3895-Mélenchon-Faure : une relation sadomasochiste 1 posts
Malgré les agressions incessantes de LFI contre le PS, la direction socialiste refuse de rompre clairement. Nous ne sommes plus chez Blum ou Jaurès, mais chez Sacher-Masoch. Insulté depuis des mois, le socialiste Jérôme Guedj finit par se lâcher et traite Mélenchon de « salopard antisémite », avant de corriger ironiquement en précisant que « salopard » était de trop et que le mot « antisémite » suffisait. La direction de LFI, qui ne s’est jamais excusé de rien, exige néanmoins les excuses du PS. Olivier Faure, premier secrétaire réélu, est-il solidaire de son camarade Guedj ? Pas vraiment : il refuse des présenter des excuses, certes, mais il place l’échange sur le seul compte d’un différend personnel. «Jérôme Guedj et Jean-Luc Mélenchon trouvent un intérêt commun à se taper l’un sur l’autre à un moment où nous aurions besoin au contraire de mobiliser la gauche face à la vraie menace qui est aujourd’hui l’extrême droite. » Cette mise en équivalence choque jusqu’à ses proches soutiens, qui tiennent vis-à-vis de Mélenchon un discours nettement plus raide. Olivier Faure se plaint de voir ses amis socialistes se déchirer une nouvelle fois à propos de LFI. Mais peut-il s’étonner ? L’altercation recouvre un problème plus profond : faut-il sauver à tout prix la possibilité d’une alliance avec les Insoumis, en dépit de leur ambiguïté sur l’antisémitisme et, plus largement, des positions outrancières qu’ils ne cessent d’adopter ? Telle est la question. Or sur ce point, Olivier Faure refuse de s’engager. Et quand ses opposants au sein du PS demandent que la rupture soit actée noir sur blanc, y compris pour les élections législatives, il refuse. Au même moment, Éric Coquerel, cacique insoumis, explique que son mouvement présentera aux municipales des candidats « dans toutes les villes où le Parti socialiste ne fait pas une politique de rupture que nous souhaitons. » Autrement dit dans toutes les villes où le maire socialiste sortant s’oppose à Olivier Faure. Voici donc le partenaire éventuel avec lequel la direction socialiste ne veut pas rompre : un potentiel allié qui cherche à faire battre les socialistes qui lui déplaisent, affaiblissant d’autant le PS. Il est vrai qu’en éliminant des socialistes qui pensent mal, LFI renforcera la position d’Olivier Faure au sein du parti… Ce qui débouche sur une constatation un peu amère : en fait, le congrès du PS n’a rien réglé. La question Mélenchon continue d’empoisonner la vie de ce parti, non en raison d’une quelconque « obsession », mais à cause des ambiguïtés de sa direction, manifestement prise dans une relation sadomasochiste avec LFI : plus elle se fait fouetter, plus elle en redemande.