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Accord avec la majorité : LR temporise en espérant pouvoir peser sur la suite du quinquennat

Trop divisée et réfractaire, pour le moment, à un accord avec la majorité, la droite cherche à gagner du temps mais veut peser sur de futurs textes en prônant un changement de méthode.

Eric Ciotti, président du parti, Olivier Marleix, à la tête des députés LR ainsi que Bruno Retailleau, son homologue au Sénat, au sortir d'une réunion avec Elisabeth Borne, ce mercredi.
Eric Ciotti, président du parti, Olivier Marleix, à la tête des députés LR ainsi que Bruno Retailleau, son homologue au Sénat, au sortir d'une réunion avec Elisabeth Borne, ce mercredi. (AFP)

Par Jacques Paugam Les Echos

Publié le 7 avr. 2023 
 

« Le groupe LR n'est pas stabilisé », analyse-t-on sobrement au coeur du pouvoir. Echaudé par le manque de fiabilité de la droite, l'exécutif prend ses distances avec un parti qui lui aura fait défaut au moment crucial du vote de la réforme des retraites. « On sera plus prudents à l'avenir », assume aujourd'hui Elisabeth Borne citée par Le Monde mais « nous allons poursuivre la recherche de majorités de projet à l'Assemblée nationale, il n'y a pas d'autres alternatives à court terme », a aussi précisé, jeudi, la Première ministre à d'autres médias dont les Echos.

Même constat à droite où l'épisode des retraites a laissé des traces. Plus divisé que jamais, le groupe de députés LR n'a pas renoncé à son envie de peser sur les textes « au cas par cas », mais les tensions en interne empêchent toute forme d'accord. Et encore plus une coalition en bonne et due forme. Reçus à Matignon mercredi soir au terme d' une longue journée de consultations , Eric Ciotti et Olivier Marleix, chef de file des députés LR, ont prévenu en substance la Première ministre : « Vous êtes cramés et nous sommes fatigués ».

 

Textes enrichis par LR ?

Temporiser paraît vital aux Républicains. Olivier Marleix aurait par ailleurs pris conseil par téléphone auprès de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, peu après l'épisode douloureux des retraites. « Selon lui, il ne se passera rien avant 2024. C'est trop tôt ou trop tard », rapporte un cadre LR. Et s'il est urgent d'attendre, rien n'empêche que des contacts soient pris pour plus tard.

Le ministre du Budget, Gabriel Attal, reçoit volontiers les députés LR officiellement dans le cadre du prochain « Plan fraude », quand les liens entre la droite et Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, n'ont jamais été aussi nourris. Sans compter qu'une partie, certes minoritaire au sein de LR, continue de plaider pour le rapprochement par « l'élargissement » comme le député des Hauts-de-Seine, Philippe Juvin, ou l'ancien ministre et maire de Meaux, Jean-François Copé.

 

Un projet de tribune appelant à un tel accord a circulé en sein du groupe à l'Assemblée nationale en début de semaine avant d'être discrètement mise sous le boisseau « faute de combattants », précise un député sondé. Avant de réapparaître ? « Suicidaire », estime Antoine Vermorel-Marques, député LR de la Loire et favorable, pour sa part, à des « textes plus courts » mais « enrichis » par voie d'amendements dans la tradition parlementaire. Une hypothèse évoquée mercredi par Elisabeth Borne. L'adoption transpartisane du texte sur la relance du nucléaire en mars, par 402 voix contre 130, en pleine mobilisation sociale, est régulièrement citée en exemple au sein de la majorité.

Jeux d'appareils

Jeudi, l e rendu des conclusions du rapport de la commission d'enquête sur le nucléaire présidé par le député LR du Haut-Rhin, Raphaël Schellenberger dont le rapporteur et député, Antoine Armand, est membre de Renaissance, a donné, le temps d'une conférence de presse, l'image d'un travail bi partisan sur les sujets d'intérêt stratégique. D'autant que le président du parti, Eric Ciotti, ne joue plus les premiers opposants, attentif à gagner du temps dans la perspective des Etats généraux de la droite annoncés pour le mois de juin. « Eric réfléchit par plasticité idéologique, ce n'est pas un homme de dogmes malgré de vraies convictions », analyse un membre de la direction du parti.

« Marleix tente de sanctuariser LR encore quelque temps, et Ciotti réfléchit à un débouché collectif qui nous permettrait tous de sortir par le haut et de pouvoir avancer », espère de son côté une députée Renaissance. Une piste qui aurait l'avantage pour LR de préserver son indépendance tout en se posant en parti de gouvernement face à Marine Le Pen.

« On aime bien Elisabeth Borne »

Reste l'inconnue Borne. Le sort de la Première ministre qui avait placé ses espoirs en LR semble en suspens. « Si Macron ne nomme pas un Premier ministre LR, pourquoi se compromettre ? », interroge-t-on dans les couloirs de l'Assemblée nationale. Le nombre de députés sur les 61 membres du groupe LR susceptibles de basculer vers la majorité semble par ailleurs trop faible aux stratèges de la majorité quand 19 députés, dont Aurélien Pradié, ont fait le choix de censurer le gouvernement sur son projet de réforme des retraites.

« Nous, on aime bien Elisabeth Borne. On n'a aucun intérêt à avoir Gérald Darmanin à Matignon », alerte un stratège LR. Dans l'intervalle, la Première ministre assumait devant les journalistes jeudi de connaître désormais avec précision chacun des noms des députés membres du troisième groupe d'opposition.



11/04/2023
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