3052-Pour le président Macron, plutôt le Maroc que l’Algérie 1 post

Pour Macron, plutôt le Maroc que l’Algérie


Ce n’est plus Jupiter, c’est capitaine Fracasse. Après avoir
tétanisé ses concitoyens, surtout ceux qui siégeaient à l’Assemblée
nationale en annonçant la dissolution le 9 juin
dernier, et on connaît la suite, Emmanuel Macron vient de
jeter un nouveau gros pavé dans la mare diplomatique en prenant le
parti du Maroc à propos du Sahara occidental, contre l’Algérie. Ce
pavé aspergera moins de monde mais en pleine canicule de cette fin
juillet, il donne quelques sueurs froides dans les chancelleries.
Le « en même temps » franco-français n’a pas fait d’étincelles dans la
vie politique hexagonale. Il a en revanche allumé un incendie au
Maghreb où Paris a longtemps cru pouvoir entretenir des relations
cordiales avec Alger et Rabat à la fois. Or, un geste trop chaleureux de
la France avec une des deux capitales mécontentait l’autre et vice versa.
Le chef de l’État a donc tranché en faveur du Maroc.


Il a saisi l’occasion du 25e anniversaire du règne de Mohammed VI

pour reconnaître la souveraineté marocaine sur le
Sahara occidental alors que l’Algérie soutient, depuis le
début de ce vieux litige territorial, les indépendantistes sahraouis du
Front Polisario. L’Élysée profite aussi d’un gouvernement d’affaires
courantes et d’un ministre des Affaires étrangères pieds et poings liés à
son patron pour réaffirmer que la diplomatie, c’est Macron, personne
d’autre.


La réponse du président algérien n’a pas traîné et frôle la rupture des
relations diplomatiques. Abdelmadjid Tebboune est en campagne
pour sa réélection, taper sur l’ancienne puissance coloniale ne peut
pas faire de mal à sa popularité. Sa visite à Paris prévue en septembre
semble quasiment annulée. Pas sûr en revanche que Paris ait le plus à
perdre dans ce bras de fer qui sent le gaz, le principal atout économique
de l’Algérie. Madrid est déjà mis au ban algérien et ne semble
pas en souffrir exagérément.


Avec pragmatisme, Emmanuel Macron a observé que le Maroc reste le
premier partenaire commercial africain de la France, loin devant
l’Algérie. C’est aussi, selon les cercles diplomatiques, ce qui ramènera
Alger à plus de réalisme et de souplesse.


Au plan intérieur, s’il fâche la gauche, le chef de l’État donne satisfaction
aux avocats du royaume chérifien parmi lesquels se distinguent la
Franco-Marocaine Rachida Dati, le président du Sénat Gérard Larcher,
Marine Le Pen et l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, né à Tanger. En
même temps, quoi…

 

               Benoît Lasserre édito Sud-Ouest



01/08/2024
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