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Pour Barnier, le danger vient de l’intérieur


On commence à mieux comprendre pourquoi, ce mardi à
l’Assemblée nationale, Michel Barnier a affronté les provocations
des Insoumis avec l’impassibilité d’un lord anglais.
Ce n’était que de la roupie de sansonnet en comparaison
des chausse-trapes que lui manigancent ceux qui sont censés être ses
partenaires gouvernementaux. On croyait avoir tout vu sous la VeRépublique
et le macronisme déclinant. Que nenni !


Le NFP et le RN, a priori identifiés comme les authentiques adversaires
du Premier ministre et de son équipe, doivent regarder avec un peu de
sidération, et beaucoup de jubilation, les balles qui sifflent à Matignon
et ne sortent pas de leur fusil.


Le sniper s’appelle en effet Gérald Darmanin, dont les bruits de couloir
assurent qu’il briguait le Quai d’Orsay et qu’il rumine son dépit. Sur
France Info, l’ex-ministre de l’Intérieur s’est montré catégorique,
il ne votera pas, en l’état, « le budget inacceptable » que
présentera Michel Barnier le 10 octobre. De la part d’un député
d’opposition, ce refus serait logique.


Mais l’élu nordiste appartient à une formation

dont sont issus de nombreux ministres et les deux locataires
de Bercy – Antoine Armand à l’Économie, Laurent Saint-Martin
au Budget – qui ont participé à la fabrication de cette périlleuse loi de
finances 2025, portent la même casaque macroniste que Gérald Darmanin.
Lequel est loin d’être isolé au sein de l’ex-majorité présidentielle.
Il suffit de réécouter les propos tenus mardi par Gabriel Attal (et
la perfide réplique de son successeur).


Les premiers jours du cabinet Barnier révèlent surtout que le camp
Macron frôle l’implosion. Son aile droite fait de l’eczéma à l’idée d’une
fiscalité qui ne concernerait pourtant que 0,3 % de la population française.
Son aile gauche se met en PLS dès que Bruno Retailleau prend la
parole, et ses rares représentants claquent la porte du groupe.


Michel Barnier peut-il trouver réconfort auprès des Républicains,
l’autre pilier de son gouvernement, qui exige de tailler plus dans les
dépenses publiques ? Attendre une loyauté infaillible de Laurent Wauquiez
constituerait une erreur de débutant, et le Premier ministre
affiche cinquante ans de vie politique au compteur. En attendant,
macronistes et LR se font des crocs-en-jambe pour les présidences de
commission à l’Assemblée nationale, avec la complicité active ou tacite
des lepénistes. La saison 4 de « Baron noir » a débuté et c’est pas
du cinéma.

                       Benoît Lasserre édito Sud-Ouest



04/10/2024
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