Municipales 2026 à Toulouse : à gauche, le scénario noir des trois listes


  • La gauche toulousaine s’apprête à partir divisée aux municipales de mars 2026 pour tenter de ravir le Capitole à Jean-Luc Moudenc.
    La gauche toulousaine s’apprête à partir divisée aux municipales de mars 2026 pour tenter de ravir le Capitole à Jean-Luc Moudenc. DDM - MARC SALVET
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À Toulouse, entre les Insoumis et le Parti socialiste, un troisième pôle formé par les Ecologistes et Archipel fait planer le risque d’une troisième liste de gauche face à Jean-Luc Moudenc en mars 2026.

Pour tenter de ravir le Capitole à Jean-Luc Moudenc lors des municipales de mars 2026, il y aura au minimum deux listes concurrentes à gauche. L’affaire est entendue depuis le début de l’année : le Parti socialiste avec François Briançon a clairement dit non à la France Insoumise et, de son côté, François Piquemal, pour LFI, est parti sans attendre.

Après un mois de juillet riche en déclarations des diverses formations de gauche, et faux-semblants dans l’appel à l’union, la question est désormais : y aura-t-il une troisième liste à gauche ?

Le scénario n’est pas exclu par Régis Godec et Maxime Le Texier, respectivement chef de file des Ecologistes et d’Archipel Citoyen. Les deux formations, qui ont conclu une alliance après un vote interne de quelque 70 personnes chez Archipel, représentent un pôle intermédiaire entre LFI et le PS. Pas forcément une troisième gauche puisque les idées sont à peu près partagées par tous mais une troisième voie qui prétend incarner "la main tendue", comme dit Maxime Le Texier, et donc le vrai rassemblement apte à obtenir "la liste la plus large possible", avance Régis Godec qui, en 2020, s’était opposé à l’entente avec Archipel.

 

Quelle tête de liste ?

Mais au même moment, en désaccord avec la méthode proposée pour s’unir, et passablement agacés par l’initiative, six autres formations ont elles aussi signé un appel au rassemblement : Génération. s, Place Publique, le PS, le PCF, le MRC et le PRG. Un appel qui n’est pas un accord de liste, relativise Isabelle Hardy (Génération. s), candidate à la première place. Pour autant, trois pôles sont donc aujourd’hui constitués.

Quels sont les points bloquants ? François Briançon (PS), qui s’est déclaré prêt à être maire, ne veut pas que, dans les discussions qui vont se poursuivre avec les Ecologistes et Archipel, LFI revienne autour de la table. "Il faut être clair sur le périmètre de l’alliance", avance-t-il.

Pour sa part, Hugo Sajhau, récemment désigné chef de file de Place publique, appelle à une rencontre "sérieuse" de la gauche hors LFI, incluant aussi l’ex-PS Romain Cujives. Car parmi ces partenaires, certains n’apprécient pas l’appétit d’Archipel qui a revendiqué un quota de places jugé excessif.

Mais c’est évidemment la tête de liste, sans que cela soit forcément dit, qui reste la principale pierre d’achoppement. Tout le monde appelant à l’union mais pas derrière n’importe qui. Résumons. François Briançon est sur les rangs, estimant que le Parti socialiste, même affaibli, reste le pôle fédérateur. Isabelle Hardy (Génération. s, ex-PS) affirme, justement parce qu’elle n’a pas l’étiquette PS, qu’elle peut rassembler. Du côté des Ecologistes, Régis Godec juge "qu’une tête de liste écolo à Toulouse est la plus pertinente". Et Maxime Le Texier, chef de file pour Archipel, est aussi dans la course.

Tous ces partenaires vont se voir début septembre, annonce Pierre Lacaze (PCF) qui juge toujours possible le rassemblement hors LFI.

Tous ensemble au second tour ?

Si la gauche se présentera divisée au premier tour de l’élection municipale de Toulouse prévu en mars 2026, qu’en sera-t-il au second tour pour l’épreuve finale ? Malgré son rejet affiché vis-à-vis de LFI, François Briançon, pour le Parti socialiste, se refuse a priori à fermer la porte à une alliance avec la formation de Jean-Luc Mélenchon. Surtout, expose-t-il, si l’extrême droite se qualifie au second tour. Mais cette vision n’est pas partagée par tous au PS. Chez les autres partenaires, Maxime Le Texier (Archipel), assure qu’"on sera tous ensemble quel que soit le résultat du premier tour". Pour Place Publique, Hugo Sajhau est plus prudent : "cela dépendra de l’état des forces". C’est-à-dire des résultats de chacun lors du premier tour. Un premier tour qui fera donc office de match dans le match pour la gauche toulousaine.