4018-Trump évoque un futur « échange de territoires » dans le cadre d’un accord Russie-Ukraine 5 posts
La médiation de l’espoir ? Le président américain, Donald Trump, a confirmé ce vendredi qu’il rencontrera son homologue russe, Vladimir Poutine « très prochainement » dans l’objectif de fin à la guerre en Ukraine.
« Cela aurait pu se faire plus tôt, mais je suppose qu’il y a malheureusement des mesures de sécurité à prendre, sinon je l’aurais fait beaucoup plus rapidement », a-t-il affirmé, en précisant qu’il ferait l’annonce du lieu du sommet un peu plus tard ce vendredi.
« Il y aura des échanges de territoires au bénéfice de chacun, mais nous parlerons de ça plus tard ou demain », a-t-il déclaré à la Maison-Blanche, toujours ce vendredi. « C’est compliqué, c’est vraiment pas facile, a-t-il ajouté. On parle d’un territoire sur lequel les combats font rage depuis plus de trois ans et demi. (…) Nous allons en récupérer une partie », a-t-il conclu sans donner plus de détails, pour ne pas faire d’ombre à l’accord Arménie-Azerbaïdjan.
Moscou réclame quatre régions
Moscou réclame que l’Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées - celles de Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson -, en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu’elle renonce aux livraisons d’armes occidentales et à toute adhésion à l’Otan.
Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d’armes et le déploiement d’un contingent européen, ce à quoi s’oppose la Russie.
Ces développements surviennent alors que le président américain avait lancé un ultimatum à la Russie la semaine dernière, censé expirer ce vendredi, pour faire avancer les négociations avec Kiev, sous peine de nouvelles sanctions américaines.
Positions irréconciliables
L’offensive russe à grande échelle contre l’Ukraine, déclenchée en février 2022, a fait a minima des dizaines de milliers de morts dans les deux pays et causé d’immenses destructions.
Mais après plus de trois ans de combats, les positions ukrainienne et russe sont toujours irréconciliables. La Russie est accusée de bloquer les pourparlers en maintenant des demandes maximalistes, à un moment où ses forces ont l’avantage sur le front et continuent d’y gagner du terrain.
Le dernier cycle de négociations directes entre les deux belligérants à Istanbul en juillet n’avait débouché que sur un nouvel échange de prisonniers et de dépouilles de soldats.
Pour tenter de faire avancer les choses, l’émissaire américain, Steve Witkoff, a été reçu au Kremlin par Vladimir Poutine, ce qui a permis une accélération au plan diplomatique marquée par l’annonce jeudi par Moscou d’un « accord de principe » pour un prochain sommet entre les dirigeants américain et russe. Il s’agirait du premier tête-à-tête entre les deux hommes depuis juin 2019 au Japon.
Dans ce contexte, Vladimir Poutine a informé ce vendredi au téléphone Xi Jinping des « résultats » des discussions concernant le conflit en Ukraine qu’il a eues mercredi avec Steve Witkoff, a fait savoir le Kremlin. « La Chine se réjouit de voir la Russie et les États-Unis maintenir le contact, améliorer leurs relations et promouvoir un règlement politique de la crise ukrainienne », a dit le chef de l’État chinois à son homologue russe, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
Vladimir Poutine s’est également entretenu au téléphone avec le Premier ministre indien. Narendra Modi a, quant à lui, déclaré qu’il avait eu un « bon » échange avec son « ami » Vladimir Poutine.
Sanctions secondaires
Cette discussion a eu lieu après la décision américaine d’imposer 50 % de droits de douane sur les produits indiens importés, les États-Unis reprochant à l’Inde ses achats de pétrole russe. Washington a menacé de s’en prendre aux pays qui commercent avec la Russie, comme l’Inde et la Chine.
Mais, jeudi, interrogé sur le maintien ou non de son ultimatum adressé à la Russie, le président américain a esquivé : « Cela va dépendre de Poutine, on va voir ce qu’il va dire ». « Très déçu », a-t-il enchaîné, semblant parler du chef de l’État russe. En juillet, il s’était déjà dit « déçu » à plusieurs reprises de Vladimir Poutine du fait de l’absence d’avancées dans les négociations entre Kiev et Moscou.
Parallèlement, l’armée russe poursuit ses attaques aériennes meurtrières sur l’Ukraine et ses assauts sur le front, où ses soldats sont plus nombreux et mieux équipés. L’Ukraine demande, de concert avec ses alliés européens, un cessez-le-feu de 30 jours, auquel se refusent les Russes.