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L’huile de l’ONU sur le feu palestinien

  • par Luc de Barochez, pour Le Point - janvier 2024
Loin de contribuer à un règlement pacifique, l’agence chargée des réfugiés est devenue une partie au conflit du Proche-Orient.
 
Le secrétaire général des Nations unies, le Portugais Antonio Guterres, s'est dit «horrifié» d'apprendre qu'une douzaine de ses employés étaient accusés d'avoir trempé dans le méga pogrom du 7 octobre en Israël. Les salariés encore vivants (l'un est mort depuis) ont été licenciés et leur employeur, l'Agence de secours et de travaux de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a assuré que ceux dont la participation à ce crime de masse serait avérée feraient l'objet de poursuites pénales. C'est heureux. Il est préoccupant, en revanche, que le chef de l'ONU fasse mine de découvrir l'ampleur d'un scandale dont les signes étaient écrits sur le mur.
 
La participation d'employés palestiniens de l'UNRWA à des faits de terrorisme n'est que la partie émergée de l'iceberg. Depuis soixante-quinze ans, l'infortune des réfugiés palestiniens est l'un des principaux obstacles à un règlement du conflit au Proche-Orient. L'ONU, en contribuant à entretenir, à perpétuer et même à aggraver ce problème, porte une responsabilité dans l'impasse. Il faut remonter à la genèse de l'État hébreu pour comprendre. En 1947, avec le soutien des États-Unis, de l'URSS et de la France, l'Assemblée générale de l'ONU décide la partition de la Palestine. L'État israélien aurait donc dû cohabiter avec un État arabe.
 
Mais les Arabes rejettent la résolution. Cinq pays arabes coalisés déclarent la guerre au nouvel État hébreu. La victoire de la Haganah, l'armée juive, se solde par l'exode d'environ 750.000 personnes. Rien d'extraordinaire dans le contexte de l'époque. En Europe, la Seconde Guerre mondiale venait de s'achever avec le déplacement forcé de millions de personnes (12 millions d'Allemands, notamment). Cependant, dans le récit victimaire qui s'est imposé depuis chez les Palestiniens et leurs soutiens à travers le monde, la défaite humiliante de l'agresseur est devenue une «catastrophe» («Nakba», en arabe), une douloureuse injustice infligée par Israël aux Arabes contraints d'abandonner leurs terres et de devenir des réfugiés.
 
Une exception mondiale
 
L'ONU a progressivement repris ce discours à son compte. Dès 1948, elle reconnaît aux réfugiés un droit au retour ou, à défaut, à des compensations financières. L'année suivante, elle crée l'UNRWA, chargée de superviser les camps «provisoires» où sont hébergés les réfugiés. Aujourd'hui, l'agence gère 58 camps dans les territoires de Cisjordanie, Jérusalem-Est et Gaza, ainsi qu'en Jordanie, Syrie et Liban. Il s'agit d'une exception mondiale, puisque partout ailleurs dans le monde, cette tâche revient au Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés.
 
L'UNRWA administre quelque 700 écoles, dont 284 dans la bande de Gaza, et des hôpitaux. Elle distribue des aides humanitaires. La plupart de ses employés sont eux-mêmes des réfugiés palestiniens, qui récitent la vulgate. Dans les écoles de l'agence, on ne parle pas d'Israël mais de «l'entité sioniste» forcément illégitime. Les terroristes sont des «martyrs». L'antisémitisme s'étale dans les programmes scolaires. Le directeur général de l'agence, le Suisse Philippe Lazzarini, l'a reconnu en 2021 lors d'une audition au Parlement européen, en assurant que tout était mis en œuvre pour mettre fin à ces dérives. Chacun peut constater le résultat : le trésorier du Hamas à Gaza, tué par une frappe israélienne en octobre, était un salarié de l'UNRWA, professeur dans une école de Khan Younès. Les camps de réfugiés sont devenus des paravents du Hamas. Selon un rapport des services de renseignement israéliens communiqué aux autorités américaines, cité lundi par le Wall Street Journal, environ 23 % des employés mâles de l'UNRWA à Gaza ont des liens avec le Hamas, une proportion largement supérieure à la moyenne des Palestiniens de Gaza (15 %).
 
Non contente de nourrir la haine d'Israël dans les nouvelles générations, l'ONU a exacerbé la situation. Elle a multiplié le nombre de réfugiés, prenant en 1982 la décision inouïe, sans équivalent dans le monde, d'octroyer ce statut à tous les descendants de la première vague de déplacés. Les 750.000 sont devenus aujourd'hui près de 6 millions ! N'importe quelle agence chargée de réfugiés chercherait en principe à les sortir de leur condition. Pas l'UNRWA, qui les entretient dans leur fol et vain espoir d'un «retour» sur la terre de leurs aïeux. Plutôt que de contribuer de manière neutre au règlement du problème, l'agence est devenue une partie au conflit. Les pays occidentaux financent l'essentiel de son budget de 1,2 milliard de dollars. Ils ont bien fait de suspendre leurs versements ces derniers jours. Mais ils doivent aller plus loin et réformer de fond en comble un système vicié, afin que les camps cessent d'être des incubateurs du terrorisme.�
 
 
 
 
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12/02/2024
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