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Niger: faudra-t-il sacrifier nos valeurs au profit de nos intérêts ?

Alors que la Cedeao devait se réunir jeudi, une question se pose : faut-il, ou pas, sacrifier le président élu Mohammed Bazoum pour préserver nos intérêts militaires et stratégiques ?
Edito Jean-Dominique Merchet

Au Niger, faudra-t-il « faire avec » les auteurs du coup d’Etat, pour ne pas pousser le pays dans les bras de la Russie et affaiblir la lutte antiterroriste ? Faudra-t-il sacrifier nos valeurs - la défense de la démocratie - au profit de nos intérêts stratégiques immédiats ? Avec le retour de la logique des blocs en Afrique, ce vieux dilemme de la guerre froide resurgit.

 

On se souvient du président Franklin D. Roosevelt disant, au sujet du dictateur nicaraguayen Somoza : « C’est un fils de pute, mais c’est notre fils de pute ». Ou comment l’Egyptien Nasser rejoint le camp soviétique, après le refus des Etats-Unis de cofinancer le barrage d’Assouan. Nous revoilà confrontés aux mêmes problèmes.

 

Aujourd’hui, le Niger abrite des bases américaines, avec des drones, des forces spéciales et plus d’un millier d’hommes. Ils luttent contre le groupe Boko Haram et surveillent la Libye. Après son départ forcé du Mali, l’armée française y stationne, elle, 1500 militaires, engagés dans la lutte antiterroriste.

 

A Paris, certains cercles semblaient prêts à sacrifier le président élu Mohamed Bazoum pour préserver la coopération militaire, en cherchant un modus vivendi avec les putschistes, ou une partie d’entre eux. Les Français ne l’avaient-ils pas fait lors du premier coup d’Etat au Mali en août 2020 ? Cette hypothèse est fermement rejetée par d’autres, jusqu’au sommet de l’Etat. De leur côté, les Américains tentent de garder le contact avec la junte, au travers du général Barmou, le patron des forces spéciales, formé aux Etats-Unis, comme nous le racontons avec le Wall Street Journal.

 

Faute d’une issue négociée dans les prochains jours, alors que les Etats de la région (Cedeao) se réunissent ce jeudi, une intervention armée africaine, avec la bienveillance des Occidentaux, constituerait un va-tout. Soit on gagne, soit on perd. Et si l’on perd, la Russie gagne.



13/08/2023
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