Certains, qui travaillent bien, auront un avenir, mais combien seront ils ? » Beaucoup de propriétés sont à la vente, ici et ailleurs. Ce serait également le cas d’une demi-douzaine de crus classés à Saint-Émilion.


Les grands crus s’en sortent bien

 

Du côté des grands crus, le paysage est bien différent : les parcelles s’y arrachent encore à prix d’or. On est là sur une autre planète, celle du luxe, du rêve et souvent de l’exportation. En Pessac-Léognan – AOC qui sort d’une période de surchauffe – les plus beaux terroirs s’échangent à 600 000 €/ha ; c’est 4,5 millions à Pauillac et 7 millions à Pomerol, toujours d’après les comptes tenus par la Safer. Des montants qu’atteignent également les plus belles parcelles de Champagne et de Bourgogne.


Jusqu’où peuvent aller ces baisses pour ces AOC de la région non portées par des crus classés ? « Impossible à savoir mais certains y trouveront leur intérêt », note Thierry Rustmann, qui aime à rappeler un proverbe bien connu des hommes d’affaires : « Il faut acheter au son du canon et vendre au son du clairon. » Autrement dit : acheter quand la situation est menaçante et vendre quand tout paraît favorable

 

 

Au chevet des vignerons du Lot, Carole Delga annonce la création d’une nouvelle aide

  • Carole Delga au domaine Paganie.
    Carole Delga au domaine Paganie. DDM Manon Adoue
Publié le 
Manon Adoue La DDM
 
 

l'essentiel La présidente de Région est venue à la rencontre les viticulteurs du Lot, ce vendredi. Victimes des dégâts du gel, les producteurs appellent à l’aide. Carole Delga a dévoilé un nouveau plan Foster alors que le ministre de l’Agriculture a promis une "mission flash".

 

Ils n’en finissent pas de recenser les dégâts que déjà, il faut compter la trésorerie. Et les calculs sont rarement bons. Les viticulteurs du Lot ont durement été touchés par le gel entre le 18 avril et le 23 avril. D’après le dernier bilan, 90 % du vignoble a été touché. Les producteurs ont besoin d’aide. Ce vendredi, Carole Delga est venue à la rencontre des représentants de la profession, au domaine Paganie, à Puy-L’Evêque. " On revient à la situation économique de 1956. Chez nous, c’est une situation très spécifique, la mise en culture coûte le double d’argent que dans d’autres départements ", lâche Sébastien Sigaud, président de l’UIVC (union interprofessionnelle des vins de Cahors). Dans le chai de Clément et Jessica Henry, la présidente de Région a du mal à le voir du même oeil : oui, l’état des lieux est alarmant, non, le Lot n’est pas un " cas isolé ". Pour l’AOP Cahors, Nicolas Fournié rebondit : " Il nous faudrait une aide au maintien pour relancer la machine et une aide à partir pour les vignerons en fin de carrière qui ne veulent pas engloutir leur capital personnel ". Cette fois-ci, la patronne de la Région acquiesce.

 



28/05/2024
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