3019- Présidence de l’Assemblée nationale : tout change, rien ne change 3 posts

Présidence de l’Assemblée nationale : tout change, rien ne change

  • Lionel Laparade. / Photo DDM.
    Lionel Laparade. / Photo DDM.  - LAURENT DARD
Publié le  , mis à jour 
Lionel Laparade La DDM
 
Écouter cet article
PoweredbyETX Studio
00:00/02:45

Peut-on vraiment parler de clarification à propos du résultat de l’élection à la présidence de l’Assemblée et de ses conséquences sur la crise que traverse le pays ?
Au bout de trois tours de scrutin et d’un suspense total, Yaël Braun-Pivet se hisse à nouveau sur le perchoir, comme si le pouvoir qu’elle représente n’avait pas été sévèrement sanctionné aux européennes et aux deux tours des législatives. Quand s’ouvre le coffre à bijoux de la République, et c’est le cas à propos des postes à responsabilité du palais Bourbon, on sait les chefs de partis capables de dépasser leurs antagonismes et de bibeloter en secret. Il en résulte assez souvent des procès en "combinazione", et à propos du pacte législatif qui a permis à Yaël Braun-Pivet de coiffer André Chassaigne sur le poteau avec l’aide des Républicains, il a déjà commencé. Au-delà, une étanchéité assez remarquable a pu être conservée entre les trois grands blocs de l’Assemblée.
Si l’on écoute Emmanuel Macron, il fallait en passer par cette étape cruciale de structuration de l’Hémicycle pour qu’apparaisse la lumière, au lointain de la pénombre institutionnelle et politique dans laquelle il a lui-même plongé les Français.
On voudrait croire aux carabistouilles du chef de l’État, non pas qu’il jouisse encore d’un quelconque crédit – il s’est carbonisé, et le macronisme originel est en cendres – mais parce que l’avenir du pays n’a jamais été plus incertain.
Il y a tant à faire, et vite de surcroît, pour remettre la France à l’endroit, mais faut-il oser regarder la vérité en face, passer les promesses électorales au tamis du réel et vaincre quand c’est possible les clivages politiciens.
La dette tout d’abord, monstre de plus de 3 000 milliards d’euros sur lequel nous semblons avoir perdu tout contrôle et qui, s’établissant à 110 % du PIB, mène le pays à la banqueroute. "Plus c’est gros, plus ça passe", dit-on, et c’est ainsi qu’il n’a jamais été question de cette priorité des priorités durant la campagne. Le déclassement nous guette, si toutefois nous n’avons pas déjà un pied dedans. On ne peut plus fermer les yeux.
L’Europe ensuite, et la place que nous occupons au sein de l’Union. En raison de nos inconséquences financières, le moteur franco-allemand a des ratés, il ne tournera bientôt que sur un seul piston et nous finirons à la remorque. Que l’image et la réputation tricolores s’en trouvent écornées n’est pas le plus grave. Alors qu’une possible victoire de Donald Trump n’augure rien de bon pour les 27, l’UE a besoin d’une France forte.
Les valeurs de la République surtout, ciment de notre société qui se fracture sous les coups portés à la laïcité, dont l’universalisme est combattu par les communautarismes, et qui voit ressurgir la peste de l’antisémitisme.
Que n’ont-ils engagé tous ces chantiers plus tôt, avant que la catastrophe ne survienne ?, pourrions-nous dire à propos de ceux qui depuis 40 ans creusent méthodiquement la dette, gouvernent par laisser-fairisme ou lâcheté ?
On pourrait continuer de s’interroger et perpétuer la politique de l’évitement. Or on sait, sans le moindre doute, où et à quoi elle conduira en 2027. Le prochain locataire de Matignon est averti…

Yaël Braun-Pivet peut souffler, elle conserve le perchoir de l’Assemblée.
 
 
 

 



19/07/2024
3 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 374 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion