3908-Mélenchon président ? 4 posts

����� «Mélenchon président ?»
  • par Franz-Olivier Giesbert, pour Le Point - juin 2025
Avec des sondages donnant près de 15 % des suffrages à Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle et dans le climat délétère actuel, l’hypothèse d’une victoire n’est pas exclue.
 
Jean-Luc Mélenchon peut gagner l'élection présidentielle de 2027. Non, ce n'est pas une blague : la gauche étant minoritaire dans le pays, cette hypothèse n'est certes pas la plus probable, mais le chef de LFI ne manque pas de cartes pour l'emporter, à commencer par le climat délétère de cette fin de règne.
Avant chaque scrutin, Mélenchon est sous-estimé par les innombrables boussoles à l'envers des médias ou des «élites». Or, cette fois, les sondages lui donnent, avant même l'ouverture de la campagne, pas loin de 15 % des suffrages. «Une bonne base de départ», assuraient naguère Mitterrand ou Chirac, deux rois de la «popol». Après, il suffit d'agglomérer de nouveaux alliés pour arriver à plus de 20 % au premier tour et, alors, tout peut arriver.
Quand l'Histoire s'arrête, ça ne présage jamais rien de bon. Tout se fige, le temps, les gens, les problèmes, tandis que les nuages de toutes sortes s'amoncellent à l'horizon, jusqu'à ce que, soudain, la foudre tombe et embrase tout. Après la déliquescence vient le chaos qui ouvre le champ de tous les possibles. Dans les années 1930, en Allemagne, on a vu, avec la montée du nazisme, les mauvaises surprises que peuvent provoquer les désordres. C'est le moment, c'est l'instant qu'attend Mélenchon.
Cyniquement, Mélenchon a fait un coup de génie quand il a jeté par-dessus bord ses convictions de vieux franc-maçon laïcard pour lancer une OPA sur l'électorat des bigots de l'islamisme. L'événement s'est produit en 2019 lors de sa participation à une marche contre l'islamophobie à l'appel d'organisations ou de personnalités parfois très proches des Frères musulmans. Un bide : 13.000 manifestants. Mais le virage à 180 degrés du chef de LFI lui assurait désormais une base électorale incompressible.
Mélenchon a pris acte de l'américanisation de la France. Comme Emmanuel Macron et une grande partie de la gauche ou du centre, il s'adonne au communautarisme provoqué par l'immigration massive : notre République une et indivisible est en train de se transformer en agrégat de communautés ethniques. Grisé par ce premier succès, le chef de LFI a ensuite «gazaouisé» ou «hamasisé» son discours, tandis que ses députés se vautraient, pour complaire aux islamistes, dans un antisémitisme abject qui tentait de prendre les atours de l'antisionisme. Lui-même est allé jusqu'à qualifier de «résiduel» l'antisémitisme, alors qu'il explose en France, comme le montrent le nombre grandissant d'actes contre les Juifs répertoriés par le ministère de l'Intérieur ou les scores des éléfistes les plus antisémites aux législatives de 2024.
La France est sans doute devant une cascade de crises, dont la première sera financière après tant d'années d'hyper-laxisme budgétaire et d'endettement délirant. À part les économistes «éléfo-marxistes», tout le monde a plus ou moins compris que notre modèle est en fin de vie. La preuve : comme le relève l'excellent analyste et entrepreneur Rafik Smati, nous sommes aujourd'hui encalminés dans une économie administrée, avec un secteur privé – autrement dit une machine productive – réduit à la portion congrue, qui ne représente que 30 % de la population du pays contre 50 % en Allemagne ! Étonnez-vous ensuite que la France dépense plus que le trop peu qu'elle produit pour financer son système social.
Si la France veut se redresser, il lui faudra en finir avec son «communisme mou». Mélenchon peut compter sur le soutien de tous ceux qui, dans la fonction publique, craignent que leur emploi ne soit menacé. Gageons qu'en plus des enfants de la bourgeoisie friquée il continuera de labourer l'électorat traditionnel de ce qu'on appelait naguère la «gauche unie». Gageons enfin qu'à un moment donné, comme il l'a souvent fait dans le passé, il tendra la main aux «patriotes» de la droite. Jusqu'à présent, il n'y avait personne pour la prendre. Cette fois, l'entrée dans l'arène de Dominique de Villepin, qui n'est pas non plus sans talent, peut changer la donne. Outre leur antiaméricanisme, leur «antisionisme» et une certaine poutinophilie, les deux hommes ont pléthore de points communs : leur ami Edwy Plenel, Torquemada de l'ultragauche, ou encore feu leur idole le colonel Hugo Chávez, père fondateur du régime socialo-véreux qui a écrasé et saigné le peuple vénézuélien.
Mélenchon-Villepin : un ticket ou une alliance objective. Ne nous emballons pas, rien n'est fait, mais ça serait en tout cas l'apothéose de la «gazaouisation» de la vie politique française.�
Peut être une image de 1 personne
 


26/06/2025
4 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 375 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion