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Une épée de Damoclès sur Marine Le Pen

 

 

 


Rappelons d’emblée que les sévères réquisitions du parquet
contre Marine Le Pen et ses vingt-quatre coprévenus dans le
procès des assistants parlementaires du Rassemblement
national (RN) ne préjugent en rien du verdict des juges, attendu
début 2025. Évoquer la fin de la carrière politique de la triple candidate
à la présidentielle est donc pour le moins prématuré.


Mais une épée de Damoclès plane désormais sur l’ex-présidente du RN,
qui ne s’attendait peut-être pas à ce que le ministère public requière
contre elle cinq ans de prison dont deux ferme, une forte amende et,
surtout, une « exécution provisoire » signifiant l’application immédiate
de la peine, même en cas d’appel (lire par ailleurs). Avec pour seule
consolation la possibilité de garder son mandat de députée jusqu’à la
fin d’une législature que le RN rêve pourtant d’abréger en poussant le
président à dissoudre à nouveau.


Elle avait résisté à dénoncer d’emblée un « procès politique ».
Mais la vigueur du réquisitoirecontre le système de financement
de son parti a convaincu Marine Le Pen de se poser en
victime d’une manoeuvre visant à l’exclure de la scène politique. On
pouvait s’y attendre mais, outre le fait que la justice n’est pas passée,
l’argument, repris même au-delà de sa famille politique, ne tient pas.
Primo, les règles de financement des partis n’ont pas été inventées par
des juges partiaux mais par les élus d’un peuple dont le RN se réclame ;
et d’autres formations, dont les fautes n’étaient pas toujours si flagrantes,
en ont subi les rigueurs. Deuzio, le parti lepéniste, en se servant
comme « vache à lait » du Parlement d’une Europe qu’il critique à
tout-va, a siphonné indirectement la poche du contribuable électeur
français. Enfin, il y a un paradoxe à dénoncer le « laxisme » de la justice
sauf quand elle s’intéresse à vous.


Campant sur le registre juridique qui est le leur, les magistrats ne sont
pas comptables des possibles effets politiques de leurs décisions. Mais
tous les partis sans exception leur ont fait un jour ce reproche, et le RN à
son tour y succombe, expliquant que l’absence de Marine Le Pen dans
une nouvelle course à l’Élysée priverait les Français de voter pour qui
ils veulent.


Mais outre le fait que la messe n’est pas dite, et quoi qu’il arrive à l’ex présidente
du RN, son parti sera, n’en doutons pas, présent sur la ligne
de départ en 2027. Gageons en effet que son nouveau président Jordan
Bardella, qui signait son livre à Bruxelles tandis que Marine Le Pen
écoutait le réquisitoire du tribunal, se fera un plaisir de la suppléer.

 

                             Christophe Lucet édito Sud-Ouest



15/11/2024
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