Netanyahou, dangereusement prêt à tout

Jusqu’où veut aller Benyamin Netanyahou ? Le Premier ministre
israélien a déjà engagé son pays dans une guerre punitive contre la
bande de Gaza. Une guerre qui n’en finit pas de ravager la population
civile palestinienne alors que l’objectif, légitime après le pogrom
du 7 octobre 2023, consistait à éliminer les terroristes antisémites
du Hamas. La violence et la durée de la réplique hébreue ont eu pour
résultat collatéral la prise de distance de plusieurs capitales occidentales,
dont Paris, pourtant pro-israéliennes, aussitôt accusées de bienveillance
envers l’ennemi par un Netanyahou en pleine dérive paranoïaque.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement israélien attaque
l’Iran qui, depuis la Révolution islamique de 1979, voue l’État sioniste à
la destruction. Mais l’intensité de l’offensive n’a jamais été aussi élevée.
En lançant ce raid aérien, le cabinet Netanyahou met
d’abord en danger sa propre population qui doit se demander
quand elle retrouvera de la sérénité.

Ce nouveau front complique ensuite la mission de l’armée.
Celle-ci réclame des effectifs supplémentaires alors que, pour
sauver sa coalition, le Premier ministre vient de céder au chantage des
extrémistes religieux qui refusent que leurs enfants accomplissent leur
service militaire. Le patriotisme bien sûr, mais pour les autres !
Il est trop tôt pour savoir si ces bombardements de sites nucléaires
risquent de ressouder une opinion publique iranienne dont l’hostilité
envers le régime des mollahs atteint son maximum. Ce serait une catastrophe
géopolitique car, à part Vladimir Poutine et Xi Jinping, personne
ne peut soutenir l’Iran, dictature antisémite qui arme le terrorisme
islamiste du Hamas et du Hezbollah, tyrannie religieuse qui
réprime dans le sang l’aspiration des femmes à la liberté. Une atrocité
dont on attend vainement qu’elle soit condamnée par des personnalités
à l’indignation sélective, en tête desquelles l’activiste Greta Thunberg.
Laisser l’arme nucléaire à Téhéran ne ferait qu’accentuer l’insécurité
mondiale.

Avec son cynisme habituel, Netanyahou s’arroge contre l’Iran un droit
de police internationale alors qu’il bafoue, depuis des années, les résolutions
de l’ONU qui condamnent son usage de la force et sa colonisation
à grande vitesse. Il a en tout cas montré qu’il se passait du feu vert
de Donald Trump et qu’il prenait peu au sérieux celui qui devait stopper
le conflit ukrainien en 24 heures.

                                Éditorial SUD-Ouest Benoît Lasserre