Municipales 2026 à Toulouse : "Où est le programme ?" À gauche, les réactions acerbes face à la candidature de Nadia Pellefigue
Nadia Pellefigue se lance dans la bataille pour les municipales de 2026 à Toulouse. Sa candidature personnelle, hors partis politiques, a suscité des réactions acerbes à gauche.
L’annonce de la candidature de Nadia Pellefigue pour les municipales de 2026 à Toulouse, trois jours après la décision de Carole Delga de ne pas se lancer dans la bataille, soulève plus de critiques à gauche que de soutiens. Et dans le camp des prétendants au fauteuil de premier édile, les mots ne sont pas tendres envers la vice-présidente de la région Occitanie, qui n’est plus membre du parti socialiste depuis 2022.
"Il n’y aura pas grand monde pour la soutenir"
L’écologiste Régis Godec s’est déclaré "surpris par cette démarche personnelle qui n’est ni attachée à un parti, ni reliée à Carole Delga qui ne lui apporte pas son soutien". Le chef de file des écologistes pour les municipales de 2026 à Toulouse, "trouve dommageable cette candidature alors que nous sommes en train d’essayer de réunir l’ensemble des forces de gauche et écologistes pour les faire converger. Prendre en compte une démarche individuelle ne va pas simplifier les choses. Le dernier scrutin municipal, en 2020, a montré que les attitudes solitaires n’étaient pas bénéfiques".
"Par ailleurs, je ne vois pas bien quel est son projet, ni de droite, ni de gauche", poursuit Régis Godec qui n’a pas prévu de contacter Nadia Pellefigue. "Est-ce qu’elle ira au bout ? Est-ce un effet d’opportunité après la décision de Carole Delga qui a peut-être déstabilisé des choses au sein du Parti socialiste ? Je ne pense pas qu’il y aura grand monde pour la soutenir", conclut le candidat écologiste.
"La seule nouveauté, c’est qu’elle va aider Jean-Luc Moudenc dès le premier tour"
Pour François Briançon, pressenti comme chef de file du Parti socialiste (PS) pour les municipales de 2026, "ce que fait Nadia Pellefigue ne m’intéresse plus. En 2020, elle a contribué à faire élire Jean-Luc Moudenc, personne n’a compris la finalité de sa candidature. La seule nouveauté, en 2026, c’est qu’elle va l’aider dès le premier tour. Je pense qu’il n’est pas utile de perdre trop de temps à commenter un énième changement de pied dans son parcours politique".
Conseiller municipal d’opposition, François Briançon était ce samedi matin sur le marché de Borderouge pour lancer une enquête citoyenne sur la perception de la gestion menée par le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc. Il préfère "s’attacher à ce qu’a dit Carole Delga, c’est-à-dire travailler au sein du PS autour d’une stratégie collective et rassembler mouvement de gauche et mouvement citoyen".
"Le programme arrivera plus tard ? Dans ce cas, il vaut mieux candidater au syndic d’une copropriété !"
Du côté de La France Insoumise (LFI), où le député François Piquemal s’affiche en leader de la gauche à Toulouse, c’est son collègue Hadrien Clouet qui a pris la parole. "On se croirait au début du congrès du Parti socialiste mais c’est dommage que ça se fasse au moment des municipales. Je vois beaucoup de candidatures potentielles PS ou apparentées PS mais où est le programme politique ? Et puis la question n’est pas de savoir qui est la meilleure tête pour candidater mais quel est le programme de rupture qui permettra de gérer la ville, dans l’intérêt de tout le monde, y compris des quartiers populaires et périphériques", lance le député LFI de la première circonscription de Haute-Garonne.
"Que pense Mme Pellefigue de passer l’eau en régie publique, de la gratuité des cantines ? Je trouve toujours étrange les candidats qui se lancent et disent que le programme arrivera plus tard. Dans ce cas-là, il vaut mieux candidater à la présidence d’un syndic de copropriété", conclut Hadrien Clouet.