3900-Société d'histoire du radicalisme Léon Gambetta 1 post
Moment d’Histoire :
Le groupe parlementaire de l’Union républicaine voit le jour de manière informelle à l’issue des premières élections législatives de la Troisième République, en 1871. Il rassemble alors les républicains radicaux, fermement opposés à la paix avec l’Empire allemand.
Sous la conduite de Léon Gambetta, la formation s’impose d’abord à l’Assemblée nationale, avant de prendre une place centrale à la Chambre des députés. Parmi ses figures emblématiques figurent Victor Hugo, Giuseppe Garibaldi, Louis Blanc, Edgar Quinet, mais aussi Georges Clemenceau, Pierre Waldeck-Rousseau ou encore le peintre Gustave Courbet.
Progressivement, le groupe se structure et se rapproche des républicains modérés, provoquant en 1876 la scission de l’Extrême gauche radicale, conduite par Clemenceau. À son tour, René Goblet quitte l’Union républicaine en 1881 pour fonder la Gauche radicale, à la suite du ministère Gambetta.
À la chute de ce gouvernement, l’Union républicaine compte 174 députés et devient un véritable groupe organisé. Elle se définit alors comme un cercle de travailleurs indépendants, plaçant l’intérêt général et les réformes sociales au-dessus des ambitions personnelles. Hervé Mangon est élu président, Louis Greppo vice-président.
Malgré son influence, le groupe disparaît en 1885, avant de renaître brièvement en 1905, puis en 1911, avec une orientation plus centriste. Un groupe sénatorial de l’Union républicaine existe quant à lui de 1876 jusqu’à la fin de la Troisième République.
Une idée qui renaît : le radicalisme républicain
Longtemps étouffé après le coup d’État du 2 décembre 1851, le radicalisme refait surface dans les années 1860 sous l’impulsion de Jules Simon, avant que Gambetta ne s’impose comme son principal porte-drapeau.
En 1869, il publie son célèbre Programme de Belleville, héritier des cahiers de doléances de 1789. Il y défend des principes fondamentaux : suffrage universel, liberté de la presse, de réunion et de religion, ainsi que l’instruction laïque et gratuite pour tous.
En 1870, aux côtés de Jules Favre, il proclame la République et devient ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Défense nationale. Il incarne alors à lui seul l’élan républicain et l’esprit de résistance.
Les élections de 1871 envoient 70 députés radicaux à l’Assemblée. Le 26 septembre 1872, à Grenoble, Gambetta prononce un discours marquant sur l’émergence d’« une couche sociale nouvelle », qui scandalise les conservateurs.
Peu après, lors d’une partielle à Paris, le radical Barodet l’emporte face au ministre monarchiste Charles de Rémusat, entraînant la chute d’Adolphe Thiers, jugé trop modéré. Par l’action de Gambetta, le radicalisme républicain s’impose peu à peu comme une force politique majeure de la Troisième République.